DERAEDT, Lettres, vol.11 , p. 412

17 jul 1876 Le Vigan BAILLY_VINCENT de Paul aa

La copie d’un parfait original – Le P. François – L’alumnat d’ici.

Informations générales
  • DR11_412
  • 5667
  • DERAEDT, Lettres, vol.11 , p. 412
  • Orig.ms. ACR, AH 106; D'A., T.D. 28, n. 455, pp. 78-79.
Informations détaillées
  • 1 ALUMNATS
    1 BAVARDAGES
    1 CELEBRATION DE LA MESSE PAR LE RELIGIEUX
    1 CHAPELLE
    1 DEPARTS DE RELIGIEUX
    1 DISTINCTION
    1 EMPLOI DU TEMPS
    1 GENEROSITE DE L'APOTRE
    1 HUMILITE
    1 IMITATION DES SAINTS
    1 INTELLIGENCE
    1 MAITRES
    1 NOTRE-DAME DES CHATEAUX
    1 OEUVRE DE JESUS-CHRIST
    1 RECHERCHE DE LA PERFECTION
    1 SAINTETE
    1 SAINTS
    1 SIMPLICITE
    1 SPECTACLES
    1 SUJETS DU ROYAUME
    1 TRAVAIL
    1 VERTU DE FORCE
    2 BRUN, RAYMOND
    2 CHAMBOURDON, FRANCOIS
    2 DURAFOUR, THEOPHILE
    2 PICARD, FRANCOIS
    2 VINCENT DE PAUL, SAINT
    3 PARIS
    3 SALETTE, LA
    3 VIGAN, LE
  • AU PERE VINCENT DE PAUL BAILLY
  • BAILLY_VINCENT de Paul aa
  • Le Vigan, 17 juillet [18]76.
  • 17 jul 1876
  • Le Vigan
La lettre

Que saint Vincent de Paul était un grand homme et qu’il a produit de jolis petits! Qu’il était aimable, spirituel, préoccupé, distrait et pensant à tout, doux avec une fine pointe de malice, serviable, embrassant tout bien, suffisant presque à tout, remplissant les montagnes et les vallées des roulements de son éloquence et des murmures suaves de ses exhortations, s’enflammant, s’attristant, se décourageant de façon à donner du courage, humble sans en avoir l’air, incisif pour pousser au bien, et se donnant, se donnant, se donnant! N’est-ce pas ainsi qu’était ce serviteur de Dieu, si j’en juge par un de ses fils du XIXe siècle? Ah! qu’il devrait en avoir beaucoup comme cela! Mais de telles copies d’un si parfait original sont rares, et, quand on en a une, il faut s’arranger pour la garder et la perfectionner. C’est ce que je ferai après-demain à la messe. Notre-Seigneur fera le perfectionnement.

Le P. François vous plante là(1) pour retourner à Paris, il ne va pas aux Châteaux. Le P. Picard m’en avait prévenu. Ne pensez-vous pas qu’il faudra en finir, ou bien qu’il faudra lui donner une série de petites occupations, de demi-journée en demi-journée, afin qu’il ait moins de temps pour ses détestables bavardages? Quels sont les vases de fleurs, qu’il a quêtés à Raymond Brun et dont sa mère me parlait hier soir? Ces quêtes auprès d’élèves gênés sont intolérables. Supposé que l’on trouvât une combinaison pour fermer l’alumnat de Nice, P. François ne pourrait-il pas y dire la messe? Ceci est une idée en passant, à laquelle je ne tiens que comme moyen de favoriser une combinaison plus importante.

Ici l’alumnat(2) va en perfection, même au point de vue du travail. Hier, pour la fête du P. Brun, nous avons eu une pièce de théâtre, pas du tout mal réussie. Ce qui me touche le plus, c’est la tenue à la chapelle et la simplicité de leur abandon avec leurs maîtres. La seule différence d’appréciation entre le P. Brun et moi est sur Théophile Durafour; lui le trouve un petit saint intelligent; moi, je le trouve un petit saint, profondément nigaud(3).

Adieu, bien cher ami. Ecrivez-nous des Châteaux, si vous en avez le temps, et croyez-moi bien vôtre en Notre-Seigneur.

E.D’ALZON.

Je suis au Vigan jusqu’au 25, et, si vous y songez, dites aux alumnistes de là-bas que j’ai un gros chagrin de ne pas aller les voir.

E.D'ALZON
Notes et post-scriptum
1. Tous deux sont à la Salette.
2. Le manuscrit porte "noviciat".
3. Les deux appréciations ne sont pas contradictoires, à condition d'entendre le mot nigaud dans le sens de "gauche".
4. Des Châteaux où Vincent de Paul sera le surlendemain.