DERAEDT, Lettres, vol.11 , p. 163

14 jul 1875 Nîmes MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Les cinq questions sur le bonheur de saint Thomas – Déboires financiers et bonté de la Providence – Vos filles – Je m’en rapporte uniquement à Dieu.

Informations générales
  • DR11_163
  • 5373
  • DERAEDT, Lettres, vol.11 , p. 163
  • Orig.ms. ACR, AD 1693; D'A., T.D.24, n.1210, pp.242-243.
Informations détaillées
  • 1 ACCEPTATION DE LA VOLONTE DE DIEU
    1 AFFRANCHISSEMENT SPIRITUEL
    1 BONHEUR
    1 BONTE
    1 CHANOINES
    1 CREANCES A PAYER
    1 DEFICITS
    1 DIEU
    1 DIRECTION PASTORALE DU DIOCESE DE NIMES
    1 DONATIONS
    1 DONS EN ARGENT
    1 DOULEUR
    1 EPREUVES
    1 HERITAGES
    1 LIVRES
    1 NOTRE-SEIGNEUR
    1 PATRONAGES
    1 RECHERCHE DE DIEU
    1 REFORME DU CARACTERE
    1 RELATIONS DU PERE D'ALZON AVEC LES ASSOMPTIADES
    1 RESSOURCES FINANCIERES
    1 RUSE
    1 SEMINAIRES
    1 VENTES DE TERRAINS
    1 VERTU DE FORCE
    1 VIN
    1 VOLONTE PROPRE
    2 BASTARD, BARONNE DE
    2 COURCY, MARIE-GABRIELLE DE
    2 HALLUIN, HENRI
    2 HUMMEL, MARIE-PAUL
    2 JOURDAN, RAPHAEL
    3 ALES
    3 MONTMAU
    3 NICE
    3 VIGAN, LE
  • A LA MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • Nîmes, le 14 juillet 1875.
  • 14 jul 1875
  • Nîmes
  • Evêché|de Nîmes
La lettre

Ma bien chère fille,

Vous avez bien raison, les douleurs comme celles que j’ai éprouvées sont les plus amères, et les tripotages des chanoines ne sont rien auprès. Quand vous voudrez trouver des forces contre ces épreuves, lisez dans saint Thomas ses cinq admirables questions sur le bonheur, qui sont au commencement de la prima primae(1). Pourquoi cherchons-nous autre chose que Dieu? Et si nous ne cherchons que lui, qu’est-ce que le reste peut-il être pour nous?

Vous savez que je n’aurai pas un sou de mon vin de Montmau, mais en même temps j’admire comment le bon Dieu nous envoie des ressources, à sa façon. Aussi suis-je résolu de vendre, alors même que je n’aurais pas fait le bénéfice que j’espérais. Alors je pense pouvoir vous rembourser sans la moindre difficulté. Car après tout, voyez si Notre-Seigneur est bon. Outre ce que vous nous avez donné cette année à Nice, outre ce qu’a apporté Mme de Bastard aux Châteaux, outre les 25.000 francs du P. Halluin, outre un héritage fait par le P. Raphaël de 50.000 à 60.000 francs, on nous offre une communauté toute bâtie, une église, un jardin, une somme d’argent. Et en cédant une partie du terrain que nous avons acheté à Alais, on m’offre un bénéfice net qui peut être de 35.000 à 40.000 francs. Il n’y a qu’à prier Dieu que cela se réalise. Car si je puis vendre Montmau et une partie du Vigan, si je me débarrasse du patronage pour le séminaire, qui voudrait se débarrasser de l’entourage des mauvaises filles en cédant son local pour une caserne d’artillerie, je me trouverai à un niveau très avantageux. Vous voyez que je m’occupe activement de liquider.

J’ai vu Mère M.-Gabrielle, j’ai pu lui donner une nouvelle preuve du caractère de Soeur M.-Paul. Il est convenu que je ferai ce que je pourrai pour la corriger de quelques-uns de ses défauts. Plus je vieillis plus je sens le besoin de me renfermer dans mon affaire, et je considère vos filles comme mon affaire. Je suis de plus en plus décidé à donner des conseils si on me les demande, mais à fuir le grand vicariat et même les séances du conseil épiscopal.

Adieu, ma bien chère fille. Bien tendrement vôtre en Notre-Seigneur.

E.D’ALZON.

Je me permets de ne plus me mêler de misères infinies, et je m’en rapporte tout [à fait] à Dieu. Après avoir fait ce que l’on a pu, il serait imprudent d’y trop mettre sa volonté propre pour une affaire aussi grave que le choix d’un évêque.

E.D'ALZON
Notes et post-scriptum
1. C'est bien ce que nous lisons dans le ms, mais ce sont les cinq premières questions de la *prima secundae* qui forment un traité de la béatitude.