DERAEDT, Lettres, vol.11 , p. 173

• DR11_173
• 5385
• DERAEDT, Lettres, vol.11 , p. 173
• Orig.ms. ACR, AI 267; D'A., T.D.31, n.266, pp.225-226.

• 1 ASSOMPTIONNISTES
  1 BON PRETRE
  1 CHAPELLE
  1 CONFESSEUR
  1 DISTINCTION
  1 ENSEIGNEMENT DE LA LITTERATURE
  1 IMMEUBLES
  1 JOIE
  1 NOTRE-DAME DES CHATEAUX
  1 RETRAITE DES RELIGIEUX
  1 RHETORIQUE
  1 SEMINARISTES
  1 SOINS AUX MALADES
  1 TEMPERAMENT
  1 THEOLOGIE
  1 VOCATION RELIGIEUSE
  1 ZELE APOSTOLIQUE
  2 CHABERT, LOUISE
  2 CHAUDORDY, DAMES
  2 DESCAMPS, PIERRE
  2 FABRE, JOSEPHINE
  2 LIVADARI, MARC
  2 MARANGO, GIOVANNI
  2 PICARD, FRANCOIS
  2 SAUGRAIN, HIPPOLYTE
  3 BAGNERES-DE-BIGORRE
  3 GONCELIN
  3 NIMES
  3 PONTCHARRA
• AU PERE EMMANUEL BAILLY
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• Notre-Dame des Châteaux, 3 août 1875.
• 3 aug 1875
• Notre-Dame des Châteaux

Bien cher ami,

Me voilà sur notre sommet depuis hier soir, ravi du pays, ravi du P. Pierre, ravi des enfants. Le développement du P. Pierre est prodigieux. Je suis un peu courbaturé. Pourtant je vais. J’ai des surprises, de l’eau gazeuse, un air pur, du lait, un beau temps; je vais me mettre dans une douce retraite.

La composition de l’alumnat est telle que jamais on n’en a eu une semblable. Tous ne nous viendront peut-être pas, mais tous seront de bons prêtres. Les plus distingués, en général, veulent se faire religieux. Le plus distingué de tous est incontestablement le jeune Livadari(1). Il veut être religieux de l’Assomption. C’est un garçon qui a la passion de la théologie; ce sera un homme très remarquable. Malheureusement il a le tempérament lymphatique. Je suis résolu à le faire soigner. Je me demande si ce ne serait pas une bonne chose de le faire venir à Nîmes. Sous le rapport du latin, il est plus fort que tous ses camarades; il met l’orthographe mieux que pas un d’eux. P. Pierre estime que, dans un an, il sera un très bon rhétoricien. Ajoutez qu’il a seize ans, qu’il est timide, se tait peut-être trop avec ses maîtres, a de la répartie avec ses camarades, dont il est très aimé. Je le pousserai ici autant que je le pourrai, sous le rapport des idées générales.

Il est bien heureux que le P. Picard ait procuré l’argent pour finir la maison. Par ce moyen, avec le second [étage] que vous avez engagé à faire, on pourra loger 50 enfants. Il n’en faudra pas tant, mais 30 seront au large. En ce moment, on en a 18. Ah! si nous pouvions en faire des saints! Réellement, il y a plaisir à parler à ces enfants. Priez Dieu que je n’aie pas besoin de Bagnères, je resterai avec eux. Dites à Mlle Fabre que l’an prochain, si elle veut faire arranger un chalet qui existe, je le lui donnerai à condition qu’elle en fera les honneurs aux demoiselles Chaudordy et Chabert. C’est un point de vue ravissant. Elle aura du lait à gogo, la chapelle à q[uel]q[ues] minutes, et moi un quart d’heure par semaine, mais je ne pourrai la confesser. Que de bien à faire partout! J’aurai, après-demain, le P. Picard, que j’ai vu de Goncelin à Pontcharra, où se trouve une nièce du P. Hippolyte.

Adieu. Dites des Veni, creator en masse à mon intention.

Mille fois vôtre en N.-S.