DERAEDT, Lettres, vol.11 , p. 111

3 jun 1875 Nîmes MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Merci de ce que vous avez fait pour le diocèse de Nîmes – Candidats acceptables et autres – Le télégraphe est surveillé – Cohabitation et commensalité menacées à Nîmes – Au plus tôt un homme ferme et actif.

Informations générales
  • DR11_111
  • 5312
  • DERAEDT, Lettres, vol.11 , p. 111
  • Orig.ms. ACR, AD 1686; D'A., T.D.24, n.1205, pp.235-236.
Informations détaillées
  • 1 ARCHEVEQUE
    1 ASSEMBLEES ECCLESIASTIQUES
    1 CARACTERE
    1 CHOIX
    1 CURE
    1 ENSEIGNEMENT OFFICIEL
    1 EVEQUE
    1 EVEQUE ORDINAIRE DU DIOCESE
    1 FONCTIONNAIRES
    1 MINISTERE
    1 SUCCESSION APOSTOLIQUE
    1 TOLERANCE
    1 VICAIRE CAPITULAIRE
    2 ANTONELLI, GIACOMO
    2 BARAGNON, NUMA
    2 BESSON, LOUIS
    2 CABRIERES, ANATOLE DE
    2 CART, JEAN-FRANCOIS
    2 CHEVOJON, LOUIS-CLAUDE
    2 COURCY, MARIE-GABRIELLE DE
    2 DECAZES, LOUIS-CHARLES
    2 GERVAIS, PIERRE-MARIE
    2 GUIOL, LOUIS-HIPPOLYTE
    2 LA CARRIERE, PIERRE
    2 MERMILLOD, GASPARD
    2 PLANTIER, CLAUDE-HENRI
    3 NIMES
  • A LA MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • Nîmes, le 3 juin 1875.
  • 3 jun 1875
  • Nîmes
  • Evêché|de Nîmes
La lettre

Merci du fond du coeur, ma bien chère fille, de ce que vous avez fait et de ce que vous ferez pour le diocèse de Nîmes(1). Permettez-moi de vous écrire par ordre.

1° Ma correspondance m’empêche de quitter Nîmes avant une conclusion de la nomination du futur évêque.

2° On a admis en principe que les hommes du Nord n’iraient pas à Nîmes, principe excellent même quand il écarte M. Chevojon.

3° Si vous pouvez quelque chose pour M. Gervais, agissez tant que vous pourrez.

4° Je lâche M. Guyol, à cause de son mauvais caractère, dont bien des gens parlent très haut.

5° Savez-vous que nous pourrions avoir Mgr Mermillod, si on le présente comme une victime à immoler pour obtenir la paix? Baragnon en parlera au duc Decazes à ce point de vue.

6° Pour ma part, si l’abbé Besson m’offre quelque garantie, je n’en aurai pas trop peur. Aussi j’ai autorisé Numa Baragnon à l’accepter comme une concession. Mgr Plantier est parti de plus loin pour arriver où nous l’avons vu(2). Mais si Gervais revient sur l’eau, ce serait une bonne, une parfaite chose.

La Mère M.-Gabrielle a dû vous envoyer une dépêche. Tâchez de noter l’heure où vous l’avez reçue, parce que toute dépêche signée de moi arrive au ministère de l’Instruction publique, avant d’arriver à sa destination, et que pour celle où le nom [de] Gervais est prononcé, elle contrariera le directeur du télégraphe. M. de Cabrières s’est admirablement conduit, ainsi que le préfet.

Si vous avez l’occasion de le faire savoir, dites bien que les curés de Nîmes, voyant le Chapitre faire la révolution, ont écrit au Vicaire capitulaire pour établir que les canons ne les obligeant ni à la cohabitation ni à la commensalité avec leurs vicaires, ils allaient renvoyer ceux-ci au premier jour. Ou le Chapitre refusera, et on les appellera au métropolitain, ou il accordera, et il sera évident qu’on veut détruire une des oeuvres les plus importantes de Mgr Cart et de Mgr Plantier. Si vous voyez la maréchale, faites-lui comprendre qu’il est urgent d’avoir au plus tôt un homme ferme et actif, et de l’avoir au plus tôt.

Adieu, ma fille. Priez et faites prier, je vous en conjure, afin que Dieu nous envoie ce qui nous convient le mieux. Bien vôtre.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Mère Marie-Eugénie a de très hautes relations et n'hésite jamais à en user dans l'intérêt du P. d'Alzon.
2.C'est ce que le P. d'Alzon a écrit au nonce, qui le cite au Secrétaire d'Etat : "Quand Mgr Plantier est arrivé à Nîmes, il était imbu d'idées gallicanes; *pourtant*, m'écrivait hier le P. d'Alzon, *nous l'avons amené par la pression de la partie saine de son clergé, à être romain*" (5 juin). Et Mgr Lacarrière, chanoine de Saint-Denis et ancien évêque de la Basse Terre (Guadeloupe) écrit au P. d'Alzon : "C'est vous, la grâce aidant, qui l'avez fait romain" (3 juin).