DERAEDT, Lettres, vol.11 , p. 405

12 jul 1876 Le Vigan BAILLY_VINCENT de Paul aa

Dortoir pauvre mais bonne nourriture chez les Oblates – Le P. Joseph – L’alumnat du Vigan – Besoin de sommeil – Le manque de vocations – Votre frère et le proviseur du lycée.

Informations générales
  • DR11_405
  • 5658
  • DERAEDT, Lettres, vol.11 , p. 405
  • Orig.ms. ACR, AH 104; D'A., T.D. 28, n. 453, pp. 76-78.
Informations détaillées
  • 1 ALUMNATS
    1 ANTIPATHIES
    1 AUTORITE RELIGIEUSE
    1 CHAPELLE
    1 DENUEMENT
    1 ENFANTS
    1 ESPRIT DE L'ASSOMPTION
    1 EVEQUE
    1 FATIGUE
    1 JOIE
    1 LYCEES
    1 MAITRES
    1 NOTRE-DAME DES CHATEAUX
    1 NUTRITION
    1 OBLATES
    1 OEUVRES DES VOCATIONS
    1 PARDON
    1 PAUVRETE
    1 PELERINAGES
    1 POSTULAT
    1 PROVISEURS
    1 RESSOURCES FINANCIERES
    1 SANTE
    1 SOINS AUX MALADES
    1 TRAVAIL DE L'ETUDE
    1 TRAVAIL MANUEL
    1 TRAVAUX AGRICOLES
    1 VOCATION RELIGIEUSE
    1 VOCATION SACERDOTALE
    2 BAILLY, EMMANUEL
    2 BAUDOUY, ERNEST
    2 CORRENSON, EMMANUEL-MARIE
    2 DURAFOUR, THEOPHILE
    2 JOUBIN, L.
    2 MAUBON, JOSEPH
    2 MUSSEY, MADEMOISELLE DE
    2 SARCEY, FRANCISQUE
    3 NIMES
    3 PARIS
    3 SALETTE, LA
    3 VIGAN, LE
  • AU PERE VINCENT DE PAUL BAILLY
  • BAILLY_VINCENT de Paul aa
  • Le Vigan, le 12 juillet 1876.
  • 12 jul 1876
  • Le Vigan
La lettre

Objet aussi aimable qu’aimé,

Je vous ai répondu sur Mlle de M[ussey]. Mon opinion est que, si elle n’a pas besoin de moi, elle parte pour Nîmes de la Salette, mais elle aura bien chaud. Sinon, fixez-lui les derniers jours de septembre. Deux personnes doivent entrer: l’une le 1er, l’autre le 8 sept[embre]. Il ne faudrait pas qu’elle apparût sur l’horizon avant le 15. Bien que l’état pécuniaire des Oblates s’améliore considérablement chaque jour, leur dortoir est d’une pauvreté qui effraiera peut-être Mlle de M[ussey]. Il faut la prévenir, afin qu’elle ne soit pas surprise d’un certain dénuement au point de vue du coucher. La nourriture est bonne, et la supérieure tient à ce que pour leur santé les Soeurs aient tous les soins désirables.

Je vous ai écrit au sujet du P. Joseph, mais ma lettre est à Paris. Oui, mille fois oui, la leçon de N[otre] D[ame] des Châteaux doit nous profiter(1). Du reste, les lettres du P. Joseph que vous me communiquez sont très bien dans notre sens. Maintenons-nous y.

Pendant que vous levez les bras vers les cieux du haut de la montagne sainte(2), tâchez d’obtenir que l’esprit des vocations aille se développant. Je suis ravi de l’alumnat du Vigan, non sous le rapport des études que je crois faibles, mais sous le rapport de l’esprit, de la tenue et du travail manuel. Ils ont travaillé au foin; en ce moment, ils cultivent un jardin potager. A la chapelle ils se tiennent parfaitement, sont à l’aise avec leurs maîtres. Le fameux Théophile Durafour(3) a fait de vrais progrès pour la démarche, qui était celle d’un déhanché, et pour le timbre de la voix, qui était celui d’un chaudron.

Quid magis? Je suis resté dix heures dans mon lit et j’ai encore sommeil. Ceci devient grave. Ah! que j’ai la conviction que si les vocations manquent, c’est que les prêtres ne s’en occupent pas, et si les prêtres ne s’en occupent pas, c’est que les évêques ne les y poussent pas. Tel est mon avis.

J’ai autre chose à vous dire, ce sera pour une autre fois. Ah! j’oubliais. Votre frère a eu avec le proviseur du lycée de Nîmes une explication incroyable. Les lycéens avaient insulté nos enfants. Le proviseur a envoyé une lettre de regrets, puis est venu la retirer, puis l’a confirmée sur la menace de votre frère de faire un rapport qui serait rendu public, et l’auteur de tout ce tapage, c’est Sarcey avec ses attaques dirigées contre moi.

Adieu, chéri. Portez-vous bien et priez pour nous N[otre]-D[ame] de la Salette.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Voir *Lettre* 5655 et n.1. Il faut que l'on sache de qui dépend une oeuvre: de l'évêque ou de la congrégation? Aux Châteaux ce ne fut pas clair d'entrée de jeu.
2. La Salette, pour laquelle le P. Bailly a quitté Paris le 11 juillet avec un groupe de pèlerins.
3. On doit au P. Théophile Durafour (1860-1913) quelques souvenirs sur les instructions données aux alumnistes du Vigan par le P. d'Alzon. "... réminiscences d'enfant qui se sont gravées au vif dans ma mémoire et y sont restées à peu près dans la forme où je vous les transmets", écrit-il en 1912 au P. Ernest Baudouy. Il faut dire que Théophile Durafour était doué d'une mémoire fabuleuse qui fut célèbre dans la congrégation.