DERAEDT, Lettres, vol.11 , p. 489

10 oct 1876 Nîmes BAILLY_VINCENT de Paul aa

Dix pages si spirituelles que je n’y comprends rien – On me laisse tirer le diable par la queue – Le P. Raphaël ne comprend pas.

Informations générales
  • DR11_489
  • 5752
  • DERAEDT, Lettres, vol.11 , p. 489
  • Orig.ms. ACR, AH 111; D'A., T.D. 28, n. 460, p. 83.
Informations détaillées
  • 1 ARGENT DU PERE D'ALZON
    1 BETISE
    1 DEPARTS DE RELIGIEUX
    1 EMBARRAS FINANCIERS
    1 PROVIDENCE
    2 GERMER-DURAND, EUGENE
    2 GERMER-DURAND, MADAME EUGENE
    2 JOURDAN, RAPHAEL
    2 LEGRAS, ANTOINE
    2 LOUISE DE MARILLAC, SAINTE
    2 PICARD, FRANCOIS
    2 VINCENT DE PAUL, SAINT
    3 CLAIRMARAIS
    3 NIMES
  • AU PERE VINCENT DE PAUL BAILLY
  • BAILLY_VINCENT de Paul aa
  • Nîmes, le 10 oct[obre] 1876.
  • 10 oct 1876
  • Nîmes
  • Evêché|de Nîmes
La lettre

Bien aimé fils,

Que vous êtes aimable de m’envoyer des consultations à propos de Mlle Legras(1)! Que vous êtes ravissant de m’envoyer 10 pages si spirituelles que je n’y comprends rien(2)! (Je deviens bête). Et puis, que vous dirai-je? Vous me voudriez ailleurs. Il n’y a pas grand inconvénient que je sois à Nîmes. Je tire le diable par la queue. On me la laisse tirer, mais on s’étonne de ce que je garde les quelques gouttes d’argent qui me restent. J’ai laissé tout à la Providence, mais pourtant il faut payer. Et comment? Oh! cher fils, jamais ici on ne m’est venu bien en aide. Je ne m’en plains certes pas, mais enfin quand personne n’aide, il est bien juste de s’aider soi-même.

Ne vous attristez pas, je vous en conjure. Mais en lisant votre lettre d’hier, je croyais avoir la berlue en lisant l’histoire telle que vous l’écrivez. Je perds très certainement la mémoire. Mais vos quatre pages sur ce que l’on a fait de vous m’ont fait me frotter les yeux, et encore en ce moment impossible d’y rien comprendre. Vous voyez donc bien que je deviens bête, mais très bête(3).

Adieu, et tout à vous.

E.D’ALZON.

Le pauvre P. Raphaël perd la boule. Je viens de lui parler avec toute l’affection possible, il ne comprend pas.

E.D'ALZON
Notes et post-scriptum
1. Sainte Louise de Marillac, veuve d'Antoine Legras, et fondatrice avec saint Vincent de Paul des Filles de la Charité.
2. Eugène Germer-Durand dira un jour à sa femme qu'il a reçu du P. Bailly "une bonne petite lettre dans ce style un peu énigmatique et un peu amphigourique dont il s'est fait une habitude" (25 septembre 1877).
3. De son côté, de Claimarais, où lui est parvenue la lettre du Père, Vincent de Paul écrira à Picard: "La lettre du P. d'Alzon me désespère de correspondre avec lui, il n'a rien compris à mes lettres et moi rien à la sienne" (12 octobre).