DERAEDT, Lettres, vol.11 , p. 513

Ma chère fille,

Vous avez bien raison et vous avez attendu bien patiemment. J’espère que les 25.000 francs vous seront comptés avant trois mois et plus tôt, si vous en avez un besoin urgent. Le P. Hippolyte eût dû vous les prendre sur Montmau; mais, vous savez, on tient à aller avec vous le moins vite possible. Voilà ce que c’est qu’être trop bonne(1).

Je vous écris à la hâte. Hier soir, vous aviez à Montpellier 44 élèves. Mille fois vôtre, ma bien chère fille.

E.D'ALZON.

1. Mère M.-Eugénie venait de rappeler au P. d'Alzon (lettre du 18 novembre) un prêt de 25 000 francs fait en 1866, et que ce dernier s'était engagé à rembourser sur la vente de Montmau (v. *Lettre* 2768, n.2). Le même jour, le P. Hippolyte, écrivant au P. Emmanuel, soulignait le devoir de justice qu'il y avait à rembourser en priorité Mère M.-Eugénie. On venait en effet de vendre enfin au Vigan toutes les propriétés du P. d'Alzon, sauf celles traversées par le chemin de fer. La bonne affaire était pour l'acquéreur, qui payait 200 000 francs, c'est-à-dire beaucoup moins que ce que l'on avait espéré. Mais, comme l'écrivait le P. Picard à Vincent de Paul: "Réjouissons-nous de ce qui pourra réaliser notre rêve: ni propriétés, ni dettes". D'une lettre du P. Emmanuel, intéressante à bien des égards -elle explique notamment les raisons de la dépréciation des terrains- extrayons ce qui suit: "Le P. d'Alzon donne 50 000 francs aux oeuvres d'Orient pour remplir la promesse faite au Souverain Pontife" (16 novembre).