DERAEDT, Lettres, vol.11 , p. 269

10 oct 1875 Paris BARAGNON_NUMA

J’ai parlé de vous à Charette – Frohsdorff – Soyez le plus possible catholique à la Chambre – L’idée chrétienne va au triomphe – Le Sénat.

Informations générales
  • DR11_269
  • 5482
  • DERAEDT, Lettres, vol.11 , p. 269
  • Orig.ms. ACR, AL 86; D'A., T.D.34, n.85, pp.208-209.
Informations détaillées
  • 1 APOSTOLAT DE LA VERITE
    1 CATHOLIQUE
    1 CONTRARIETES
    1 CRAINTE
    1 DOCTRINE CATHOLIQUE
    1 EMPLOI DU TEMPS
    1 ENGAGEMENT POLITIQUE
    1 GUERISON
    1 PARLEMENT
    1 PARLEMENTAIRE
    1 REPUBLIQUE
    1 ROYALISTES
    2 BUFFET, LOUIS-JOSEPH
    2 CHAMBORD, COMTE DE
    2 CHARETTE, ATHANASE DE
    2 FITZ-JAMES, DUC DE
    3 FROHSDORF
    3 GARD, DEPARTEMENT
    3 NIMES
    3 SAINT-JEAN-DU-BRUEL
  • A MONSIEUR NUMA BARAGNON
  • BARAGNON_NUMA
  • Paris, 10 oct[obre 18]75.
  • 10 oct 1875
  • Paris
La lettre

Cher ami,

J’espère que vous êtes à Nîmes. Ce m’a été un grand ennui de ne pouvoir vous attendre, mais j’avais plusieurs rendez-vous. Le climat de Nîmes vous rétablira plus vite que celui de Saint-Jean(1).

Je viens d’avoir une longue conversation avec le g[énér]al de Charette. Je lui ai parlé de vous et de ce que vous aviez fait pour pousser Buffet dans une politique catholique. Comme Charette est convaincu qu’il n’y a rien à faire pour le c[om]te de Chambord et que le seul service à lui rendre est de développer l’élément chrétien, comme préparation à un retour légitimiste, vous serait-il agréable que je fisse savoir par Charette à Frohsdorff ce que vous faites en ce sens? Ceci ne vous oblige à aucune relation directe, si vous les croyez inutiles pour le moment, mais peut vous être avantageux au point de vue d’un avenir éloigné, mais possible.

Pensez-y bien. Cette situation est très simple. Si vous êtes le plus possible catholique à la Chambre, cela vous donne une immense influence dans le Gard, mais de plus cela vous établit sur un terrain solide, celui de la vérité. J’ai encore vu peu de monde, mais tous ceux que j’ai vus sont persuadés qu’à part quelques consolations politiques possibles, l’idée chrétienne va plus rapidement, plus lentement, mais va au triomphe. Je vous étonnerais, si je vous disais que des gens comme Charette croient que cela nous mène à la République et n’en sont pas effrayés. Fitz-James m’a fait demander si je le porterais comme sénateur. Je lui ai fait répondre par son beau-frère, qui est de mon avis, que je le croyais impossible. A côté de cela, je vois des gens qui ne croient pas à l’influence que vous supposez au Sénat futur, supposé que nous ayons un Sénat.

Adieu, cher ami. Que vos réflexions inspirées par la maladie se fécondent et vous fassent voir les choses toujours plus dans la vérité! Je vous aime bien tendrement.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Saint-Jean du Bruel (Aveyron).