DERAEDT, Lettres, vol.11 , p. 257

21 sep 1875 Nîmes PICARD François aa

Les choses ont changé depuis « ce qui avait été convenu » – Dispositions à prendre si vous ne pouvez être un peu plus maître des novices – Les novices arrivent jeudi.

Informations générales
  • DR11_257
  • 5468
  • DERAEDT, Lettres, vol.11 , p. 257
  • Orig.ms. ACR, AF 121; D'A., T.D.26, n.508bis, pp.105-106.
Informations détaillées
  • 1 CANDIDATS AU BACCALAUREAT
    1 CHOIX
    1 COLLEGE DE NIMES
    1 COMMUNAUTES ASSOMPTIONNISTES
    1 CRAINTE
    1 DEPARTS DE RELIGIEUX
    1 EMPLOI DU TEMPS
    1 EXPULSION
    1 MAITRE DES NOVICES ASSOMPTIONNISTE
    1 NOMINATIONS
    1 NOVICES ASSOMPTIONNISTES
    1 NOVICIAT DES ASSOMPTIONNISTES
    1 PATRONAGES
    1 PENSIONNAIRES
    1 PRETRE
    1 PUBLICATIONS
    1 VOEU D'OBEISSANCE
    2 BADOR, PAUL
    2 CHICHKOV, FRANCESCO
    2 CRY, VICTOR
    2 DUMAZER, ALEXIS
    2 GALLET, DESIRE
    2 GERMER-DURAND, JOSEPH
    2 JOULE, JEAN-MARIE
    2 LACHENAL, STANISLAS
    2 LEONARD, VICTOR
    2 MENETRIER, ABBE
    2 NERMEL, EUGENE
    2 NOEL, LEON
    2 PONCELET, ABBE
    2 SAUGRAIN, HIPPOLYTE
    3 ARRAS
    3 NIMES
    3 VIGAN, LE
  • AU PERE FRANCOIS PICARD
  • PICARD François aa
  • Nîmes, le 21 sept[embre] 1875(1).
  • 21 sep 1875
  • Nîmes
La lettre

Mon cher ami,

Vous revenez toujours à ce qui avait été convenu. Veuillez vous souvenir que, depuis, la maison de Nîmes a perdu: 1° l’abbé Ménétrier, novice; 2° le Frère Léon, novice habitant le noviciat; l’un parti pour cause [de] santé, l’autre incapable; 3° Frère Eugène, envoyé au Vigan remplacer l’ex-Père Jean-Marie; 4° [le] Fr. Stanislas, appelé pour la sacristie(2); 5° [le] Fr. Bernard, chassé; 6° [le] Fr. Désiré, parti, mais qui va retourner à Arras et qu’il a fallu remplacer par [le] P. Francesco; un septième que j’oublie. Dans cette situation, la maison de Nîmes ne peut se saigner davantage. Le P. Alexis, qui était convenu, ne vient pas à Nîmes.

Je vous avoue que j’avais cru que vous seriez un peu plus maître des novices(3). Si vous ne pouvez vous y donner, comme je l’avais supposé, qu’il vous faille un prêtre profès, supprimez au mois de nov[embre] la Revue de l’enseignement chrétien, le Pèlerin(4), et mettez le P. Germer à la tête du noviciat. Vous aurez un prêtre et un profès. Ici, nous fermons le patronage; mais avec plus de 200 pensionnaires et les pertes des religieux que nous avons faites, sacrifier plus de monde est impossible. Il vous faut chercher ailleurs. Permettrez-vous de vous le dire? Le P. Alexis ne redoute pas tant le noviciat qu’il ne vous redoute, vous(5). Je ne voulais pas vous le dire, mais voilà la vérité.

Maintenant il est évident pour moi que, sans vous occuper de tout, en déchargeant le P. Germer de bien des choses, il pourra vous remplacer. Seulement, il faudra qu’il coupe sa barbe, qui aurait dû être coupée par tous au printemps. Mais je vois que les désirs ne suffisent plus, il faut des ordres. Vous aurez après-demain jeudi, 6 novices, y compris le P. Poncelet(6). Frère Paul restera ici. Vous prendrez P. Germer pour père-maître, en supprimant en nov[embre] la Revue de l’enseignement et le Pèlerin. Nous avons après tout besoin de neuf religieux pour 300 élèves. Le P. Laurent et M. Léonard renoncent à faire passer les 41 aspirants au baccalauréat, s’ils n’ont pas le Fr. Paul. Vous ne mettrez pas votre carcasse, comme vous l’appelez, dans les fondations du noviciat(7); mais puisque vous ne voulez pas de la combinaison que je vous proposais et que je crois excellente, vous pouvez prendre P. Germer, jusqu’à ce que nous ayons quelque chose de mieux(8).

Les novices arriveront jeudi par le train qui correspond à celui qui part de Nîmes, mercredi, à 9 heures du matin. Je pense que ce sera vers midi.

Adieu, et tout à vous.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Réponse à une lettre du 21 septembre du P. Picard. C'est sans doute cette dernière qui est mal datée, car le P. d'Alzon parle d'*après-demain jeudi* et ce jeudi était le 23.
2. Nous n'avons pas réussi à voir où le Fr. Stanislas avait été appelé et pour les besoins de quelle *sacristie*, car tel est bien le mot du ms. [Il faut sans doute comprendre: "Nîmes a perdu le Fr. Stanislas (v. *Lettres* 5439 et 5443) qui y avait été envoyé pour la sacristie". Il s'agit de Stanislas Lachenal, et c'est de lui aussi qu'il est question dans les *Lettres* 5139 et 5144, contrairement à ce que laisse supposer l'index du t.X de l'éd. des lettres du P.d'A. - Ajout fait à cette note le 1er février 1997].
3. "...il faut que je renonce à toute oeuvre extérieure et que je me mette à suivre les novices partout [...]. Si vous me nommez maître des novices, déchargez-moi de toute oeuvre extérieure [...] la chose ne sera peut-être pas de longue durée; qu'importe: si on m'enterre dans six mois, ce ne sera pas une bien grande perte. Si au contraire vous tenez à ce que je me ménage, placez au noviciat quelqu'un qui soit profès [...] et qui n'ait pas autre chose à faire qu'à s'occuper des novices. J'aurai la haute main comme il était convenu, et tâcherai d'aider à vivre en conservant quelque oeuvre au dehors. Cela dit, choisissez, arrangez, organisez, seulement, ne nous exposons pas à renouveler les tristes expériences du passé..." (21 septembre).
4. Le P. Picard répondit qu'il était tout disposé à abandonner la *Revue* mais que, les abonnements partant du 1er mai, on ne pourrait le faire avant le mois de mai prochain. Quant au *Pèlerin*, c'est au Conseil (des pèlerinages), à qui il appartenait, qu'il fallait poser la question (23 septembre).
5. "Pourquoi vous gêner pour dire que je suis un épouvantail pour le P. Alexis? Vous me devez la vérité et j'espère la bien accepter, surtout de votre bouche" (23 septembre).
6. "Les novices vont arriver, ils seront assez mal, puisque leur arrivée anticipée de huit jours a lieu sans aucune lettre d'avis que votre lettre, qui nous parvient quelques heures à peine avant eux [...]. Les lits, paillasses, etc. étaient commandés pour le 26 ou 27 [...] on s'arrangera d'ici là" (23 septembre).
7. "...je suis tout prêt à mettre ma pauvre carcasse dans les fondations du noviciat, malheureusement elle n'a pas assez de valeur pour faire germer de grandes vertus" (21 septembre).
8. "Votre volonté est connue, cela suffit. Nous allons mettre les choses en train; lorsque vous viendrez, si vous êtes satisfait, on continuera; sinon vous changerez. Seulement ne vous gênez pas pour me casser. Tout gagnera à marcher en dehors de moi. Permettez-moi de vous demander une réponse à deux questions:
1° Dois-je renoncer à toute oeuvre extérieure ?
2° Voulez-vous que je suive complètement le noviciat? Je n'ai pas et tiens à ne pas avoir de volonté à ce sujet. Vous m'aviez donné une direction différente, en y restant je vous fais supposer que je ne veux pas faire ce qu'il faut pour le noviciat. C'est une erreur. On a reproché au P. Hippolyte ses oeuvres du dehors, et je crois qu'on aura toujours raison de les reprocher à un maître des novices; je ne voudrais pas encourir le même reproche, mais avant tout je veux obéir" (23 septembre).