DERAEDT, Lettres, vol.12 p. 17

12 jan 1877 Nîmes GALABERT Victorin aa

Que les événements redoutés ne vous soient pas funestes – Impossible de consentir à vous donner deux écoles – Puissé-je enfin faire quelque chose pour vous – La situation politique de l’Orient.

Informations générales
  • DR12_017
  • 5829
  • DERAEDT, Lettres, vol.12 p. 17
  • Orig.ms. ACR, AJ 321; D'A., T.D. 32, n. 321, pp. 309-310.
Informations détaillées
  • 1 ACTION DE DIEU
    1 BULGARES
    1 CARACTERE
    1 ECOLES ASSOMPTIONNISTES D'ORIENT
    1 ELEVES
    1 FORTUNE
    1 GLOIRE DE DIEU
    1 GUERRE
    1 MAUX PRESENTS
    1 OBLATES
    1 ORGANISATION DES ASSOMPTIONNISTES
    1 PAUVRETE
    1 POLITIQUE
    1 PRIERE DE DEMANDE
    1 RESSOURCES FINANCIERES
    1 SYSTEMES POLITIQUES
    1 VENTES DE TERRAINS
    2 ABD-UL-HAMID II
    2 CHICHKOV, FRANCESCO
    2 MALASSIGNE, ATHANASE
    2 PISTICHKI, IVAN
    2 SAUGRAIN, HIPPOLYTE
    3 ANDRINOPLE
    3 CARAGATCH
    3 EUROPE
    3 ORIENT
    3 RUSSIE
    3 TURQUIE
    3 VIGAN, LE
  • AU PERE VICTORIN GALABERT
  • GALABERT Victorin aa
  • Nîmes, le 12 janvier 1877.
  • 12 jan 1877
  • Nîmes
  • Evêché|de Nîmes
La lettre

Nous prions, mon cher ami, pour que les événements que l’on redoute ne vous soient pas funestes à vous et à tous les vôtres. Permettez-moi de vous dire bien simplement que, tant que nous n’avons pas plus de religieuses à vous donner, il me sera impossible de consentir à vous donner deux écoles. Celle de Kara-Agatch(1) étant pour les familles riches qui vont à la campagne peut dans votre système être supprimée avec moins d’inconvénients. Concentrez les pauvres à Saint-Vincent et ne prenez de riches que ce que vous pourrez; par là vous irez plus sûrement. Ne vous faites pas illusion. Nous ne pouvons encore vous envoyer des sujets bien capables de former des classes supérieures. Cela viendra, mais pas tout de suite(2).

Faites bien prier, pour que je puisse enfin faire quelque chose pour vous. Le partage en plusieurs provinces aura cet avantage que je pourrai disposer de la vente des biens du Vigan, en dehors du P. Hippolyte, et que je saurai où passe l’argent. Je vous remercie de tous les détails que vous me donnez sur la situation politique de l’Orient(3). Hélas! que de tristes conflits se préparent! Et pourtant, il me semble qu’un grand bien doit en résulter. Impossible que, dans la dislocation universelle de l’Orient qui me paraît s’annoncer, Dieu ne tire pas sa gloire de tant de chocs. Tôt ou tard, la Turquie abandonnera l’Europe, et ce ne sera pas une raison pour que la Russie ait la permission de lui succéder, sans subir de très graves modifications. Il faut nous tenir prêts, supposé que Notre-Seigneur veuille se servir de nous pour son oeuvre.

Adieu, cher ami. Bien tendrement vôtre en N.-S.

E.D’ALZON.

Quand vous aurez le P. Ivan vous devrez vous défier de sa raideur. Il est peut-être le plus capable des trois Bulgares, mais il est d’une dureté quelquefois intolérable avec les élèves. Etant donné le genre du P. Athanase, il faudra veiller de près. Du reste, c’est lui que je vous engagerais à garder avec vous. Je crois toutefois le caractère du P. Francesco plus pliable.

E.D'ALZON
Notes et post-scriptum
1. Pour l'orthographe du nom de ce quartier d'Andrinople: *Lettre* 5732, n.2.
2. Pour le P. Galabert, qui développe ses arguments (lettre du 29 décembre), il fallait y arriver le plus tôt possible.
3. Le P. Galabert donnait son avis sur la constitution que venait de promulguer le sultan. Il le résumait comme suit: "C'est l'oeuvre de la Franc-maçonnerie, elle doit donc être une machine de guerre contre la religion catholique". D'autre part il redoutait une prochaine invasion russe et il ne se trompait pas.