DERAEDT, Lettres, vol.12 p. 39

3 feb 1877 Rome PICARD François aa

Le P. Pernet peut être chargé du gouvernement des Soeurs *comme fondateur* – Une lettre du P. Géry – Intellect et volonté – Saint Thomas protecteur des universités.

Informations générales
  • DR12_039
  • 5850
  • DERAEDT, Lettres, vol.12 p. 39
  • Orig.ms. ACR, AF 184; D'A., T.D. 26, n. 569, pp. 154-155.
Informations détaillées
  • 1 AMITIE
    1 ANGES
    1 BETISE
    1 CONVERSATIONS
    1 DEVOTIONS AUX SAINTS PATRONS
    1 ENSEIGNEMENT DE LA PHILOSOPHIE
    1 ENSEIGNEMENT DE LA THEOLOGIE MORALE
    1 EVEQUE
    1 FONDATEUR
    1 IDEES DU MONDE
    1 INTELLIGENCE
    1 PETITES SOEURS DE L'ASSOMPTION
    1 SUPERIEUR ECCLESIASTIQUE
    1 THOMAS D'AQUIN
    1 UNIVERSITES CATHOLIQUES
    1 VOLONTE
    1 VOYAGES
    2 BIANCHI, RAIMONDO
    2 DE LUCA, PIETRO
    2 DELALLEAU, GERY
    2 MILLERET, MARIE-EUGENIE
    2 PERNET, ETIENNE
    2 ZIGLIARA, THOMAS-MARIE
    3 ROME
    3 ROME, SEMINAIRE FRANCAIS
  • AU PERE FRANCOIS PICARD
  • PICARD François aa
  • Rome, le 3 février 1877.
  • 3 feb 1877
  • Rome
La lettre

Mon cher ami,

Je vous ai écrit hier ma conversation avec de Luca, aujourd’hui j’en ai eu une meilleure avec Bianchi. J’en envoie le résumé à la supérieure. Voyez-la et envoyez chez elle le P. Pernet. Il peut être chargé du gouvernement des Soeurs comme fondateur, pourvu que les religieuses le demandent. Qu’il passe par Zigliara au séminaire français, qui traitera la chose avec Bianchi.

Je crois que j’ai eu grand tort de ne pas venir plus souvent à Rome. Je m’y fais de sérieux amis et je crois très indispensable d’en profiter. Le bon P. Géry m’a écrit hier une lettre un peu absurde. Je lui avais écrit que Zigliara avait l’avantage de réfuter les erreurs modernes; sur quoi il me répond que la philosophie consiste dans l’exposition des principes et non dans la réfutation des erreurs. Il a en partie raison, car s’il faut exposer, il faut aussi réfuter. Dans tous les cas, priez-le de relire la table des trois volumes, et il verra combien Zigliara donne à l’exposition et combien à la réfutation.

Ce matin, à propos de la volonté des anges, il a établi toute la base [de] la morale, et a établi comment la volonté est appetitus intellectivus, quia procedit ab intellectu, et comment tous les autres appétits doivent lui être soumis, parce que les autres appétits étant appetitus convenientes ad diversas partes hominis, voluntas inquantum appetitus intellectivus est totius hominum. Mais tandis que l’intellect saisit la vérité, la volonté [est] appetens bonum. Il y a là deux facultés; mais que la volonté raisonnable voulant le bien par excellence, comme l’intellect recherche la vérité infinie dans l’ordre de la raison, la volonté raisonnable recherche le bien infini secundum rationem.

Je ne sais pourquoi je vous dis cela. Le Père Bianchi m’a appris qu’aujourd’hui il serait décidé, si on avait le temps, que toutes les écoles-universités qui le voudront seront mises sous la protection de saint Thomas; 300 évêques l’ont demandé. Quant à la demande pour nous, Zigliara la rédigera; on la soumettra à quelques évêques, et nous sommes sûrs de l’obtenir par un Bref. Adieu, et totus tibi.

E.D’ALZON.

Je pars probablement vendredi(1).

E.D'ALZON
Notes et post-scriptum
1. C'est-à-dire le 9 février.