DERAEDT, Lettres, vol.11 , p. 438

25 jul 1876 Le Vigan CORRENSON_MERE Emmanuel-Marie

Je veux vous parler de votre sainteté – Mon vicaire auprès de vous.

Informations générales
  • DR11_438
  • 5694
  • DERAEDT, Lettres, vol.11 , p. 438
  • Orig.ms. AC O.A.; Photoc. ACR, AH 425; D'A., T.D.30, n.492, pp.286-287; QUENARD, p.254.
Informations détaillées
  • 1 AME EPOUSE DE JESUS CHRIST
    1 AMOUR DU CHRIST
    1 CHAPITRE GENERAL DES ASSOMPTIONNISTES
    1 CHARITE ENVERS DIEU
    1 CHARITE ENVERS LE PROCHAIN
    1 COLLEGE DE NIMES
    1 DEVOTION AUX SAINTS
    1 DON DE SOI A DIEU
    1 GRACE
    1 HONTE DU PECHE
    1 HUMILITE
    1 IMITATION DES SAINTS
    1 OBLATES
    1 PAUVRETE
    1 PRATIQUE DE L'OBEISSANCE
    1 SAINTETE
    1 SEVERITE
    1 SUPERIEUR GENERAL DES ASSOMPTIONNISTES
    1 VIE SPIRITUELLE
    2 BAILLY, EMMANUEL
    2 BOUVY, EDMOND
    2 GOUBIER, VITAL-GUSTAVE
    2 IMBERTON, HIPPOLYTE
    2 LAURENT, CHARLES
    2 MARIE-MADELEINE, SAINTE
    2 THERESE, SAINTE
    3 NIMES, EGLISE SAINT-BAUDILE
    3 NIMES, EGLISE SAINTE-PERPETUE
  • A LA MERE EMMANUEL-MARIE CORRENSON
  • CORRENSON_MERE Emmanuel-Marie
  • Le Vigan, 25 juillet [18]76.
  • 25 jul 1876
  • Le Vigan
La lettre

Ma chère enfant,

En bonne règle vous me devriez une lettre, mais je suis bon, je ne compte pas avec vous. Bien plus, je veux vous parler de vous, c’est-à-dire de votre sainteté. Certes, vous êtes à cent mille lieues de sainte Thérèse (qui le sait mieux que moi?), toutefois, pourquoi ne deviendriez-vous pas comme elle, éprise de l’amour de Dieu? Elle déplore sans cesse ses fautes, vous en avez vous aussi quelques-unes. Elle n’en a jamais d’aussi grosses qu’elle le prétend; peut-être pour vous en serait-il presque de même. Elle a eu une grande dévotion à sainte Madeleine, à cause de son ardent amour pour N.S. Pourquoi n’en auriez-vous pas une semblable et pourquoi votre vie ne se transformerait-elle pas dans un très véhément amour de Dieu, par qui vous donneriez tout ce que vous êtes capable de donner avec tout l’élan d’une âme qui se livre aux flammes de la grâce et aux divines exigences de son époux?

Je ne veux pas trop insister, mais il me semble que vous avez à commencer une toute nouvelle vie. Le voulez-vous? Vous aurez à être dans un grand amour, et comme preuve d’amour, à être humble, pauvre, obéissante, plus du tout fière, plus du tout exigeante, souple dans une grande tendresse pour N.S. et pour les âmes. Vous aurez tout le mois d’août pour réfléchir; en septembre nous nous y mettrons, à moins que vous ne disiez oui tout de suite.

A propos. Il est probable qu’au futur Chapitre on me demandra qui je vous ai proposé pour être mon nouveau vicaire auprès de vous. Je vous propose le P. Laurent, le P. Edmond qui sera prêtre, et le P. Emmanuel. Je pense que vous choisirez ce dernier, avec qui nous nous entendrons toujours et qui, si je meurs, sera le religieux le plus dévoué aux Oblates.

Adieu. Tout vôtre comme un père et un ami résolu à vous forcer à devenir une sainte.

E.D’ALZON.

Il paraît que le pauvre abbé Imberton(1) file un vilain coton et pourrait faire comme M. Goubier, qui vit commencer son église et ne la vit pas finir(2). Tâchez d’en savoir quelque chose pour me le dire vendredi.

E.D'ALZON
Notes et post-scriptum
1. Curé de Saint-Baudile à Nîmes.
2. L'abbé Vital-Gustave Goubier fut curé de Sainte-Perpétue de 1839 à 1855. C'est lui qui, au nom du P. d'Alzon, avait acheté la pension Vermot pour en faire un Carmel. Mais le Carmel s'installa autre part et le P. d'Alzon garda la pension Vermot, qui devint le collège de l'Assomption.