DERAEDT, Lettres, vol.11 , p. 168

19 jul 1875 Nîmes GALABERT Victorin aa

Religieux qui lui viendront bientôt – Donnez l’habit à la dame française – Une maison à Odessa – La Russie, notre point de mire.

Informations générales
  • DR11_168
  • 5378
  • DERAEDT, Lettres, vol.11 , p. 168
  • Orig.ms. ACR, AJ 286; D'A., T.D.32, n.286, pp.268-269.
Informations détaillées
  • 1 AGRICULTURE
    1 COLERE
    1 CONTRARIETES
    1 ENSEIGNEMENT
    1 EPREUVES DE L'EGLISE
    1 ESPRIT ETROIT
    1 MAITRES CHRETIENS
    1 MISSION DE BULGARIE
    1 MISSION DE RUSSIE
    1 NOMINATIONS
    1 OBLATES
    1 PERSEVERANCE
    1 PIETE
    1 PUNITIONS
    1 SAINTETE
    1 TRISTESSE
    1 VERTU D'OBEISSANCE
    1 VOCATION RELIGIEUSE
    2 ALEXANDRE II, TSAR
    2 BARAGNON, JULES
    2 BARAGNON, MADAME
    2 BONNEFOY, FRANCOIS DE SALES
    2 CHICHKOV, FRANCESCO
    2 DIMITROV, LUIGI
    2 FRICERO, MADAME JOSEPH
    2 GRASSELLI, ANTONIO-MARIA
    2 JOULE, JEAN-MARIE
    2 MALASSIGNE, ATHANASE
    2 PISTICHKI, IVAN
    2 POPOV, RAPHAEL
    3 FRANCE
    3 MONTMAU
    3 ODESSA
    3 RUSSIE
  • AU PERE VICTORIN GALABERT
  • GALABERT Victorin aa
  • Nîmes, le 19 juillet 1875.
  • 19 jul 1875
  • Nîmes
  • Evêché|de Nîmes
La lettre

Cher ami,

Ce que vous me dites me brise le coeur. Hélas! Notre-Seigneur trouve-t-il que son Eglise n’est pas assez humiliée? Je vous enverrai Francesco, dès que je le pourrai(1). C’est un garçon étroit, têtu, mais obéissant, pieux, solide, persévérant. Ivan vous viendra dès qu’il pourra être ordonné. Si Mgr Grasselli veut se contenter d’un prêtre peu instruit, mais très saint, Luigi sera à ses ordres. Peut-être dans la circonstance présente Luigi sera le meilleur remplaçant du Fr. François? Il sait parfaitement l’agriculture et franchement, ou j’ai la berlue, ou c’est un vrai saint; il jouit à Montmau d’une admirable réputation.

Prenez la dame française, dont vous me parlez(2). Pour elle je ferai une exception, je ne la ferai pas revenir en France. Servez-vous en, formez-la, donnez-lui l’habit; puis nous verrons à nous deux. Mais si on se plaint autour de vous d’une faveur, vous direz que vous avez des ordres. Je vois pour vous, si ce que vous dites est exact, un aide très puissant à votre disposition. Savez-vous le premier établissement que je voudrais voir former? Une maison à Odessa(3). C’est fort, mais c’est mon idée. Croyez qu’il y a là quelque chose à faire. C’est la Russie qui doit être notre point de mire, croyez-le, et les difficultés ne doivent pas être un empêchement. Qui sait si la personne en question ne pourra pas nous y être très utile?

Je ne sais que vous dire pour l’hôpital(4). Mme Baragnon, mère de Jules, est un peu folle; gardez cela pour vous. Admettez la fille légitimée. J’ai répondu à vos lettres précédentes. Adieu, bien cher. J’ai des ennuis par-dessus les yeux; je les offre pour l’Eglise. Vous savez qu’il a fallu chasser le P. Jean-Marie. Il vient de faire une retraite à la Trappe. Impossible de le reprendre comme religieux; mais sous le P. Athanase je crois qu’il pourrait aller comme très passable professeur, pourvu qu’il ne vît les enfants qu’en classe, jamais ailleurs.

Totus tibi.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Des bulgares latins, soumis à l'autorité civile de la Porte et dépendant de l'administrateur apostolique de la Valachie, mécontents de leur missionnaire, ont demandé au gouvernement ottoman qu'il leur fasse envoyer un prêtre de leur nation. La Porte a signifié à Mgr Popov d'avoir à donner satisfaction au plus vite à ces braves gens. L'évêque a beau protesté que cela ne dépend pas de lui, les Turcs ne veulent rien entendre. On cherche du côté de Philippopoli. Si le P. Francesco avait été là, il aurait pu faire l'affaire (lettre du P. Galabert du 7 juillet).
2. Une personne dont le mariage est certainement nul, qui donne l'exemple de toutes les vertus et veut être religieuse. C'est "la veuve du Turc" de la *Lettre* 5363.
3. Désormais, et surtout à partir de 1877, cette idée d'une fondation à Odessa reviendra constamment sous la plume du P. d'Alzon : dans quelque 35 lettres à partir de la nôtre jusqu'au 16 septembre 1880. - Voir *Lettre* 5052, n.2. - Ajout à cette note (7 novembre 1998): L'aide puissant que le P. d'Alzon voit à la disposition du P. Galabert, ne pourrait-il pas être un membre de la famille impériale de Russie, et, pourquoi pas, le tsar Alexandre II lui-même ? Ce dernier est en effet le demi-frère de Mme Fricero, dont le P. d'Alzon vient de faire la connaissance à Nice au cours de l'hiver précédent et qu'il a intéressée à ses projets (v. *Lettre* 6008, n.2).
4. Un ingénieur français fait des propositions intéressantes pour la construction de l'hôpital d'Andrinople.