DERAEDT, Lettres, vol.11 , p. 500

22 oct 1876 Nîmes MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Votre retraite – Votre nièce – Chez vos filles de Lyon – La rivalité entre provinces – Le despotisme du P. Picard.

Informations générales
  • DR11_500
  • 5764
  • DERAEDT, Lettres, vol.11 , p. 500
  • Orig.ms. ACR, AD 1721; D'A., T.D. 24, n. 1244, pp. 19-20.
Informations détaillées
  • 1 ANIMAUX
    1 ASSOMPTIONNISTES
    1 COLLEGE DE NIMES
    1 CRITIQUES
    1 DESPOTISME
    1 ENERGIE
    1 FRANCHISE
    1 NOVICIAT DES ASSOMPTIONNISTES
    1 RELIGIEUSES DE L'ASSOMPTION
    1 RETRAITE SPIRITUELLE
    1 SOUMISSION DES SUJETS
    1 SUPERIEURE GENERALE
    1 TRAVAIL
    2 BAILLY, EMMANUEL
    2 BAILLY, VINCENT DE PAUL
    2 LAURENT, CHARLES
    2 MILLERET, MARGUERITE
    2 PICARD, FRANCOIS
    2 SAINT-JULIEN, MARIE-GONZAGUE
    3 LYON
    3 NICE
    3 PARIS
  • A LA MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • Nîmes, 22 octobre 1876.
  • 22 oct 1876
  • Nîmes
La lettre

Ma chère fille,

Si vous êtes si dérangée pour faire votre retraite à Paris, pourquoi en vous rendant à Nice ne viendriez-vous pas la faire ici, dans le courant de novembre? Nous aurions le temps de causer. Je vous ferais un peu de bien et je crois que vous m’en feriez beaucoup.

Je ne puis entrer dans l’état de votre nièce. Il est sûr qu’en ce moment elle est loin d’être édifiante, mais peut-être n’est-ce qu’une crise, dont il est bien aisé de se rendre compte. Quant à vos filles de Lyon, j’y ai trouvé tant de chiens que je n’ai pu m’empêcher d’en témoigner et mon étonnement et mon mécontentement. Je les avais sans cesse entre les jambes et je crois que si j’étais là quelques jours, je finirais par parler carrément; ce que j’ai commencé à faire. Mère M.-Gonzague a une nouvelle combinaison pour l’emplacement du futur couvent. Il y aurait quelques modifications à opérer, qui, faites, seraient bien agréables, je crois, pour l’utilité générale.

Quant à la rivalité entre provinces, le coupable c’est moi. Mon premier confident a été le P. Picard, le second le P. Emmanuel qui a poussé les hauts cris. Le P. Laurent a poussé à l’idée tant qu’il a pu, et le P. Vincent de Paul m’a dit sur son frère des choses impossibles, et de la meilleure foi du monde. En attendant, nous avons un collège écrasé de travail, mais où les religieux ont une énergie que n’ont pas ceux du noviciat. Si on ne vous dit rien sur les religieux d’ici, je sais ce qu’on m’a dit; et, avec les meilleures intentions du monde, celui qui amènera les rivalités, ce sera le P. Picard avec son despotisme. Vous ne voulez pas le subir pour être contrainte d’aller là ou là. Les religieux, ici, ne sont pas plus disposés à l’accepter comme un oracle infaillible. Je considère cela comme un très grand malheur. Mais aussi pourquoi ne peut-il s’assouplir et est-il tout d’une pièce? Il faut en passer par sa manière de voir, ou il donnera sa démission. Il sait bien qu’en ce moment il m’est impossible de l’accepter. Je subis des exigences, mais je dois en conscience m’en souvenir.

Je vous verrai à Nice. Nous allons à Rome le 2 janvier. Peut-être irai-je passer le jour de l’an avec vous.

Adieu, ma fille, et tout vôtre en Notre-Seigneur.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum