DERAEDT, Lettres, vol.11 , p. 497

17 oct 1876 Nîmes GALABERT Victorin aa

Votre excessive bonté, votre naïveté, votre manque de tenue – La séparation des sexes – Les sorties des Soeurs – Mgr Nil – Ne gaspillons pas nos forces – Votre autorité sur les Oblates.

Informations générales
  • DR11_497
  • 5761
  • DERAEDT, Lettres, vol.11 , p. 497
  • Orig.ms. ACR, AJ 312; D'A., T.D. 32, n. 312, pp. 298-299.
Informations détaillées
  • 1 BAVARDAGES
    1 COMMUNAUTES ASSOMPTIONNISTES
    1 CONGREGATION DE LA PROPAGANDE
    1 CRITIQUES
    1 DEPARTS DE RELIGIEUX
    1 EMPLOIS
    1 FEMMES
    1 FILLES DES ECOLES
    1 GARCONS
    1 HOMMES
    1 MISSION DE BULGARIE
    1 NEGLIGENCE
    1 NOVICE
    1 OBLATES
    1 PELERINAGES
    1 PROCESSIONS
    1 SCANDALE
    1 SEVERITE
    1 SIMPLICITE
    1 SURVEILLANCE PAR LE SUPERIEUR
    1 TENUE RELIGIEUSE
    2 BADETTI, MARIE-CHRISTINE
    2 BADETTI, MARIE-EUPHRASIE
    2 BONNEFOY, FRANCOIS DE SALES
    2 CHILIER, ALEXANDRE
    2 CLAVIER, MARIE DES ANGES
    2 DALLEGIO, MARIE-LOUISE
    2 GRASSELLI, ANTONIO-MARIA
    2 IZVOROV, NIL
    2 JOURDAN, RAPHAEL
    2 MALASSIGNE, ATHANASE
    2 PISTICHKI, IVAN
    2 VERNAZZA, MARIE-HENRIETTE
    3 ANDRINOPLE
    3 CARAGATCH
    3 CONSTANTINOPLE
    3 NIMES
    3 PHILIPPOPOLI
  • AU PERE VICTORIN GALABERT
  • GALABERT Victorin aa
  • Nîmes, 17 oct[obre 18]76.
  • 17 oct 1876
  • Nîmes
La lettre

Mon bien cher ami,

Je n’ai pu vous écrire par le dernier courrier; je vais réparer mon retard(1).

1° Lisez la lettre ci-jointe; vous verrez que je tiens à ce que le P. Athanase reste à sa place.

2° Soyez convaincu que Soeur Marie des Anges m’est connue et que ce n’est pas sur elle que portent mes observations, mais sur une excessive bonté de votre part, qui vous fait perdre trop de temps avec des filles qui ont besoin d’être menées un peu plus vigoureusement.

3° Je ne puis accepter que des religieux soient uniquement séparés de religieuses par un simple mur de jardin, à moins que les religieuses ne soient attachées au service d’un collège. Mais un pensionnat de filles contigu à un pensionnat de garçons me révolte par l’immoralité de la situation.

4° Croyez-moi, que les Soeurs ne sortent pas tant. Les gens du pays en sont étonnés, et je le savais par d’autres que le P. Athanase, croyez-le bien. Vous êtes sous ce rapport d’une naïveté qui prouve votre vertu, mais les gens moins vertueux sont beaucoup moins naïfs. Le public parle, je le sais, surtout quand les deux pensionnats ont leurs processions ou pèlerinages ensemble.

5° Si vous n’êtes pas théologien de Mgr Nil, nous nous en consolerons. C’est affaire à Mgr Grasselli, mais croyez qu’il y a eu des plaintes sur votre laisser-aller. Elles ne sont pas fondées pour la vérité, mais il y a quelques apparences défavorables. Et c’est pour cela que je tiens à un peu de tenue. A mesure que religieux et religieuses augmentent, il faut se surveiller davantage. Je suis le premier à faire mon mea culpa. Voilà le P. Raphaël qui nous quitte, parce que je ne l’ai pas assez tenu en bride. Vous avez à faire de très sérieuses réflexions sur votre responsabilité.

6° Vous pourrez envoyer Fr. François à Philippopoli, mais souvenez-vous que P. Ivan, quand il arrivera, devra rester à Andrinople. Il faut former un noyau. Je suis opposé au système de dispersion. Un peu plus tard, nous ferons quelque chose pour P. Alexandre, mais pas de suite. Fondons l’oeuvre des garçons à Kara-Agatch et ne gaspillons pas nos forces.

7° Votre autorité sur les Oblates sera la même, sauf que vous voudrez bien tenir compte de la direction générale que je vous donne et qui se résume ainsi: Séparer les religieux des religieuses le plus possible; éviter les sorties des religieuses, source de bavardage, de perte de temps et de dépenses; diminuer la longueur des directions; former à Kara-Agatch l’oeuvre des garçons, objet surtout de vos soins.

Autant on a été satisfait de Soeur Christine et de sa cousine(2), autant on l’est peu des nouvelles novices. Je crois que vous ferez bien d’envoyer au plus tôt Soeur M.-Euphrasie et Soeur M.-Louise à Nîmes. Profitez, je vous en conjure, de la première occasion. On tient ici le monde plus que là-bas. Préparez-moi les notes du rapport, que je présenterai à la Propagande.

Adieu. Tout à vous en N.-S.

E.D’ALZON.

Vous avez raison. Je présenterai le rapport en mon nom(3).

E.D'ALZON
Notes et post-scriptum
1. Réponse à une lettre envoyée le 4 octobre de Constantinople par le P. Galabert, qui y a accompagné Mgr Nil Izvorov.
2. Soeur Marie-Henriette.
3. Un rapport à la Propagande en vue d'obtenir la reconnaissance canonique de la mission.