DERAEDT, Lettres, vol.11 , p. 347

16 feb 1876 Nîmes GALABERT Victorin aa

Mort de M. Chilier – Sr Marie-Claire – Vous aurez des sujets, quant aux ressources matérielles… – Les élections – Les menaces de guerre – Les Sociétés secrètes.

Informations générales
  • DR11_347
  • 5583
  • DERAEDT, Lettres, vol.11 , p. 347
  • Orig.ms. ACR, AJ 296; D'A., T.D. 32, n. 296, pp. 278-279.
Informations détaillées
  • 1 ALLEMANDS
    1 ASSOMPTIONNISTES
    1 CATHOLIQUE
    1 CONSERVATEURS
    1 ELECTION
    1 ENTERREMENT
    1 GUERRE
    1 MENSONGE
    1 MISSION DE BULGARIE
    1 MISSIONNAIRES
    1 MORT
    1 OBLATES
    1 PARLEMENT
    1 PARLEMENTAIRE
    1 PERE DE FAMILLE
    1 REGNE
    1 REPUBLICAINS ADVERSAIRES
    1 RESSOURCES MATERIELLES
    1 SAINT-SIEGE
    1 SAINTETE
    1 SANTE
    1 SOCIETES SECRETES
    1 SOUVERAIN PROFANE
    1 SUPERIEURE
    1 VOYAGES
    2 BADETTI, MARIE-CHRISTINE
    2 BESSON, LOUIS
    2 BISMARCK, OTTO VON
    2 CHICHKOV, FRANCESCO
    2 CHILIER, ALEXANDRE
    2 CHILIER, JACQUES
    2 CHILIER, JOSEPH
    2 DIMITROV, LUIGI
    2 DUGAS, JEANNE DE CHANTAL
    2 GALABERT, PIERRE-FREDERIC
    2 HOHENLOHE, GUSTAV-ADOLF VON
    2 MALASSIGNE, ATHANASE
    2 PIE IX
    2 TROUILLET, MARIE-CLAIRE
    2 VERNAZZA, MARIE-HENRIETTE
    2 WEBER, CHR.
    3 ALLEMAGNE
    3 BULGARIE
    3 GARD, DEPARTEMENT
    3 MONTPELLIER
    3 MONTPELLIER, EGLISE SAINT-DENIS (ou Denys)
    3 NIMES
    3 ROME
  • AU PERE VICTORIN GALABERT
  • GALABERT Victorin aa
  • Nîmes, le 16 février 1876.
  • 16 feb 1876
  • Nîmes
  • Evêché|de Nîmes
La lettre

Mon bien cher ami,

Permettez-moi de vous annoncer une triste nouvelle, le père du P. Alexandre et du Fr. Jacques est mort dimanche dernier(1). Je partais pour Montpellier avec l’évêque de Nîmes et ne pus assister à l’enterrement. On ne m’a pas donné de détails sur sa mort. J’ai été depuis et je vais être encore, ces jours-ci, au milieu des évêques qui vont, qui viennent, et je ne pourrai guère prendre de renseignements.

La mort de Soeur Marie-Claire m’a profondément ému. Cette excellente fille est évidemment une petite sainte, d’après ce que vous me dites. Les Oblates peuplent le ciel(2).

Je vais m’occuper de vous donner du secours; mais en vous envoyant des sujets, il faudra donner de l’argent, et c’est le plus difficile. P. Francesco et Fr. Luigi seront à vos ordres. Je vous enverrai Soeur Jeanne, notre lingère, parfaitement capable d’être supérieure, et une ou deux autres Soeurs avec celle-là. Ceci est très assuré, mais les ressources matérielles!

Nous sommes dans le feu des élections et je ne suis pas du tout rassuré. Nous avons eu pour le Sénat trois républicains; si nous avons deux conservateurs parmi les députés, nous devrons nous estimer bienheureux(3). J’ai dîné dimanche à l’évêché de Montpellier avec votre oncle, le curé de Saint-Denys; il allait bien et nous avons longuement causé de vous, comme vous le pensez bien. De vos côtés, croit-on à la guerre? Il paraît bien que les affirmations pacifiques de Bismarck sont un symptôme belliqueux. Il cherche à se rapprocher des catholiques. Le voyage du cardinal de Hohenlohe à Rome(4) est un mauvais signe, selon plusieurs. Dieu sait ce qu’il fait, rapportons-nous-en à lui.

Observez-vous de vos côtés l’action des Sociétés secrètes? Si vous constatiez quelque chose, vous feriez bien de m’en prévenir. Je m’en occupe beaucoup. Le P. Athanase suppose qu’on n’a pas remis ses lettres aux petites Soeurs bulgares(5). Elles peuvent ne pas être arrivées, mais on les leur a remises toutes.

Adieu, cher ami, et bien à vous du fond du coeur.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Tous deux sont missionnaires en Bulgarie: Jacques depuis le début de la mission en 1863, Alexandre depuis 1867.
2. Soeur Marie-Claire avait succombé à une "phtisie laryngée" le 25 janvier. Dans ses lettres du 29 janvier et du 15 février, le P. Galabert raconte avec émotion la sainte mort de cette religieuse et se reproche vivement de l'avoir souvent mal jugée.
3. Les législatives donnèrent en effet dans le Gard deux conservateurs et quatre républicains.
4. Le cardinal Gustav-Adolph Prinz zu Hohenlohe-Schillingsfuerst (1823-1896) venait en effet de faire sa rentrée à Rome. En 1870, il s'était abstenu lors du vote final sur l'infaillibilité. En 1872, il avait été nommé par Bismarck ambassadeur de l'Empire allemand près le Saint-Siège mais Pie IX avait refusé d'agréer sa nomination. Sur le personnage voir l'art. de Chr. WEBER dans DHGE.
5. Les Soeurs Marie Christine et Marie-Henriette.