DERAEDT, Lettres, vol.11 , p. 209

• DR11_209
• 5419
• DERAEDT, Lettres, vol.11 , p. 209
• Orig.ms. ACR, AK 257; D'A., T.D.33, n.37, pp.182-184.

• 1 ALUMNATS
  1 AMITIE
  1 ANIMATION PAR LE SUPERIEUR
  1 ASSOMPTION
  1 BAVARDAGES
  1 CELEBRATION DE LA MESSE PAR LE RELIGIEUX
  1 CHANOINES
  1 CHANT DES VEPRES
  1 COMPLIES
  1 CONVERSION SPIRITUELLE
  1 CRITIQUES
  1 DEGOUTS
  1 DONATIONS
  1 DONS EN ARGENT
  1 EDUCATION HUMAINE
  1 ENFANTS
  1 ENSEIGNEMENT DE LA LITTERATURE
  1 EVEQUE ORDINAIRE DU DIOCESE
  1 FORMATION DU GOUT
  1 HUMANITES
  1 MAITRE DES NOVICES ASSOMPTIONNISTE
  1 MISERICORDE
  1 NOMINATIONS
  1 NOTRE-DAME DE L'ESPEROU
  1 NOVICES ASSOMPTIONNISTES
  1 PAPE
  1 PARESSE
  1 PETITS SEMINAIRES
  1 PIETE
  1 PRIME
  1 PROGRES DANS LA VIE SPIRITUELLE
  1 RELIGIEUSES DE L'ASSOMPTION
  1 RESIDENCES
  1 SEMINARISTES
  1 SUPERIEUR DE COMMUNAUTE
  1 SURVEILLANCE DES ELEVES
  1 TRAVAIL MANUEL
  2 ALLEMAND, LOUIS
  2 CHAINE, VINCENT
  2 DESCAMPS, PIERRE
  2 GAUTHIER, EMILE
  2 HALLUIN, HENRI
  2 HYBORD, JACQUES
  2 LEBRUN, CAMILLE
  2 MOREL, PIERRE-BAPTISTE
  2 PICARD, FRANCOIS
  2 PIE IX
  2 SCIOLLI, GABRIEL
  2 SCIOLLI, SENIOR
  2 VIALLET, MAXIME
  3 ALLEVARD
  3 ARRAS
  3 AVEYRON, DEPARTEMENT
  3 FRANCE
  3 LOZERE, DEPARTEMENT
  3 MOUTIERS
  3 NICE
  3 NIMES
  3 PARIS
  3 SAINT-ETIENNE-DE-TINEE
  3 SAINT-OMER
  3 TARENTAISE
• AU PERE ALEXIS DUMAZER
• DUMAZER Alexis aa
• Les Châteaux, 18 août 1875.
• 18 aug 1875
• Les Châteaux

Mon cher ami,

Je m’en veux d’avoir tardé à vous transmettre une combinaison nouvelle, dont vous avez été l’objet après d’interminables conversations avec le P. Picard, qui m’a donné quelques jours ici en quittant Allevard. Vous m’avez montré de la répugnance pour être maître des novices et vous m’avez paru préférer la direction d’un alumnat. A dire vrai, je vous crois peu fait pour être maître des novices sous le P. Picard. Du reste nous n’avions pas à chosir, après un don magnifique qui vient de nous être fait: un établissement de 70.000 à 80.000 francs, avec l’argent qu’on surajoute pour compléter et la certitude d’être entretenus par les gens du pays. Mais il fallait un personnel. On vous a demandé. Comme il s’agit d’un pays très froid, j’ai refusé et j’ai préféré envoyer de Nice P. Pierre-Baptiste et P. Emile à Saint-Omer, et vous envoyer à Nice, pays chaud pendant l’hiver. Ce qui m’y a déterminé encore, c’est que l’alumnat d’humanités sera à même de continuer. Vous irez là-bas avec les humanistes qui vous resteront. On vous donnera le P. Vincent, uniquement capable de dire la messe aux Dames de l’Assomption, de faire un peu de surveillance, et une classe aux enfants à qui l’on voudra faire perdre leur temps.

Aussi en vous demandant quelques alumnistes d’humanités, ai-je la pensée que vous leur ferez faire quelques classes aux grammairiens. Ils suivront le règlement de l’alumnat de grammaire, réciteront Prime, chanteront Vêpres, réciteront Complies, travailleront des mains, ce qui est un peu trop négligé. Vous aurez à les pousser, à les stimuler, mais je ne doute pas qu’ils ne s’en trouvent bien. Le Fr. Maxime préfère partir pour le petit séminaire de Moûtiers; il le peut, il sera très certainement de la force des rhétoriciens du pays. J’ai vu un de nos enfants enlevé aux Châteaux par son père, malgré ses larmes et son désespoir; il a eu des premiers prix dans la classe supérieure à celle que lui faisait P. Pierre. Ici, il était en cinquième; à Moûtiers, il eût pu entrer en troisième d’emblée. A plus forte raison de Sciolli, dont le père m’a dit qu’il ne tenait pas à le voir revenir en Tarentaise. Vous pouvez sans scrupule mettre ces deux-là surtout à faire la classe. Mais très certainement vous aurez une occasion de développement de nos jeunes gens, soit par la vue de la mer, soit par tout ce qu’ils auront à visiter, soit par les visites qu’ils recevront à leur chapelle, soit par leur frottement avec le couvent.

Je présume que vous aurez à préparer le départ des futurs novices pour la fin de septembre. Vous-même viendrez probablement à Nîmes à cette époque. Je ne voudrais pas que le P. Pierre-Baptiste et [le] P. Emile restassent trop avant les froids. Or il ne faut pas laisser les alumnistes de Nice seuls. Voici ce que probablement je ferai. Je ferai partir P. Vincent d’Arras; il irait à Nice. P. Pierre- Baptiste et P. Emile en partiraient, viendraient prendre à Nice les futurs novices que vous auriez accompagnés et les conduiraient à Paris. Vous, vous partiriez pour Nice avec le restant.

A Nice, souvenez-vous que ni Jacques [Hy]bord(1) ni Camille Lebrun ne doivent monter à l’alumnat d’humanités; ils ont été trop paresseux. Par le moyen que j’indique l’alumnat d’humanités n’aura pas été dissous, sauf à le rétablir ailleurs ou à le laisser à Nice, en faisant l’alumnat de grammaire à Saint-Etienne-Mont(2) qui a produit tant de prêtres; ou à le mettre au centre de la France, où l’on nous offrait un local, il y a q[uel] q[ue] temps, et où nous pourrions recruter de très nombreuses vocations. Sanctifiez les enfants qui vous sont confiés et donnez-leur une ferveur qui leur est si nécessaire pour les empêcher de tomber.

Je ne vous parle pas de notre nouvel évêque. On me fait un crime d’avoir contribué à sa nomination. Ce sera un ami de l’Assomption. Le Pape l’a accepté. Je me tiens en dehors des cancans, je tâche de me convertir et je suis plein de miséricorde pour les chanoines. Est-ce. comme dit Allemand, leur faute, s’ils n’ont pas voyagé? Il faudrait chercher un remplaçant pour l’Espérou. Personne ne voudrait-il y venir du côté de la Lozère ou de l’Aveyron? Tâchez de voir. On nous accuse de changement, mais figurez-vous qu’à Arras on accuse le P. Halluin d’instabilité, quand il change certains lieux de place?

Adieu et tout à vous.

E.D’ALZON.

Mille tendresses aux alumnistes.