DERAEDT, Lettres, vol.11 , p. 325

3 jan 1876 Nîmes MERCURELLI Mgr

La succession de Perpignan – Mgr Besson a été un très bon choix pour Nîmes.

Informations générales
  • DR11_325
  • 5550
  • DERAEDT, Lettres, vol.11 , p. 325
  • Orig.ms. ACR, AO 97; D'A., T.D. 39, n. 1, p. 329.
Informations détaillées
  • 1 ACCEPTATION DE LA CROIX
    1 CONTRARIETES
    1 DOCTRINE CATHOLIQUE
    1 ENNEMIS DE L'EGLISE
    1 EVECHES
    1 EVEQUE
    1 GALLICANISME
    1 INSTRUCTION RELIGIEUSE
    1 JURIDICTION EPISCOPALE
    1 LEGERETE
    1 MALADES
    1 MOEURS SACERDOTALES
    1 POLITIQUE
    1 ROYALISTES
    1 SEMINAIRES
    1 SERMONS
    1 VOCATION SACERDOTALE
    2 BESSON, LOUIS
    2 CABRIERES, ANATOLE DE
    2 FRANCHI, ALESSANDRO
    2 GERBET, PHILIPPE-OLYMPE
    2 LAS CASES, FELIX-JOSEPH
    2 LYONNET, JEAN-PAUL
    2 PAUL, SAINT
    2 PIE IX
    2 PLANTIER, CLAUDE-HENRI
    2 RAMADIE, ETIENNE-EMILE
    2 REDONNEL, ABBE
    2 SAIVET, JOSEPH-FREDERIC
    3 ALBI, DIOCESE
    3 CONSTANTINE, DIOCESE
    3 MENDE, DIOCESE
    3 MONTPELLIER, DIOCESE
    3 NIMES, DIOCESE
    3 PERPIGNAN, DIOCESE
  • A MONSEIGNEUR FRANCOIS MERCURELLI
  • MERCURELLI Mgr
  • Nîmes, le 3 janvier 1876.
  • 3 jan 1876
  • Nîmes
La lettre

Monseigneur(1),

Voilà Mgr Ramadié, évêque de Perpignan, nommé sur les démarches du cardinal Franchi à l’archevêché d’Albi. Cette nomination, qui peut être un malheur pour Albi, est un bienfait immense pour Perpignan, à condition qu’on ne nomme pas quelques hommes que l’ancien titulaire présente. On redoute beaucoup M. Redonnel, vicaire g[énér]al de Mgr Ramadié, gallican exagéré et dont la conduite a été plus que légère avec les Carmélites, dont le Pape a ôté la juridiction à l’évêque de Perpignan. Hier encore, l’évêque de Montpellier qui était venu me demander à déjeûner me parlait avec douleur de tout le mal que l’évêque et le grand vicaire avaient fait dans ce malheureux diocèse. Mgr de Las Cases, ancien évêque de Constantine, est sur le tapis; mais il est toujours un peu fou. Si l’on proposait cet évêché à Mgr Saivet, évêque de Mende, qui passe les trois quarts de l’année à Hyères à cause de la chaleur, peut-être accepterait-il? Ce serait un évêque peu actif pour un diocèse, où tout est à relever depuis la mort de Mgr Gerbet(2).

L’évêque de Nîmes se pose très bien, selon moi. Il corrige certains abus de moeurs sacerdotales, que la maladie de Mgr Plantier l’avait empêché de retrancher. Il s’occupe tout spécialement des maisons ecclésiastiques pour accroître le nombre des vocations, il tient à ce que l’instruction religieuse du peuple soit plus cultivée. Sous ce rapport il est notablement remarquable. Quelques échecs politiques de ses adversaires lui ont diminué certaines difficultés. On a vu que sa ligne de conduite, appuyée sur les principes catholiques, était la bonne, et tout ce qui a de la valeur dans le diocèse lui revient.

Avant un an j’espère qu’il aura surmonté bien des obstacles et dominé l’opposition de ceux qui l’avaient repoussé. Ainsi, dimanche dernier, devant un auditoire d’hommes, il a fait un sermon pour établir que la science, la politique et la gloire de saint Paul avaient été toutes dans la croix. Quelques exagérés ont trouvé qu’il effaçait trop les légitimistes en n’en parlant pas, tous les hommes sages ont été ravis. J’entre dans ces détails pour que vous puissiez affirmer, en connaissance de cause, que le Saint-Siège a fait un très bon choix en nous donnant Mgr Besson.

Je suis avec respect, Monseigneur, votre très obéissant serviteur.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Secrétaire des brefs aux princes et camérier secret.
2. Mgr Ramadié (1812-1884) avait, en 1864, remplacé Mgr Gerbet (1798-1864), évêque de Perpignan depuis 1853. Il prenait à Albi la succession de Mgr Lyonnet (1801-1875), qui avait occupé successivement les sièges de St-Flour (1851), Valence (1857) et Albi (1864). Mgr de Las Cases (1809-1880), évêque de Constantine en 1867, avait démissionné en 1870 et était chanoine de Saint-Denis. Ce fut Mgr Sauvet qui devint évêque de Perpignan. Quant au cardinal Alessandro Franchi (1819-1878), il était préfet de la Propagande depuis 1874.