DERAEDT, Lettres, vol.11 , p. 310

15 dec 1875 Montpellier MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Votre Soeur défunte – Les terrains visités pour vous à Montpellier – Protestez que vous ne voulez que des cours.

Informations générales
  • DR11_310
  • 5537
  • DERAEDT, Lettres, vol.11 , p. 310
  • Orig.ms. ACR, AD 1699; D'A., T.D.24, n.1219, pp.248-249.
Informations détaillées
  • 1 ACHAT DE TERRAINS
    1 ASSOMPTION
    1 CHAPELLE
    1 CHEMIN DE FER
    1 CITE
    1 COURS
    1 CRAINTE
    1 CURE
    1 DIEU
    1 EGLISE
    1 EVEQUE
    1 GARES
    1 GRACES
    1 INDEMNITES D'EXPROPRIATION
    1 JARDINS
    1 LOCATAIRES
    1 MORT
    1 MUTATION DES BIENS IMMEUBLES
    1 PAROISSE
    1 PENSIONNATS
    1 PRIERES POUR LES DEFUNTS
    1 RELIGIEUSES DE L'ASSOMPTION
    1 SANTE
    1 VERTU DE FORCE
    2 BRIGNAC, MADAME DE
    2 CABRIERES, ANATOLE DE
    2 CARRERE, ANNE-MARIE
    2 CAYLUS, LOUIS-BERNARD
    2 GALABERT, PIERRE-FREDERIC
    2 REDIER, JEAN-JOSEPH
    2 ROQUEPLANE, JACQUES-HENRI
    3 MONTPELLIER, LE PEYROU
  • A LA MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • Montpellier, 15 décembre [18]75.
  • 15 dec 1875
  • Montpellier
La lettre

J’ai reçu ici, ma chère fille, vos deux lettres, et j’ai bien prié pour cette bonne Soeur, avec qui vous avez si longtemps vécu(1). Il faut bien espérer que les anciennes de l’Assomption auront obtenu des grâces plus spéciales devant Dieu, à cause de leur courage pour commencer l’oeuvre.

J’ai visité des terrains. Celui de l’abbé Cailus est absurde. L’idée de celui de Boutonnet, rue Nicolas Fournier, serait funeste aux santés délicates. Je préfère de beaucoup un terrain de 6.000 mètres, à 15 fr. le mètre, carré presque parfait, ayant de 66 à 70 mètres de façade sur la rue, (laquelle rue va être dans 2 ou 3 ans l’artère d’un chemin de fer en construction;) à trois minutes au plus du centre de la ville, c’est-à-dire du boulevard qui court de la gare actuelle au Peyrou; à trois minutes de la poste, sur une petite élévation ayant vue au sud-est, et, de ce côté, n’ayant d’autres limites que l’immense jardin des Dames de la Providence, qui certes ne bâtiront jamais de ce côté. Vous seriez dans un quartier sans église, où une chapelle serait désirée par le curé de Saint-Denys, dont la paroisse compte 20.000 habitants et dont l’église est trop étroite. La chapelle serait faite. C’est une fabrique de pâtes, louée malheureusement pour deux ans. Il faudrait pour renvoyer le locataire lui offrir une indemnité. Il y a, en outre, de quoi loger absolument les Soeurs tout de suite. Evidemment il faudrait bâtir plus tard.

Il se trouve que le propriétaire est l’entrepreneur de vos Soeurs, homme riche, qui ne demande pas d’argent ni pour le terrain, ni pour les constructions que vous ferez faire; il attendra tant que vous voudrez. Il avait acheté ce terrain 12 francs le mètre, comptant le revendre 30. Le phylloxéra a ajourné ses plans; il préfère revendre tout de suite avec 3 francs de bénéfice et porter ses spéculations ailleurs. C’est un quartier meilleur, que je ne l’avais rêvé et je ne pense pas que vous puissiez trouver mieux.

Autre chose. L’évêque a une peur bleue du Sacré-Coeur, mais son entourage, Rédier et Roqueplane surtout vous sont favorables. Protestez que vous ne voulez pas de pensionnat, mais rien que des cours, et vous aurez à Montpellier ce que vous voudrez, pourvu que l’évêque ne le sache pas trop; il désire fermer les yeux.

Je n’ai pas le temps de me relire. Bien vôtre en Notre-Seigneur.

E.D’ALZON.

Mme de Brignac, avec ses quatre filles, montera à l’évêque les scies convenables; je m’occupe de les organiser.

E.D'ALZON
Notes et post-scriptum
1. Soeur Anne-Marie, "la doyenne de nos Soeurs converses", entrée à l'Assomption en 1840, était décédée à Auteuil le 11 décembre.