DERAEDT, Lettres, vol.11 , p. 436

• DR11_436
• 5692
• DERAEDT, Lettres, vol.11 , p. 436
• Orig.ms. ACR, AD 1714; D'A., T.D. 24, n. 1239, pp. 13-15.

• 1 ALUMNATS
  1 ASSOMPTIONNISTES
  1 BETISE
  1 CHOIX
  1 COLERE
  1 CONGREGATIONS A SUPERIEURE GENERALE
  1 CONSTITUTIONS DES RELIGIEUSES DE L'ASSOMPTION
  1 CONTRARIETES
  1 CRAINTE
  1 CRITIQUES
  1 FILLES DES ECOLES
  1 HUMANITES
  1 PELERINAGES
  1 RELIGIEUSES DE L'ASSOMPTION
  1 RENVOI D'UN ELEVE
  1 REPOS
  1 SANTE
  1 SUPERIEUR ECCLESIASTIQUE
  1 TRAVAIL DE L'ETUDE
  2 DUMAZER, ALEXIS
  2 HULST, MAURICE D'
  2 MILLERET, MARGUERITE
  2 PICARD, FRANCOIS
  2 THERESE, SAINTE
  3 ITALIE
  3 LYON
  3 NICE
  3 PARIS
  3 VIGAN, LE
• A LA MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
• MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
• Le Vigan, 23 juillet [18]76.
• 23 jul 1876
• Le Vigan

Ma chère fille,

Je vais m’occuper au plus vite de trouver où Mlle Marguerite(1) puisse se reposer. Je ne doute pas que ce ne soit facile. Enfin, je vais voir. Quant à ce que je vous ai dit sur les combinaisons des alumnats, c’est vous-même qui m’avez fait la proposition de vous charger de l’alumnat d’humanités. Du reste, c’est aisé à arranger. Nice ne peut désormais être un alumnat considérable. Envoyer, ramener des enfants à cette distance est trop cher; nous n’y mettrons que les Niçois et les élèves de constitution faible. L’expérience est faite pour les autres. Le P. Alexis ne va y laisser que quatre enfants; nous n’en aurons jamais plus d’une dizaine. Le climat est trop énervant pour y bien étudier, c’est la plainte générale.

Quant à Lyon, il n’y faut pas penser de très longtemps(2). Les Dominicains se décident à faire des alumnats; nous allons leur rendre trois enfants, dont deux qui sont au Vigan. Nous ferons monter de l’alumnat actuel du Vigan quelques enfants en humanités, un va être rendu à sa famille pour cause de bêtise, nous en garderons une douzaine que, Dieu aidant, nous ferons vivre ici. Mais si je vous ai écrit au sujet de l’alumnat d’humanités, c’est que, la première, à deux reprises: à Paris et à Nîmes, vous m’avez parlé de vos intentions de soutenir le plus considérable de nos alumnats.

Qu’y a-t-il entre le P. Picard et vous? Je croyais, malgré le petit ennui qu’il vous a causé en Italie, qu’après tout c’est lui que vous préféreriez pour s’occuper de la Congrégation. Or il me demande de vous désigner trois religieux à choisir, d’un ton qui montre que s’il est désigné, il faudra que l’on marche droit. De grâce, que ceci reste entre nous. Je ne sais pourquoi je crains que vous ne lui ayez dit quelque chose de ce que je vous ai confié de l’ennui de mon dernier séjour à Paris(3), où tout était probablement de ma faute. Je ne lui en ai pas soufflé mot, et il me parle comme s’il le savait. Or je n’en ai parlé qu’à vous.

Ce que vous dites de l’alumnat de filles est juste, vous en savez plus que moi là-dessus, comme aussi sur la manière différente dont il faut traiter les hommes et les femmes. Quant à la position envers M. d’Hulst dont le P. Picard me dit un mot, voici une idée que je vous donne pour ce qu’elle vaut. Sainte Thérèse, au milieu de ses ennuis entre les Carmes nouveaux et anciens, se fit donner un Dominicain pour commissaire apostolique qui l’autorisait à une foule de choses. Ne pourriez-vous pas vous faire donner le P. Picard ou tout autre comme commissaire apostolique, pour régler définitivement vos affaires au point de vue des Constitutions? Ce serait une mission temporaire, qui, si elle vous allait, serait continuée autant que vous le voudriez, et supprimée si l’expérience ne réussissait pas.

Adieu, ma fille. Tout vôtre bien tendrement en Notre-Seigneur.