DERAEDT, Lettres, vol.12 p. 11

2 jan 1877 Nîmes BEVIER Marie-Augustine ra

Vos lettres arrivent toujours à propos – Alumnats – Missions – Varia – Le livre de M. Gay.

Informations générales
  • DR12_011
  • 5820
  • DERAEDT, Lettres, vol.12 p. 11
  • Orig.ms. AC R.A.; copie ms. du P.Vailhé ACR, BE 1; D'A., T.D. 35, n. 15, pp. 4-5.
Informations détaillées
  • 1 ALUMNATS
    1 AMITIE
    1 AUTEURS SPIRITUELS
    1 CIEL
    1 CONTRITION
    1 COUVENT D'AUTEUIL
    1 EMBARRAS FINANCIERS
    1 FATIGUE
    1 MAITRES
    1 MALADES
    1 MISSIONS ETRANGERES
    1 MORT
    1 OEUVRES DIVERSES
    1 RELIGIEUSES DE L'ASSOMPTION
    1 SAINTETE
    1 SALUT DES AMES
    1 SANTE
    1 SEMINARISTES
    1 TRAVAIL
    1 VIE DE PRIERE
    1 VIEILLESSE
    2 GAY, CHARLES-LOUIS
    2 JOUFFROY, COMTESSE DE
    2 MARCHASSON, YVES
    2 MILLERET, MARIE-EUGENIE
    3 NIMES
    3 POITIERS
  • A SOEUR MARIE-AUGUSTINE BEVIER
  • BEVIER Marie-Augustine ra
  • Nîmes, 2 janvier 1877.
  • 2 jan 1877
  • Nîmes
La lettre

Ah! ma chère fille et vieille amie(1), comment pouvez-vous dire que votre silence me serait plus agréable que vos voeux? Moi qui ai été tout ragaillardi par la vue de votre écriture et qui, en reprenant votre lettre, me disait: « Bon! je vais me reposer un peu avec ma fille »!

Bon, un pâté.

Allez, allez, vos lettres arrivent toujours à propos, surtout si vous m’assurez que vous les mettez tous les jours à la poste du ciel. Hélas! J’irai bientôt savoir la place que Notre-Seigneur me destine. Vous savez bien que je ne suis plus jeune, et, ma très aimée fille, je crois que vous me suivez de pas très loin.

Les alumnats vont assez bien. Il n’y manque que des prières, de l’argent et des maîtres; les enfants surabondent. Hélas! Je constate ce que les oeuvres auxquelles j’ai mis la main auraient pû être, si je l’avais voulu. Mais si j’ai fait beaucoup, j’ai fait fort mal. Quant à nos missions, j’espère que Dieu en tirera son bien pour la conversion des schismatiques, si les temps sont venus.

Ma santé n’est pas fameuse, mais elle va. La comtesse de Jouffroy a passé par Nîmes, je l’ai vue un moment et nous avons causé de vous; mais si je ne vous ai pas écrit, c’est que j’étais écrasé. Eh! non, ma vieille fille ne me fatigue pas, mais autre chose quelquefois me fatigue, et ma vieille fille en paie les pots cassés. Je vois avec bonheur que vous avez un commencement de contrition parfaite. Continuez.

Je parle [le] moins possible de la pauvre malade, dont vous me parlez, mais son état est toujours le même. Prions. Je crois qu’à Auteuil tout va bien. Je désire bien que l’esprit de sainteté s’y établisse de plus en plus. Quand paraît le livre de M. Gay(2)? On en parle beaucoup à l’avance. Je ferai vos commissions, mais je ne me relis pas. Vous me pardonnerez, n’est-ce pas?

Mes souvenirs et mes voeux à vos Soeurs de Poitiers. Bien vôtre en Notre-Seigneur.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Soeur Marie-Augustine avait été la première compagne de Mère Marie-Eugénie. Elle fut du groupe des premières professes.
2. Au début de 1877, l'abbé Gay fit paraître ses *Conférences aux mères chrétiennes* (2 vol.), ouvrage important, dont on trouvera une analyse dans l'art. d'Yves Marchasson sur Mgr Gay dans le *Dict. de Spir*.