DERAEDT, Lettres, vol.11 , p. 198

14 aug 1875 Les Châteaux BAILLY_EMMANUEL aa

Le P. Alexis – Une histoire de revenants – Vendez Montmau, vendez le Vigan – Les lettres qu’on me reproche.

Informations générales
  • DR11_198
  • 5408
  • DERAEDT, Lettres, vol.11 , p. 198
  • Orig.ms. ACR, AI 276; D'A., T.D.31, n.275, p.235.
Informations détaillées
  • 1 ALUMNATS
    1 COLLEGE DE NIMES
    1 CONTRARIETES
    1 CRITIQUES
    1 DONATIONS
    1 DONS EN ARGENT
    1 NOMINATIONS
    1 SYMPTOMES
    1 VENTES DE TERRAINS
    1 VICAIRE GENERAL
    2 BESSON, LOUIS
    2 DUMAZER, ALEXIS
    2 PICARD, FRANCOIS
    2 PUYSEGUR, JEAN DE
    3 MONTMAU
    3 NICE
    3 NIMES
    3 PARIS
    3 SAINT-OMER
    3 VIGAN, LE
  • AU PERE EMMANUEL BAILLY
  • BAILLY_EMMANUEL aa
  • Les Châteaux, 14 août [18]75.
  • 14 aug 1875
  • Les Châteaux
La lettre

Cher ami,

Je partage tous vos ennuis. Ce n’est que sur l’assurance du [P.] Picard que le P. Alexis venait à Nîmes avec la plus grande répugnance que j’ai consenti à le mettre à Nice, avec les alumnistes d’humanités. Fallait-il sacrifier Saint-Omer et environ 70.000 à 80.000 francs, sans compter les dons pour l’entretien et la masse de vocations de ce pays? Du reste j’envoie, comme vous le désirez, votre lettre au P. Picard(1).

Il m’est arrivé un accident hier. En contant aux enfants une histoire de revenants, j’ai poussé un cri qui m’a causé immédiatement une douleur au foie. Je n’ai pas pu dire la messe ce matin, j’espère la dire demain. C’est comme lors de notre voyage de Nîmes à Paris, il y a trois ans(2).

Mais vendez Montmau, vendez le Vigan. Quant aux lettres qu’on me reproche, M. Besson insistera moins pour m’avoir pour grand-vicaire. Je crois que je fais bien de m’arrêter. Croyez, cher ami, que si le nouvel alumnat n’était pas venu tout compliquer, rien n’était changé.

Bien tendrement à vous.

E.D’ALZON.

Quant aux cris causés par ma lettre, tant mieux! Je me rends impossible comme grand-vicaire.

E.D'ALZON
Notes et post-scriptum
1. Le P. Emmanuel est hors de lui parce qu'il n'aura pas le P. Alexis à Nîmes pour la prochaine année scolaire et il rend le P. Picard responsable de son malheur: "Il est clair que le P. Picard veut nous amener insensiblement à supprimer le collège de Nîmes" (12 août). Longue réponse du P. Picard le 20 août: "Les récriminations du P. Emmanuel ont le grand tort de faire dégénérer en questions personnelles des questions de congrégation; évidemment elles sont dictées par la fatigue et par les nerfs." Ceci dit, il rappelle la politique des nominations telle qu'elle a été décidée d'un commun accord et passe en revue les besoins en personnel des diverses oeuvres, collège, noviciat, alumnats, et traite enfin du problème financier. Il termine par un voeu: "Voyons le bien général. Ne craignons pas de sacrifier nos arrangements particuliers au bien commun. Respectons les arrangements pris en commun. Soutenons en toute simplicité nos opinions, mais n'attribuons pas à nos frères des intentions ou des malveillances..."
Hâtons-nous de dire qu'avant même que la réponse du P. Picard ne fût parvenue au P. d'Alzon, le P. Emmanuel avait exprimé ses regrets à ce dernier à propos de sa lettre sur la question du personnel (18 août).
2. Venu à Paris pour bénir le mariage de son neveu Jean de Puysegur, qui devait avoir lieu le 1er août 1872, le P. d'Alzon, malade, ne put pas même y assister. - Le P. Emmanuel retrouva le P. d'Alzon à Paris quelques semaines plus tard à l'occasion du congrès de l'enseignement.