DERAEDT, Lettres, vol.11 , p. 479

29 sep 1876 Nîmes OBLATES_ANDRINOPLE

Votre nouvelle supérieure – Ne prenez pas inutilement au P. Galabert un temps précieux – Soyez ferventes et sacrifiez-vous pour l’amour de Notre-Seigneur.

Informations générales
  • DR11_479
  • 5741
  • DERAEDT, Lettres, vol.11 , p. 479
  • Orig.ms. ACR, AM 2; D'A., T.D. 36, n. 2, pp. 16-17.
Informations détaillées
  • 1 ANIMATION PAR LE SUPERIEUR
    1 DEPARTS DE RELIGIEUX
    1 DIRECTION SPIRITUELLE
    1 ESPRIT RELIGIEUX
    1 FIDELITE A L'ESPRIT DE LA REGLE
    1 LIBERTE
    1 MISSION DE BULGARIE
    1 MISSIONNAIRES
    1 OBLATES
    1 PREDICATION DE RETRAITES
    1 REGLES DES RELIGIEUX
    1 SUPERIEUR PROVINCIAL
    1 SUPERIEURE
    1 UNION DES COEURS
    1 VIE DE SACRIFICE
    1 ZELE APOSTOLIQUE
    2 CORRENSON, EMMANUEL-MARIE
    2 DUGAS, JEANNE DE CHANTAL
    2 GALABERT, VICTORIN
    2 PAUL, SAINT
    3 ANDRINOPLE
    3 CAMPRIEU
    3 ESPEROU, L'
    3 FRANCE
  • AUX OBLATES DE L'ASSOMPTION D'ANDRINOPLE
  • OBLATES_ANDRINOPLE
  • Nîmes, le 29 sept[embre] 1876.
  • 29 sep 1876
  • Nîmes
  • Evêché|de Nîmes
La lettre

Mes bien chères filles,

Vous recevrez, avec cette lettre, six Soeurs nouvelles. Je viens vous conjurer de les traiter avec toute l’affection possible. Parmi elles se trouvera la supérieure de vos trois établissements à Andrinople, Soeur Jeanne, que, je suis sûr, vous traiterez de façon à lui rendre le commandement aisé. A mesure que se développe votre Congrégation, vous devez vous souvenir que, pour avoir le lien de la paix, selon l’expression de saint Paul, vous êtes tenues de vivre dans une grande unité d’esprit, lequel est communiqué par les supérieurs.

Soeur Jeanne s’entendra avec le P. Galabert pour les difficultés de tous les jours, avec votre Mère générale pour les dispositions générales. Du reste, elle a la règle qu’elle fera exécuter avec toute l’exactitude que comporte votre situation. Il m’est revenu que plusieurs d’entre vous prenaient du P. Galabert, pour leur direction, un temps précieux. Cela me semble très nuisible à certaines affaires, que ce bon Père doit traiter et préparer. Qu’il soit convenu, si vous le voulez bien, que vous vous adresserez à Soeur Jeanne, afin que le temps du P. Galabert soit ménagé. Cela n’empêche pas que le P. Galabert ne vous parle, quand ce sera indispensable. Le P. Galabert est prévenu que s’il n’est pas content de l’esprit de quelques-unes d’entre vous, il n’a qu’à les renvoyer en France, après s’être entendu avec Soeur Jeanne. Or, l’accueil qui leur sera fait ici leur sera peu agréable, parce que, la maison-mère allant en ce moment très bien, on ne souffrirait aucune misère et qu’on les enverrait à Camprieu, près de l’Espérou, où l’on me demande de faire une école. Mais je ne vous dis ceci que comme un moyen de vous soutenir dans vos bonnes dispositions. Vous comprenez qu’en vous disant cela j’ai l’intention de vous laisser toute liberté de vous en aller chez vous, si Camprieu ne vous plaisait pas(1).

Mais ces avis sont inutiles. Je suis sûr qu’après les retraites que vous a prêchées le P. Galabert, vous n’aurez que des sentiments de ferveur et que Soeur Jeanne n’aura qu’à les développer. Ainsi, mes bien chères filles, soyez ferventes comme des religieuses missionnaires, sacrifiez-vous pour l’amour de Notre-Seigneur et travaillez par des efforts continuels à votre perfection. Je vous envoie une paternelle bénédiction avec toute l’affection dont je suis capable.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. "La lettre que vous avez jugé bon et utile d'écrire aux Oblates d'Andrinople m'a surtout fait une très grande peine. Ces pauvres filles qui ont supporté avec tant de patience, de courage, de dévouement, un si grand esprit de résignation et de soumission les peines, ennuis et privations d'une fondation pénible et difficile ne méritaient pas d'entendre des paroles aussi sévères et aussi rudes. Et certainement s'il n'avait pas été question de mes directions trop prolongées avec quelques-unes d'entre elles, j'aurais pris sur moi de ne pas la lire avant de vous soumettre quelques observations. J'ignore quels graves et sérieux motifs ont pu vous déterminer à leur parler ainsi. Je ne demande pas d'explications à ce sujet, mais je croirais manquer à mon devoir si je ne protestais hautement en leur faveur. Il y a certainement parmi elles bien des petites misères, [...], mais le bien l'emporte de loin sur le mal; il n'y a pas une *seule* d'entre elles qui ne soit prête à obéir à toutes vos dispositions et à celles de la Supérieure générale. Certains rapports peu véridiques et en tout cas très exagérés vous ont probablement fait croire le contraire. Mais permettez-moi de vous dire que si j'en croyais ce qui me revient des propos déjà tenus par les Soeurs nouvellement arrivées, la maison de Nîmes est bien loin d'être exempte des mêmes misères" (Galabert au P. d'Alzon, 14 octobre).