DERAEDT, Lettres, vol.11 , p. 196

13 aug 1875 Les Châteaux CHABERT Louise

Un cri malencontreux – Pourquoi être une fille de malice ? – Ma lettre à M. de Tessan – Offrez les sacrifices qui se présentent. – Priez pour l’Assomption.

Informations générales
  • DR11_196
  • 5406
  • DERAEDT, Lettres, vol.11 , p. 196
  • Cop.ms. de la destin. (qui n'a pas gardé l'original) ACR, AM 346; D'A., T.D.38, n.43, pp.60-61.
Informations détaillées
  • 1 ACCEPTATION DE LA VOLONTE DE DIEU
    1 ACTES MEDICAUX
    1 ANEANTISSEMENT
    1 ASSOMPTION
    1 BIEN SUPREME
    1 BONTE
    1 MAL MORAL
    1 NOTRE-DAME DES CHATEAUX
    1 PAIX
    1 PENITENCES
    1 SATAN
    1 SYMPTOMES
    1 VIE DE PRIERE
    2 CHAUDORDY, DAMES
    2 HUDRY, POLYCARPE
    2 TESSAN, JEAN-CHARLES DE
  • A MADEMOISELLE LOUISE CHABERT
  • CHABERT Louise
  • Les Châteaux, 13 août 1875.
  • 13 aug 1875
  • Les Châteaux
La lettre

Que dois-je penser de votre long silence, ma bien chère enfant? Voilà les demoiselles C[haudordy] parties, et vous un peu seule. Je me demande pourquoi vous ne m’écrivez pas. Etes-vous dans vos tristesses, dans vos troubles? Ce serait, il me le semble, un motif de plus pour m’écrire. Mais non. Silence absolu. O la vilaine petite personne!

Votre lettre m’arrive et je reprends celle-ci, pendant que le Fr. Polycarpe me fait un cataplasme. Bon, le voilà placé! Hier, je racontais une histoire terrible à nos enfants. Il fallait pousser un cri; je le poussai, mais si fort que je sentis aussitôt une vive douleur au côté, vers le foie. J’espère que ce ne sera rien. Ce matin, je n’ai pas dit la messe, mais il me semble que la douleur s’en va peu à peu.

Pourquoi être une fille de malice? Soyez donc bonne envers tous. Il paraît que j’ai fait une sottise; j’ai écrit à M. de Tessan pour lui offrir la paix. Soit que j’aie eu tort de la demander, soit qu’il fallût la demander d’une autre façon, enfin ç’a été tout de travers. Aussi je ne veux plus être rien et je vais travailler de tout mon coeur à mon salut. C’est bien préférable, croyez-le. Mais laissons dire et laissons faire.

Pendant votre séjour à Saint-V., ne vous préoccupez pas des sacrifices que Dieu peut vous demander. Offrez-lui ceux de tous les jours et restez bien tranquille pour le reste. Vous êtes à votre place. Mais préoccupez-vous de prier beaucoup pour l’Assomption. Ici, les choses vont admirablement; mais pas partout, tant s’en faut! Le diable cherche à faire des siennes et il en fait. Oh! qu’il est dur quelquefois de vouloir faire le bien et de n’en pas venir à bout!

J’ai dû interrompre cette lettre à quatre ou cinq reprises, ma bien chère enfant. Je m’arrête et vous prie de vous souvenir que vous êtes de l’Assomption. A mon retour, je vous dirai quelque chose là-dessus.

Encore une fois, bien tendrement votre père en Notre-Seigneur.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum