DERAEDT, Lettres, vol.11 , p. 493

15 oct 1876 Nîmes PICARD François aa

Il recevra bientôt les documents attendus – Un décès – L’antipathie de l’archevêché.

Informations générales
  • DR11_493
  • 5757
  • DERAEDT, Lettres, vol.11 , p. 493
  • Orig.ms. ACR, AF 164; D'A., T.D. 26, n. 551, pp. 139-140.
Informations détaillées
  • 1 ANTIPATHIES
    1 CELEBRATION DE LA MESSE PAR LE PRETRE
    1 CHAPELLE
    1 CONGRES CATHOLIQUES
    1 CRITERES D'ADMISSION AU NOVICIAT
    1 CRITIQUES
    1 INDULGENCES
    1 MAITRES CHRETIENS
    1 MORT
    1 SEVERITE
    2 ANTONELLI, GIACOMO
    2 BAILLY, EMMANUEL
    2 BAILLY, VINCENT DE PAUL
    2 BARNOUIN, HENRI
    2 BARNOUIN, JULES-FRANCOIS
    2 CHAMBOURDON, FRANCOIS
    2 GUIBERT, JOSEPH-HIPPOLYTE
    2 IGNACE DE LOYOLA, SAINT
    2 LAGARDE, ERNEST-JOSEPH
    2 MARIAGE, ALFRED
    2 MARTIN, ETIENNE
    2 MEGLIA, PIER-FRANCESCO
    2 PAGES, LEON
    2 PLANTIER, CLAUDE-HENRI
    2 RICHARD, FRANCOIS
    2 VIALLET, MAXIME
    3 NIMES
    3 PARIS
  • AU PERE FRANCOIS PICARD
  • PICARD François aa
  • Nîmes, le 15 octobre 1876.
  • 15 oct 1876
  • Nîmes
  • Evêché|de Nîmes
La lettre

Mon cher ami,

Je croyais vous avoir envoyé les pièces relatives au Fr. Maxime et au Fr. Alfred. Le bruit de la rentrée fini, je vous les enverrai, si c’est le P. Emmanuel qui les a. Mais il me semblait que je ne les avais reçues que depuis huit jours et que je les avais rendues au P. Emmanuel, pour vous les faire parvenir. Ce sera un retard très court. Vous êtes sûr de leur réception à bref délai. Le frère de l’abbé Barnouin vient de mourir après une agonie de près de trente heures. Priez pour lui; du reste, sa mort a été très édifiante.

J’arrive à la preuve qu’il y a contre nous une profonde antipathie à l’archevêché de Paris. On m’a rendu compte, seulement ces temps derniers, d’une conversation entre le cardinal Guibert et Mgr Plantier. Tandis que vous m’assuriez qu’il m’accorderait notre chapelle, il disait un an avant à l’ancien évêque que jamais il ne l’accorderait, que jamais il ne permettrait qu’on nous mît sur le bref de Paris, le regrettant d’autant plus qu’il avait eu personnellement avec moi les meilleures relations, mais rejetant tout sur vos procédés. Il m’est évident qu’il a parlé contre moi à mon nouvel évêque. Qu’a-t-il dit? Je n’en sais rien et peu importe, puisque celui-ci n’en tient aucun compte. Mais enfin, il est surtout exaspéré contre vous(1). Ne serait-il pas possible par Pagès de se mettre bien avec Mgr Richard(2)? car cette situation finira par devenir très désagréable. Je sais bien que saint Ignace a été avec un Pape dans une situation analogue, mais il est toujours désagréable de n’en pas sortir, quand on le peut. Je sais, d’autre part, que les précepteurs qui viennent dire la messe à notre chapelle ont fait un grand tort au P. François, au Fr. Etienne, etc. Peut-être faudrait-il mettre plus de sévérité dans leur réception, le nombre des messes dût-il être diminué. J’appelle votre attention et celle du P. Vincent de Paul sur ce point.

J’ai autre chose à vous dire, mais il me faut aller voir ce pauvre abbé Barnouin. Adieu, et tout à vous en N.-S.

E.D’ALZON.

Notre absence des deux derniers Congrès(3) ne peut-elle pas être considérée comme une boutade de mauvaise humeur, de notre part? On m’assure qu’à l’archevêché le plus opposant est l’abbé Lagarde(4).

E.D'ALZON
Notes et post-scriptum
1. En janvier précédent par exemple, le P. Picard avait obtenu une indulgence pour la neuvaine organisée en vue des élections. D'après le nonce, qui le signale au Secrétaire d'Etat le 3 janvier, ce fut sans demander l'avis de Mgr Guibert. Cela ne dut pas plaire à l'archevêque de Paris. Mais le dossier du nonce ne s'en tient pas là et passe au P. d'Alzon: pendant la vacance du siège de Nîmes lui aussi a obtenu une indulgence sans avertir le vicaire capitulaire et en faisant remarquer qu'il l'avait obtenue directement. "Le même P. d'Alzon, lequel a été pendant 36 ans vicaire général de Nîmes et a administré le diocèse avec le plus grand absolutisme, ne s'est pas retenu d'écrire, *sede vacante*, que beaucoup de réformes étaient nécessaires dans le clergé. Etant de nouveau au pouvoir comme vicaire général, il fait bien sentir son commandement et il a montré le contentement, qu'il ressentait à continuer son administration après la mort de Mgr Plantier" (Arch. Segr. Vatic., fonds de la Secrét. d'Etat, année 1877, rubrique 248, fasc.1, f.7-8). - Les séquelles de la crise qui a marqué à Nîmes la succession de Mgr Plantier, ne sont donc pas encore entièrement résorbées et le parti hostile au P. d'Alzon n'a pas rendu les armes. D'autre part la nonciature semble avoir ses indicateurs dans le diocèse et transmettre fidèlement leurs rapports. - Le nonce à Paris est toujours Mgr Pier-Francesco Meglia.
2. Coadjuteur de Paris depuis l'année précédente.
3. Aux Congrès catholiques.
4. Vicaire général.