DERAEDT, Lettres, vol.11 , p. 301

18 nov 1875 Nîmes PICARD François aa

Pourquoi donc le P. Hippolyte ne veut-il plus vendre ?

Informations générales
  • DR11_301
  • 5526
  • DERAEDT, Lettres, vol.11 , p. 301
  • Orig.ms. ACR, AF 127; D'A., T.D.26, n.514, p.108.
Informations détaillées
  • 1 VENTES DE TERRAINS
    2 BAILLY, EMMANUEL
    2 DIMITROV, LUIGI
    2 PUYSEGUR, JEAN DE
    2 SAUGRAIN, HIPPOLYTE
    3 LAVAGNAC
    3 MONTMAU
    3 NIMES
    3 PARIS
  • AU PERE FRANCOIS PICARD
  • PICARD François aa
  • [Nîmes, 18 novembre 1875].
  • 18 nov 1875
  • Nîmes
La lettre

Cher ami,

J’arrive et ne comprends rien à la conduite du P. Hippolyte, qui ne veut plus vendre et qui trouve que vendre est absurde. Enfin, tout à vous(1).

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Le P. d'Alzon, qui vient de rentrer à Nîmes après les cérémonies du sacre, répète ici ce que le P. Emmanuel lui a dit. Comme à son habitude, celui-ci lance d'emblée des accusations (quitte à reconnaître humblement son erreur par après).
Le P. Hippolyte a quitté Paris depuis plusieurs jours pour essayer de trouver une solution aux difficultés financières de Nîmes. Il a pour mission de vendre Montmau.
Le 12 novembre il s'y trouve et écrit au P. Picard: La propriété est belle et bien entretenue. Luigi y est attaché, "il a assez souffert pour cela".
Le 13, au même : Jean de Puysegur (propriétaire de Lavagnac et neveu du P. d'Alzon) ne peut acheter Montmau parce qu'il n'a pas d'argent comptant et qu'il ne veut pas entrer dans les dettes; et à Emmanuel: "On dit que c'est prendre pour vendre le plus mauvais moment que l'on puisse trouver".
Le 14, dans la surexcitation, Emmanuel écrit au P. Picard: "le P. Hippolyte est venu avec l'idée bien arrêtée de ne pas suivre les décisions prises à Paris *autant qu'il le pourrait*". Le même jour Hippolyte explique au P. Picard : Jean de Puysegur dit qu'il ne veut pas acheter sans pouvoir payer, sans cela il aurait accepté les conditions: 250 000 francs, tout compris. On sent cependant que la vente lui fait mal au coeur : "La propriété est belle et bien tenue...il me paraît que les nôtres ont jeté eux-mêmes la panique et ce n'est pas le moyen d'arriver à ses fins".
De son côté, par plusieurs lettres successives, le P. Picard rappelle Emmanuel à la raison et prend la défense d'Hippolyte auquel on ne peut faire un procès d'intention. Le 17, Emmanuel veut bien convenir qu'Hippolyte ne ment pas mais "il a son système et s'y cramponne avec opiniâtreté". Et c'est à ce moment que le P. d'Alzon fait sa rentrée à Nîmes. "Comme je désirerais qu'il n'eût plus à s'occuper des affaires matérielles!", avait écrit le P. Picard au P. Emmanuel le 15 novembre.