DERAEDT, Lettres, vol.11 , p. 227

25 aug 1875 Notre-Dame des Châteaux ESCURES Comtesse

Ayez soif du Dieu vivant – L’amour de la cause de Jésus-Christ – La loi du travail.

Informations générales
  • DR11_227
  • 5434
  • DERAEDT, Lettres, vol.11 , p. 227
  • Orig.ms. ACR, AN 120; D'A., T.D.38, n.120, pp.258-259.
Informations détaillées
  • 1 AMOUR DU CHRIST
    1 APOSTOLAT
    1 BAPTEME
    1 BON PASTEUR
    1 DROITS DE DIEU
    1 EMPLOI DU TEMPS
    1 ENFANTS
    1 ESPECE HUMAINE
    1 ETERNITE
    1 FILLE DE L'EGLISE
    1 FILS DE L'EGLISE
    1 HISTOIRE DE L'EGLISE
    1 NOTRE-DAME DES CHATEAUX
    1 PARESSE
    1 PASSION DE JESUS-CHRIST
    1 PERFECTIONS DE DIEU
    1 PEUPLE DE DIEU
    1 PREDICATION
    1 PSAUMES LITURGIQUES
    1 RECHERCHE DE DIEU
    1 REGNE
    1 RELIGIEUX
    1 REVOLTE
    1 SACREMENTS
    1 SERVICE DE L'EGLISE
    1 SOUMISSION DES SUJETS
    1 TRAVAIL
    1 TRIOMPHE
    1 VIEILLESSE
    1 VOIE UNITIVE
    3 PARIS
  • A MADAME LE COMTESSE D'ESCURES
  • ESCURES Comtesse
  • Notre-Dame des Châteaux, le 25 août 1875.
  • 25 aug 1875
  • Notre-Dame des Châteaux
  • *Madame la comtesse d'Escures*
    *au Gué-Robert par Tigy*
    *Loiret.*
La lettre

J’ai, en effet, le temps et j’en profite avec bonheur pour causer avec vous, ma bien chère fille. Non, vous n’avez pas besoin de changer grand-chose à votre vie. Couchez-vous tard, si vous lisez tard, mais ne perdez pas le temps, ce prix de l’éternité. Faites bien tout ce que vous faites; animez-le surtout de la pensée de Dieu; faites vos moindres actions sous sa présence; renouvelez-la le plus possible dans la journée; ayez soif du Dieu vivant. Nous allons trop à un Dieu vague, indéfini: il n’y a rien de plus précis que le Dieu infini dans ses perfections.

L’amour de l’Eglise, c’est l’amour de la cause de Jésus-Christ sur la terre, c’est l’amour de son triomphe sur ses ennemis. En lisant les Psaumes, vous verrez cela d’une façon très frappante. On ne peut s’empêcher d’aimer Jésus-Christ et sa cause, quand on lit l’histoire de l’Eglise, ces magnifiques annales de l’humanité restaurée dans le sang d’un Dieu. L’Eglise, c’est la patrie de tout être baptisé, puisque tous les baptisés sont ses enfants soumis ou rebelles. Par l’Eglise, l’humanité se partage en deux: ceux qui sont à Jésus-Christ, et ceux qui ne sont pas à lui et que Jésus-Christ attire par son Eglise, par sa mission, par sa prédication et ses sacrements. Beaucoup refusent, mais ce n’est pas la faute de l’Eglise, qui les appelle. Travailler pour l’Eglise, c’est aimer le royaume social de Dieu, c’est aimer que Jésus-Christ soit roi.

Je vous avoue que je suis ravi de n’être plus rien que religieux. C’est très bon, et je bénis Notre-Seigneur de m’avoir fait cette part.

Je vous conjure de méditer souvent cette parole: Tu gagneras ton pain à la sueur de ton front. Certes, quand je vois nos enfants des Châteaux grimper aux arbres comme des écureuils, tailler les rochers, traîner les branches coupées, scier, piocher du matin au soir, je comprends à merveille que ce travail n’est plus fait pour mes 65 ans; mais il y a tant d’espèces de travaux! Or, tous nous devons travailler pour vivre, chacun à notre façon; c’est à ce point de vue que je vous exhorte à vous placer pour fuir la flânerie.

J’ai l’espoir de vous voir cet hiver. Décidément, je veux passer un certain temps, à Paris, et j’aurai la bonne chance de vous y trouver, s’il plaît à Dieu. A Dieu, chère fille. Soyez bonne, soyez sainte, et croyez-moi bien tendrement vôtre.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum