DERAEDT, Lettres, vol.11 , p. 451

8 aug 1876 Paris CHAMSKA Marguerite-Marie oa

Des excuses inacceptables – L’énergie nécessaire à une religieuse missionnaire – L’attachement aux créatures – Aller au devant des exigences de Notre-Seigneur.

Informations générales
  • DR11_451
  • 5711
  • DERAEDT, Lettres, vol.11 , p. 451
  • Orig.ms. AC O.A; Copie dactylogr. ACR, BD 139.
Informations détaillées
  • 1 ACCEPTATION DE LA VOLONTE DE DIEU
    1 APOSTOLAT
    1 CHOIX
    1 CONCUPISCENCE DES YEUX
    1 DIEU CENTRE DE LA VIE SPIRITUELLE
    1 DISTINCTION
    1 EMPLOI DU TEMPS
    1 ENERGIE
    1 ESPRIT D'INDIFFERENCE
    1 IDEES DU MONDE
    1 JESUS-CHRIST EPOUX DE L'AME
    1 LAICAT
    1 LIVRES
    1 MAITRESSE DES NOVICES
    1 MISSIONNAIRES
    1 NOVICIAT
    1 OBLATES
    1 ORGUEIL DE LA VIE
    1 PROGRES DANS LA VIE SPIRITUELLE
    1 REFORME DU COEUR
    1 RELIGIEUSES
    1 ROI DIVIN
    1 SENSIBILITE
    1 SENTIMENT DES DROITS DE DIEU
    1 SOUMISSION SPIRITUELLE A JESUS-CHRIST
    1 VOEUX DE RELIGION
    1 VOIE UNITIVE
    2 LASCOURS, MADAME DE
    2 THERESE, SAINTE
  • A SOEUR MARGUERITE-MARIE CHAMSKA
  • CHAMSKA Marguerite-Marie oa
  • Paris, 8 août [18]76.
  • 8 aug 1876
  • Paris
La lettre

Ma chère fille,

Veuillez être persuadée que c’est la dernière fois que j’accepte vos excuses de ne pas m’écrire parce que vous ne voulez pas me déranger de mes occupations.

Quand ce ne serait pas à cause de vous, ai-je des occupations plus importantes que de m’occuper du noviciat des Oblates, puisque c’est la source de la Congrégation? Vous voudrez donc rayer cette manière de parler de votre formulaire de politesse avec moi; vous la garderez pour les indifférents et les ennuyeux.

Que je vous plains d’avoir le coeur d’un beurre aussi tendre. Une religieuse, une religieuse missionnaire et une maîtresse des novices d’Oblates doit le durcir si elle veut plaire à Notre-Seigneur. Lisez le Chemin de la perfection de sainte Thérèse, et vous verrez ce qu’elle dit là-dessus et l’impossibilité où elle déclare qu’une âme se trouve d’avancer si elle ne choisit pas avec énergie, et cela en partant du principe que nul ne peut servir deux maîtres, et que là où est le trésor, là est le coeur; et que l’on garde mal Jésus-Christ comme son trésor si on prétend en avoir un autre.

Voyez ce que vous ôtez à Dieu en donnant trop aux créatures. Que les gens du monde restent avec trente mille liens terrestres, ils restent avec les idées, les sentiments, les affections du monde. Ces sentiments, ces affections, ces idées chez une religieuse doivent être pour Dieu, et lui-même n’a-t-il pas déclaré qu’il était jaloux?

Avancez si vous le pouvez avec le sentiment de la jalousie de Dieu qui vous repousse parce que vous ne vous donnez pas comme il vous le demande; vous ferez cent fois plus de bien que je ne suis capable d’en faire quand on sentira en vous ce qu’ont produit les saints voeux, la prompte disponibilité à aller au-devant de toutes les exigences de Notre-Seigneur.

Dès que vous saurez que Mme de Lascours est sur le point de revenir, prévenez-moi, à moins que vous ne la sachiez à Folgas [?].

Adieu, ma fille, écrivez-moi souvent, vous avez besoin d’être fortifiée et mon affection pour vous vous souhaite une énergie communicative aux âmes qui vous sont confiées. Bien paternellement vôtre, ma chère Marguerite-Marie.

E.D’ALZON.

Mettez la lettre ci-jointe sous enveloppe.

E.D'ALZON
Notes et post-scriptum