DERAEDT, Lettres, vol.11 , p. 201

16 aug 1875 Les Châteaux, BAILLY_EMMANUEL aa

Le Fr. Bernard – Le Fr. Eugène – « Qui veut noyer son chien… » – Maintenons-nous dans la paix et la confiance.

Informations générales
  • DR11_201
  • 5411
  • DERAEDT, Lettres, vol.11 , p. 201
  • Orig.ms. ACR, AI 227; D'A., T.D.31, n.226, pp.235-236.
Informations détaillées
  • 1 BETISE
    1 CALOMNIE
    1 COLLEGE DE NIMES
    1 COURS PUBLICS
    1 CRITIQUES
    1 DEPARTS DE RELIGIEUX
    1 ESPERANCE
    1 FACULTES CATHOLIQUES
    1 MISSION DE BULGARIE
    1 NOMINATIONS
    1 PAIX
    1 PATIENCE
    1 PRIERE DE DEMANDE
    1 RELIGIEUX ENSEIGNANTS
    1 SURVEILLANCE PAR LE SUPERIEUR
    1 SYMPTOMES
    1 VOCATION SACERDOTALE
    2 ALLEZ, VICTOIRE
    2 BARAGNON, NUMA
    2 BARNOUIN, HENRI
    2 CHAMPVANS, JEAN-CHRYSOGONE
    2 CRY, VICTOR
    2 NERMEL, EUGENE
    2 PICARD, FRANCOIS
    2 PISTICHKI, IVAN
    2 TESSAN, JEAN-CHARLES DE
    3 BEAUFORT-SUR-DORON
    3 BULGARIE
    3 NIMES
    3 VIGAN, LE
  • AU PERE EMMANUEL BAILLY
  • BAILLY_EMMANUEL aa
  • Les Châteaux, 16 août [18]75.
  • 16 aug 1875
  • Les Châteaux,
La lettre

Mon bien cher ami,

La lettre du Fr. Bernard(1) est insensée. L’envoyer au Vigan me semble grave, s’il n’est pas surveillé. L’envoyer à Beaufort aurait son bon côté, mais [le] Fr. Ivan s’y trouve bien. Puis, n’y a-t-il pas quelque coquinerie de la soeur du curé à retenir? Examinez, mais je vois de l’inconvénient partout. S’il veut partir, qu’il parte, à moins de l’envoyer en Bulgarie. Evidemment, il faut qu’il attende, afin de savoir ce qu’il y a là-dessous. Evidemment, il faut aller très lentement pour les facultés à établir et même pour les cours(2). Je m’attendais bien que vous reviendriez sur votre dernière lettre. Au fond, je suis de votre avis. Le bon P. Picard se préoccupe de ce qui est auprès de lui, mais ce qui est fait est fait. Si [le] Fr. Bernard veut s’en aller, qu’il parte. Toutefois, vous pouvez essayer de l’échanger avec [le] Fr. Eugène. Comme classe, il fera mieux au Vigan, et [le] Fr. Eugène est un garçon absolument solide, à qui l’on peut se fier.

Je ne puis pas reprendre mes forces et je me sens d’une grande faiblesse. Adieu, cher ami. Bien tendrement à vous.

E.D’ALZON.

Si l’on parle de ma lettre à M. de Tessan, répondez: « Qui veut noyer son chien l’accuse de la rage. Et quand les amis du chien font chorus avec ceux qui ne l’aiment pas, l’affaire est vite faite ».

De vous à moi, l’excellent abbé Barnouin tient à me mener. Il voit que je suis ma ligne et me blâme devant mes amis, dont le courage n’est pas la vertu distinctive. Adieu. Maintenons-nous dans la paix et la confiance. Je fais prier ici énormément pour obtenir de bonnes vocations de prêtres et pour la maison de Nîmes. Je vous aime bien tendrement, cher Benjamin, malgré vos pensées découragées et un peu rageuses.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Dans le registre du personnel du collège de Nîmes, nous lisons : "Bernard ecclés, Victor, né à la Loge (P.d.C.) le 28 juillet 1853, sous-économe". La Loge est le lieu de naissance de Victor Cry (v. *Lettre* 4990), et d'ailleurs le P. d'Alzon lui-même, dans la *Lettre* 5428, précise : *Fr. Bernard (Victor Cry)* - Fr. Bernard, Fr. Victor, Victor Cry et Bernard Victor sont donc une seule et même personne. - Il semble bien que Victor-Bernard contait fleurette à Soeur Victoire, qui acceptait ces hommages en toute innocence (*v. *Lettre* 5423).
2. A Nîmes, la rentrée approchant, on reparle des conférences à ouvrir (v. *Lettres* 5245, 5294 et notes). On quémande des subventions (sans succès au Conseil municipal; 500 francs obtenus non sans peine en commission du Conseil général grâce à Baragnon, mais qui ne sont pas assurés de passer en séance générale), on échafaude des projets (lettres diverses). Le P. Emmanuel qui a vu M. de Champvans, vient d'écrire au P. d'Alzon que le préfet est plein de projets pour les futures conférences, facultés et même université nîmoises ((14 août).