DERAEDT, Lettres, vol.11 , p. 492

14 oct 1876 Nîmes CHAUDORDY_ANGELINA

Prière – Communion – Obéissance – Travail – Continuez à vous épanouir.

Informations générales
  • DR11_492
  • 5756
  • DERAEDT, Lettres, vol.11 , p. 492
  • Orig.ms. ACR, AM 90; D'A., T.D. 37, n. 55, pp. 59-60.
Informations détaillées
  • 1 AMOUR DIVIN
    1 AMOUR DU CHRIST
    1 ANEANTISSEMENT DE JESUS-CHRIST
    1 CHEMIN DE LA CROIX
    1 COMMUNION FREQUENTE
    1 CONVERSION SPIRITUELLE
    1 DEVOTION EUCHARISTIQUE
    1 DIRECTION SPIRITUELLE
    1 HABITUDES DE PECHE
    1 LUTTE CONTRE LE PECHE
    1 ORAISON
    1 PASSION DE JESUS-CHRIST
    1 PENITENCES
    1 SAINTETE
    1 TRAVAIL
    1 VERTU D'OBEISSANCE
    1 VIE DE PRIERE
  • A MADEMOISELLE ANGELINA CHAUDORDY
  • CHAUDORDY_ANGELINA
  • Nîmes, le 14 octobre 1876.
  • 14 oct 1876
  • Nîmes
  • Evêché|de Nîmes
La lettre

Ma chère enfant,

Ce que vous m’avez dit hier ne doit pas rester à l’état de projet, et je crois devoir vous indiquer les points principaux sur lesquels je me propose d’insister avec vous.

1° La prière. Vous avez, dites-vous, de la difficulté à faire votre oraison, et pourtant vous avez de la dévotion au chemin de la croix. Pourquoi ne pas faire le chemin de la croix le plus souvent possible? Pourquoi, en le faisant, ne pas très sérieusement réfléchir à vos péchés, à l’horreur qu’ils causent à Notre-Seigneur, à la pénitence que vous devez en faire? Pourquoi ne pas vous exercer à méditer beaucoup sur la passion de N.-S.? Vous ne sauriez croire, si vous entrez sérieusement dans cette voie douloureuse, à quel degré de sainteté vous pouvez parvenir. J’avais, dans le temps, d’excellentes méditations sur la Passion; si je pouvais les retrouver, je vous les donnerais. En les prenant pour vous rappeler continuellement la passion de ce divin Maître, vous auriez bientôt repris l’élan, que je vous reproche de ne pas avoir à un degré suffisant.

2° La communion. Vous savez que je désire vous voir communier souvent, mais à condition que la communion vous transformera. Communiez, mais faites le plus exactement possible votre visite du Saint-Sacrement, dussiez-vous y avoir dans les commencements bien des distractions. Vous avez besoin d’aimer N.S., et votre amour ne s’accroîtra qu’autant que vous penserez à lui le plus constamment possible. L’adorer dans ses souffrances et sa mort, l’adorer dans ses anéantissements et son amour au tabernacle, que pouvez-vous désirer de plus?

3° L’obéissance. Ne la prenez pas comme un vain mot, que l’on prend et qu’on laisse selon le caprice du moment. Considérez-là comme une chaîne précieuse, faite pour vous soutenir et vous arrêter dans ces mille petites chutes qui finissent par constituer, par les habitudes qu’elles imposent, un état grave de torpeur et d’impuissance, comme vous l’avez ressenti trop souvent.

4° Le travail. Ah! quand vous serez une fille laborieuse, vous verrez comme le service de Dieu vous sera plus facile, surtout si vous travaillez par esprit de pénitence, de zèle et de foi.

5° Je vous demande de continuer l’épanouissement de votre âme. Après vos longues années de mutisme, vous vous mettrez à vous ouvrir. Continuez. Dieu vous bénira, parce qu’à mesure que vous vous ferez connaître, vous sentirez le joug; ce qui est bon à une fille qui veut être tout à fait fille de son père.

Adieu, mon enfant, et tout à vous en N.-S.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum