DERAEDT, Lettres, vol.11 , p. 191

12 aug 1875 Notre-Dame des Châteaux MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Bonne fête de l’Assomption – L’alumnat – « Vous m’avez fait évêque, aidez-moi à être un bon évêque » – Le 15 août 1845.

Informations générales
  • DR11_191
  • 5401
  • DERAEDT, Lettres, vol.11 , p. 191
  • Orig.ms. ACR, AD 1695; D'A., T.D.24, n.1214, pp.244-245.
Informations détaillées
  • 1 APOSTOLAT DE LA CHARITE
    1 BON PRETRE
    1 CHOIX
    1 ENERGIE
    1 EVEQUE ORDINAIRE DU DIOCESE
    1 FETE DE L'ASSOMPTION
    1 INTELLIGENCE
    1 MISERICORDE
    1 NOTRE-DAME DES CHATEAUX
    1 NOVICIAT DES ASSOMPTIONNISTES
    1 RELATIONS DU PERE D'ALZON AVEC LES ASSOMPTIADES
    1 REPOS
    1 SAINTE COMMUNION
    1 SAINTETE
    1 SEMINARISTES
    1 SOINS AUX MALADES
    1 SURVEILLANCE PAR LE SUPERIEUR
    1 TRISTESSE
    1 VICAIRE GENERAL
    2 BASTARD, BARONNE DE
    2 BESSON, LOUIS
    2 CORTET, PIERRE-LOUIS
    2 PICARD, FRANCOIS
    2 SAINT-JULIEN, MARIE-GONZAGUE
    2 THOMAS, LEON-BENOIT
    3 ALLEVARD
    3 MOUTIERS
    3 NICE
    3 VIGAN, LE
  • A LA MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • Notre-Dame des Châteaux, 12 août [18]75.
  • 12 aug 1875
  • Notre-Dame des Châteaux
La lettre

Ma chère fille,

Cette lettre n’a d’autre but que de vous souhaiter la fête de l’Assomption, à vous et à toutes vos filles. Je m’en veux de ne pas vous écrire, mais venant ici chercher le repos, je ne cesse de répondre du matin au soir. Je compte sur votre grande miséricorde.

L’alumnat va, ici, admirablement, si bien que je cherche par où cela cloche. Je ne l’ai pas encore trouvé. Vous pouvez dire à Mme de Bastard que sa charité est aussi bien placée et aussi féconde que possible. Tous les enfants ont communié hier pour elle. Dix-huit enfants, tous, (sauf un), très intelligents, tous sans exception voulant être des saints et y travaillant avec énergie, voilà ce qu’offrent les Châteaux. Quand la maison sera bâtie, nous en aurons 30 et désormais nous pourrons choisir. Les cinquièmes qu’on nous a pris se sont trouvés de forts troisièmes au petit séminaire de Moûtiers, ce qui veut dire seulement que nos cinquièmes sont de bons cinquièmes.

Mgr Besson m’a écrit une lettre excellente. « Vous m’avez fait évêque, me dit-il, aidez-moi à être un bon évêque ». Il m’annonce sa visite pour le 17 ou le 18, je préfère aller le voir à Allevard. Pourquoi M. Cortet n’était-il plus grand-vicaire de Thomas(1)? Cette fois, je suis de votre avis, soignez le P. Picard. Je tiendrais à ce qu’il n’allât pas à Nice, ou à ce qu’il n’y allât que le plus tard possible, à cause du noviciat. Vous avez su nos tristes affaires. C’est désolant, mais cela prouve la nécessité d’une surveillance sur les novices qui n’existait pas au Vigan.

Je ne voulais vous dire qu’un mot. Cette fête du 15 me rappelle celle d’il y a trente ans, en [1845](2). Je vous assure que je me sens encore plus intimement vôtre qu’alors, comme si c’était possible.

E.D’ALZON.

Inutile de vous dire que je ne veux plus être grand-vicaire.

E.D'ALZON
Notes et post-scriptum
1. Evêque de La Rochelle. - Pierre-Louis Cortet (1817-1898) fut nommé évêque de Troyes le 3 août.
2. Le manuscrit porte *1865*. - Nous ignorons quel souvenir intime évoque ici le P. d'Alzon. Du 16 avril au 15 septembre 1845, l'abbé d'Alzon séjourna à Paris. C'est l'époque de ses voeux privés à N.-D. des Victoires (juin ou juillet), époque aussi où, dans de fréquents entretiens avec Mère Marie-Eugénie de Jésus (il célèbre presque quotidiennement la messe à l'impasse des Vignes) mûrit son projet de fondation d'une congrégation religieuse et où ses relations spirituelles avec la fondatrice de l'Assomption se font de plus en plus intimes. Le 15 août 1845 fut certainement une date dans l'histoire de ces deux âmes. Ce jour-là le P. d'Alzon reçut les voeux définitifs de Soeur Marie-Gonzague Saint-Julien, une des six premières Mères de la congrégation.