DERAEDT, Lettres, vol.12 p. 44

6 feb 1877 Rome BAILLY_VINCENT de Paul aa

J’ai moins envie de prier pour le pape que de le prier – Que Dieu fasse pousser le *Pèlerin* – Le collège Saint-Bonaventure – Le pèlerinage national – Que ne verrait-on du haut du ciel ?

Informations générales
  • DR12_044
  • 5858
  • DERAEDT, Lettres, vol.12 p. 44
  • Orig.ms. ACR, AH 117; D'A., T.D. 28, n. 466, pp. 87-88.
Informations détaillées
  • 1 AMITIE
    1 AMOUR DU PAPE
    1 APOTRES
    1 ASSOMPTION
    1 BLASPHEME
    1 CELEBRATION DE LA MESSE PAR LE RELIGIEUX
    1 CIEL
    1 COLLEGES
    1 CONCILE DU VATICAN
    1 CRITIQUES
    1 DIEU
    1 ENFER
    1 NOTRE-SEIGNEUR
    1 NOVICES ASSOMPTIONNISTES
    1 PELERINAGES
    1 PRIERE POUR L'EGLISE
    1 SAINTE VIERGE
    1 SAINTS
    1 THOMAS D'AQUIN
    2 BONAVENTURE, SAINT
    2 BRICHET, HENRI
    2 DELALLEAU, GERY
    2 GABRIEL, SAINT
    2 JOSEPH, SAINT
    2 MICHEL, SAINT
    2 PAUL, SAINT
    2 PIE IX
    2 PIERRE, SAINT
    2 RAPHAEL, SAINT
    3 ITALIE
    3 ROME
    3 ROME, BASILIQUE SAINT-PAUL-HORS-LES-MURS
    3 ROME, COLLEGE DE LA MINERVE
    3 ROME, DIVIN SALVATORE
  • AU PERE VINCENT DE PAUL BAILLY
  • BAILLY_VINCENT de Paul aa
  • Rome, le 6 février 1877.
  • 6 feb 1877
  • Rome
La lettre

Cher ami,

J’arrive de Saint-Paul avec le P. Brichet; j’y ai prié pour l’Assomption, l’Eglise et le Pape. Je ne prie plus que pour ça, et encore j’ai moins envie de prier pour le Pape que de le prier. Il fallait le voir disant: « Vous venez consoler votre père affligé par les blasphèmes vomis par des hommes, qui se disent les représentants de l’Italie et qui sont bien plutôt les représentants de l’enfer ».

Je souhaite la croissance voulue au Pèlerin. Que Dieu le fasse pousser! Quant aux dix mille novices, qui sait(1)? Ce matin, j’ai dit la messe à la chapelle de saint Thomas de la Minerve pour nos étudiants. Ah! que n’avons-nous une église comme cette Minerve! Nous ne l’aurions que pleine à moitié, ce serait très suffisant. Veuillez dire au P. Géry que le collège de Saint-Bonaventure doit être peu de chose. Ce sont les Conventuels qui le tiennent, et les Conventuels n’ont jamais passé pour des savants de premier ordre. Si j’apprends quelque chose de plus, je vous le dirai, mais je suppose qu’ils ne font pas parler beaucoup d’eux.

Je ne puis vous taire que je crains une critique du Pèlerinage national, en face du concours universel; ou vous vous perdrez comme une goutte d’eau, sinon dans l’Océan, au moins dans une dame-jeanne. Telle est mon impression horriblement profonde.

Ah! du haut du ciel que ne verrait-on pas! D’abord le bon Dieu, et c’est encore plus que dix mille novices; puis Notre-Seigneur, qui est bien beau, lui aussi; et la Sainte Vierge donc, sans parler de saint Pierre et saint Paul avec les autres apôtres. Et ce bon saint Joseph! Moi, je voudrais bien voir saint Michel et saint Gabriel, saint Raphaël un peu moins, quoique je tienne à ne pas diminuer son mérite qui est considérable. Saint Raphaël me fait penser que je suis bien mieux ici que du temps du concile.

Qu’avez-vous fait au P. Brichet qu’il me parle sans cesse de vous avec une tendresse inexprimable? Je me ronge les poings de n’être pas venu à Rome depuis sept ans. Aussi je veux, si j’ai à disposer de 600 francs, y revenir chaque année.

Portez-vous bien tous, devenez des saints et priez pour moi.

E.D’ALZON.

Pourquoi ne prendriez-vous pas des informations pour le Pèlerin au Divin Salvatore, via dei Fornari, 214, Roma.

E.D'ALZON
Notes et post-scriptum
1. Il faut dix mille abonnés pour vivre, avait expliqué le P. Bailly. En comptant dix lecteurs par numéro, cela fait cent mille âmes atteintes... et il avait ajouté: "Je voudrais bien aussi voir dix mille novices" (4 février).