DERAEDT, Lettres, vol.11 , p. 213

20 aug 1875 Notre-Dame des Châteaux BAILLY_EMMANUEL aa

Le nombre importe peu, c’est la vaillance, et la vaillance du religieux, c’est la sainteté – Faites prier – Aux Châteaux : le présent et l’avenir – L’abbé Sauvage – Croisade de prières à entreprendre.

Informations générales
  • DR11_213
  • 5422
  • DERAEDT, Lettres, vol.11 , p. 213
  • Orig.ms. ACR, AI 281; D'A., T.D.31, n.280, pp.241-242.
Informations détaillées
  • 1 ALUMNATS
    1 COLLEGE DE NIMES
    1 CONTRARIETES
    1 COURS PUBLICS
    1 CRITIQUES
    1 ENFANTS
    1 EXPULSION
    1 FONCTIONNAIRES
    1 HARDIESSE DE L'APOTRE
    1 HUMANITES
    1 MISERICORDE DE DIEU
    1 NOTRE-DAME DES CHATEAUX
    1 NOVICIAT DES ASSOMPTIONNISTES
    1 ORGANISATION DES ETUDES ECCLESIASTIQUES
    1 POSTULANT
    1 PREDICATION DE RETRAITES
    1 PRETRE
    1 SAINTETE
    1 SUPERIEUR DE COMMUNAUTE
    1 TRAVAIL MANUEL
    1 VOCATION RELIGIEUSE
    1 ZELE APOSTOLIQUE
    2 BARNOUIN, HENRI
    2 BERNARD DE CLAIRVAUX, SAINT
    2 BOUVY, EDMOND
    2 CABRIERES, ANATOLE DE
    2 CHAMPVANS, JEAN-CHRYSOGONE DE
    2 CRY, VICTOR
    2 DESCAMPS, PIERRE
    2 DOMINIQUE, SAINT
    2 LAURENT, CHARLES
    2 LIVADARI, MARC
    2 MONNIER, EUGENE-THOMAS
    2 PICARD, FRANCOISE
    2 SAUVAGE, HENRI
    3 CITEAUX
    3 NICE
    3 PARIS
    3 VIGAN, LE
  • AU PERE EMMANUEL BAILLY
  • BAILLY_EMMANUEL aa
  • N.-D. des Châteaux, 20 août [18]75.
  • 20 aug 1875
  • Notre-Dame des Châteaux
La lettre

Mon cher ami,

Vous faites bien de m’écrire votre bonne lettre du 18(1). Ne vous préoccupez pas trop, nos enfants prient si fort qu’il nous viendra quelques prêtres postulants, que nous mettrons l’an prochain au noviciat, mais qui cette année nous aideront au collège. Prions bien et vous verrez que Dieu nous traitera avec sa grandissime bonté. Mulier cum parit, tristitiam habet. Oh! pourquoi ne me suis-je pas occupé des alumnats tout d’abord? Pourquoi? Mais le bon Dieu ne m’en avait pas donné l’idée. Alors donc l’heure n’était pas venue. Lorsque saint Dominique eut formé le noyau de son Ordre, il en dispersa les membres, les envoyant un à un. Le nombre importe peu, c’est la vaillance. Or la vaillance du religieux, c’est la sainteté.

Usez du P. Laurent; pesez non par les reproches, mais par l’entrain communicatif sur Fr. Edmond et sur Fr. Thomas; puis faites énormément prier. Je suis très convaincu que la prière acharnée nous donnera des biens spirituels immenses. Voyez saint Bernard. Il veut se faire religieux, ses parents tentent de l’en détourner. C’est lui qui les entraîne, et, avec trente jeunes gens, il va frapper à la porte de Cîteaux. Ayez l’entraînement de saint Bernard et trente religieux vont surgir de terre.

Vous avez très bien fait d’accepter le dîner de M. Barnouin(2). Acceptez la bonne volonté du préfet pour les cours, conférences, etc. Remerciez M. de Champvans de sa lettre, mais si l’on vous parle de ce que je ferai, dites avec beaucoup de bonté et de grâce que je suis si préoccupé de mes enfants des Châteaux que je ne vous parle plus de rien. Ces enfants sont réellement délicieux. Sauf un trop fort, -c’est Marc Livadari- et un trop faible, ils sont tous à peu près du même niveau. Marc ira à Nice ou à Paris, peut-être pour l’hiver à Nice. Il en restera seize ou dix-sept, car le plus faible est très intelligent et capable de rattraper ses camarades. J’engage P. Pierre à ne faire qu’une division, comme il me l’a proposé; la seconde sera composée de tous les nouveaux qui arriveront à partir du 8 sept[embre], époque où les travaux manuels seront suspendus.

L’an prochain, les Châteaux fourniront 16 élèves pour l’alumnat d’humanités, et ce sera une grosse question de savoir s’il sera préférable de le laisser encore un an ici, ou de l’envoyer au Vigan ou en tout autre endroit que l’on nous offrirait. Si nous avions de quoi les loger ici, je dirais: laissons-les, tant ils me font l’effet de pousser admirablement.

Vous avez toute raison de ne pas garder l’abbé Sauvage(3). Peut-être, avant de le remercier, ferez-vous bien de vous informer s’il pourra prêcher la retraite. Je crains bien que non. Faites partir le Fr. Bernard au plus tôt et croyez-moi tendrement vôtre en N.-S.

E.D’ALZON.

Souvenez-vous qu’en [un] cas comme celui de ce pauvre Frère on n’a à faire qu’à un postulant ou à un novice. C’est entièrement du ressort du supérieur local. Faites faire une croisade de prières à toutes les personnes de votre connaissance, assommez-en le P. Laurent.

Adieu, bien cher ami, et surtout de l’entrain, malgré les contrariétés.

E.D'ALZON
Notes et post-scriptum
1. Où il regrette sa sortie contre le P. Picard (v. *Lettre* 5408 n.).
2. Avec Mgr de Cabrières.
3. Comme prédicateur de le retraite annuelle.