DERAEDT, Lettres, vol.11 , p. 182

7 aug 1875 Notre-Dame des Châteaux DEMIANS_MADAME

La paix n’est pas encore faite – Pour faire revenir les Chapot.

Informations générales
  • DR11_182
  • 5393
  • DERAEDT, Lettres, vol.11 , p. 182
  • Cop.ms. du P.Vailhé ACR, BD 3, d'après l'original présenté à la postulation.
Informations détaillées
  • 1 AUMONIER
    1 CHANOINES
    1 CHOIX
    1 COMBATS DE L'EGLISE
    1 CRITIQUES
    1 CURE
    1 EVEQUE ORDINAIRE DU DIOCESE
    1 FRANCHISE
    1 MENEURS
    1 PAIX
    1 PARTI
    1 PROFESSEURS D'UNIVERSITE
    1 SAGESSE HUMAINE
    1 UNIVERSITES CATHOLIQUES
    2 BESSON, LOUIS
    2 BOYER, ALPHONSE
    2 BOYER, FERDINAND
    2 CHAPOT, EDMOND
    2 CHAPOT, FRANCOIS
    2 GUIBERT, JOSEPH-HIPPOLYTE
    2 SOUSTON
    2 TESSAN, jean-CHARLES DE
    2 VAULCHIER, DE DEPUTE
    3 MONTPELLIER
    3 NIMES
    3 QUISSAC
    3 SAUVE
    3 VIVIERS
  • A MADAME AUGUSTE DEMIANS
  • DEMIANS_MADAME
  • Maison de Notre-Dame des Châteaux, près Beaufort, 7 août [18]75.
  • 7 aug 1875
  • Notre-Dame des Châteaux
  • *Madame Auguste Demians*
    *rue Saint-Castor, Nîmes*.
La lettre

Madame,

Merci d’abord de votre excellent petit billet, mais la paix ne s’est pas encore faite. Je tiens à vous fournir quelques détails.

1° J’ai écrit au doyen du Chapitre pour lui offrir la paix et lui tendre la main, ainsi qu’aux chanoines, s’ils veulent l’accepter loyalement.

2° J’ai dit que nous aurions M. Besson, non sans luttes; nous l’avons. Le plus difficile est fait. Avoir l’idée de l’écarter est absurde, digne des chanoines, mais n’entre pas dans des têtes sages. On a vu d’autres Chapitres protester et on ne tint jamais compte de leurs protestations. En 1835, Le Chapitre de Montpellier demandait M. Souston et ne l’eut pas. En 1842 ou 43(1), le Chapitre de Viviers me demanda, et vous savez si je suis évêque. Pourquoi donner des coups de bâton dans l’eau? Quant à la population, que sait-elle autre chose que ce que lui ont dit les meneurs?

Mais il me semble qu’on peut menacer les meneurs de les démasquer. Ils font attendre la population depuis quarante-cinq ans. Et pourquoi? Qu’ils y fassent attention; on sait le nombre de voix qu’eut Alphonse Boyer, quelques années avant la République. Dans tous les cas quelle aberration, lorsqu’on obtient un évêque capable par sa spécialité de fonder une université catholique, de le repousser! Il y aurait un coup de maître à faire, et vous en êtes admirablement capable, Madame. Puisque nous voulons faire une université catholique, ne pourrait-on pas donner à entendre à M. l’abbé François Chapot qu’il a deux partis à prendre: ou rester dans sa raideur, et alors une petite cure de canton, Sauve ou Quillac, sera son bâton de maréchal; ou me revenir franchement, et alors on lui offrirait une place de professeur dans la future université, tout en lui laissant son titre d’aumônier. Il est incontestable que si l’abbé François part, l’abbé Edmond partira. Croyez que l’idée de quitter Nîmes peut modifier considérablement le langage des dits abbés, et que leur langage changé, celui de leur coterie changerait aussi.

Veuillez dire qu’il est possible [que] j’écrive, d’ici à peu, une lettre ostensible qui pourrait être désagréable à quelques personnes.

Veuillez agréer, Madame, l’hommage de mon plus respectueux attachement.

E.D’ALZON.

Un simple détail. Ferd. Boyer m’a dit que M. Besson avait été chaudement appuyé par M. de Vaulchier, député de la droite pure. Pourquoi, s’il va à Vaulchier, ne va-t-il pas à Boyer(2)? Parce que j’en veux.

E.D'ALZON
Notes et post-scriptum
1. Mgr Guibert, devenu depuis cardinal-archevêque de Paris, avait été nommé évêque de Viviers en 1841 et élu en 1842. Il resta à Viviers jusqu'en 1857.
2. Alphonse Boyer, dont il est question plus haut.