DERAEDT, Lettres, vol.11 , p. 287

30 oct 1875 Paris CHAUDORDY_ANGELINA

Comment on devient vieille fille – Mariez-vous ou donnez-vous à Dieu – Sortez de votre torpeur et devenez vivante.

Informations générales
  • DR11_287
  • 5505
  • DERAEDT, Lettres, vol.11 , p. 287
  • Orig.ms. ACR, AM 82; D'A., T.D.37, n.47, pp.52-53.
Informations détaillées
  • 1 AMITIE
    1 APATHIE SPIRITUELLE
    1 BUT DE LA VIE
    1 CHOIX
    1 CIMETIERE
    1 DEVOTIONS
    1 DON DE SOI A DIEU
    1 DOULEUR
    1 EFFORT
    1 JOIE
    1 LIBERTE
    1 MAITRISE DE SOI
    1 OCTAVE
    1 PENITENCES
    1 PIETE
    1 PRIERES POUR LES DEFUNTS
    1 RENONCEMENT
    1 SAINTE COMMUNION
    1 TRISTESSE
    1 VIE SPIRITUELLE
    2 CHABERT, LOUISE
    2 CHAUDORDY, MADAME
  • A MADEMOISELLE ANGELINA CHAUDORDY
  • CHAUDORDY_ANGELINA
  • Paris, 30 oct[obre 18]75.
  • 30 oct 1875
  • Paris
La lettre

Ma bien chère enfant,

C’est ma profonde affection pour vous qui s’attristait de votre silence. Après ce que je vous avais dit, j’eusse voulu quelques lignes de vous. Je comprends votre immense douleur, mais dominez-la et mariez-vous, ou écoutez-la et renoncez à vous marier. Votre mère eût voulu vous voir établie; suivez ses désirs et prenez un mari. Voici ce qui arrivera. Vous resterez quelques mois sans vous marier, puis les occasions passeront, puis votre âge s’opposera à une décision, et alors vous aurez peut-être des regrets; peut-être, au contraire, serez-vous heureuse d’avoir votre indépendance. Que de veuves j’ai connues, que l’indépendance consolait de la mort de leur mari!

Je voudrais que vous prissiez votre situation autrement, comme Louise(1) l’a prise. Voilà ce qui est net, et je crois qu’elle a bien fait. Mariée, elle serait au cimetière; mais elle a un but supérieur, et c’est son honneur d’avoir voulu donner quelque chose à Dieu. Mais pour donner à Dieu il faut de la ferveur, et voilà que vous laissez vos communions et vos exercices. Ferez-vous quelques pénitences pendant l’octave des morts? Voyons, bien chère fille, secouez-vous un peu, sortez de votre torpeur et devenez vivante.

Adieu, mon enfant. Croyez à toute mon affection en N.-S. Votre père.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Louise Chabert.