DERAEDT, Lettres, vol.11 , p. 498

17 oct 1876 Nîmes MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Former en moi l’amitié de Notre-Seigneur – Cette pensée vous va-t-elle, avec vos préoccupations des droits de Dieu ? – Au prieuré – Les religieux d’ici n’ont pas que des défauts – Le P. Picard – Dans les circonstances présentes, rien à demander à Rome.

Informations générales
  • DR11_498
  • 5762
  • DERAEDT, Lettres, vol.11 , p. 498
  • Orig.ms. ACR, AD 1720; D'A., T.D. 24, n. 1243, pp. 17-18.
Informations détaillées
  • 1 AMOUR DU CHRIST
    1 ANIMAUX
    1 ASSOMPTIONNISTES
    1 CHAPITRE GENERAL
    1 CRITIQUES
    1 DEFAUTS
    1 NOVICIAT DES ASSOMPTIONNISTES
    1 PRIEURE DE NIMES
    1 RECHERCHE DE LA PERFECTION
    1 RELIGIEUSES DE L'ASSOMPTION
    1 SAINT-SIEGE
    1 SENTIMENT DES DROITS DE DIEU
    1 SOLITUDE
    1 SUPERIEUR ECCLESIASTIQUE
    1 UNION DES COEURS
    2 BARNOUIN, HENRI
    2 BENAVIDES, FRANCOIS DE PAULE
    2 BOUVY, EDMOND
    2 COURCY, MARIE-GABRIELLE DE
    2 ESCHBACH, ALPHONSE
    2 GUIBERT, JOSEPH-HIPPOLYTE
    2 HULST, MAURICE D'
    2 LAURENT, CHARLES
    2 MILLERET, MARGUERITE
    2 MORENO, JUAN-IGNACIO
    2 PICARD, FRANCOIS
    2 ROUVIERE, MESDEMOISELLES
    3 INDES
    3 LYON
    3 MONTPELLIER
    3 NIMES
    3 PARIS
    3 PARIS, RUE FRANCOIS Ier
    3 ROME
    3 ROME, SEMINAIRE FRANCAIS
  • A LA MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • Nîmes, 17 oct[obre 18]76.
  • 17 oct 1876
  • Nîmes
La lettre

Ma chère fille,

Je pars demain pour Lyon et j’ai eu un moment le désir de vous dire: Venez-y; mais je ne sais absolument pas ce que j’y aurai de temps. Il me semble qu’entre votre âme et la mienne il se forme un lien plus doux et plus intime. Je voudrais vous voir si haut là-haut! Je suis très préoccupé de former en moi l’amitié de Notre-Seigneur. Cette pensée vous va-t-elle, avec vos préoccupations sur les droits [de] Dieu? Comment s’en tirer avec ces droits terribles par leur immensité? J’ai cru mieux aller par l’amour.

J’allai hier au prieuré avec le P. Laurent voir la Mère M.-Gabr[ielle] qui m’avait fait demander. Je vis établi dans le cloître un chien noir, je demandai ce que c’était. On me répondit: le chien de Guitta. Or si je fais décamper le chien blanc de la nièce d’une religieuse, que dois-je faire du chien noir de la nièce de la supérieure générale? La Mère M.-Gab[rielle] voulait me consulter à propos des demoiselles Rouvière. Je réponds des deux cadettes; quant à l’aînée, je ne la connais pas assez, quoique je la croie très bonne et très faible. Quant à votre nièce, je la vois partir sans peine. Loin de vous, elle prend un ton d’indépendance, même par rapport à vous, qui étonne les étrangers. Je crois qu’aussitôt que sa santé le permettra, un mari lui sera utile.

Je me retire un peu de tout. J’ai donné au prieuré le P. Edmond, quatre heures par semaine. C’est un sujet hors ligne, quoiqu’il n’ait pas passé par le noviciat de Paris. Nous avons cinq ou six jeunes autres prêtres, qui, pour n’avoir eu que le noviciat de Nîmes, n’en sont pas moins très fervents. Non que je blâme le noviciat, mais je blâmerai toujours très énergiquement cette manière de ne voir que des défauts aux religieux d’ici(1). Le P. Picard s’est aliéné bien des coeurs, il a perdu une partie de son influence avec son système. Je le regrette profondément, car vous savez que je le considère comme mon successeur.

J’ai vu le supérieur du Séminaire français(2). Je ne crois pas que pour le moment il y ait rien à demander à Rome, surtout avec les dispositions du plus grand nombre des capitulantes. Toutefois il est excellent que M. d’Hulst fasse les ouvertures, mais je doute très fort qu’elles réussissent.

Je devais aller à Montpellier aujourd’hui, la mort du frère de M. Barnouin m’en empêche. Ce sera pour la semaine prochaine.

Adieu, ma fille. Bien tendrement vôtre.

E.D’ALZON.

Je crois que le cardinal peut écrire au patriarche des Indes sans déroger(3).

E.D'ALZON
Notes et post-scriptum
1. Mère M.-Eugénie prendra la défense des religieux de Paris, chez qui, dit-elle, jamais elle n'a remarqué la disposition à voir des défauts à ceux de Nîmes, au contraire (20 octobre).
2. P. Alphonse Eschbach CSSp.
3. Le cardinal Guibert a donné aux R.A. une recommandation pour le cardinal Moreno mais les Soeurs ont appris que ce n'est pas sous sa juridiction qu'elles sont, mais sous celle de Mgr Benavides, patriarche des Indes et grand aumônier du roi.