- DR12_081
- 5901
- DERAEDT, Lettres, vol.12 p. 81
- Orig.ms. ACR, AI 333; D'A., T.D. 31, n. 331, pp. 276-277.
- 2 JOSEPH L'HYMNOGRAPHE, SAINT
- AU PERE EMMANUEL BAILLY
- BAILLY_EMMANUEL aa
- Rome, 2 mai 1877.
- 2 may 1877
- Rome
Cher ami,
Veuillez dire au P. Edmond que le Triodion attribué à saint Sophrone n’est pas de lui, mais de saint Joseph, non pas l’hymnographe, mais de saint Joseph, frère de saint Théodore Studite, qui subit une si rude persécution sous Léon l’Isaurien. Le cardinal Mai s’est trompé à propos du monogramme des deux saints que voici:[ici le dessin du monogramme]. Le cardinal Mai y a lu Sophrone, tous les savants modernes y voient Joseph(1). Tirez-vous-en. Saint Sophrone était du VIIe siècle. Or, il n’y a aucun canon de cette époque; ils n’ont commencé que beaucoup plus tard. M. Stevenson(2), qui m’a donné ces renseignements, indique au P. Edmond un ouvrage du professeur Christ(3), de Munich, intitulé: Anthologia carminum byzantinorum. Lipsiae. Si le P. Edmond lit l’allemand, je lui porterai une dissertation manuscrite sur un sujet analogue au sien. M. Stevenson publie en ce moment, au nom de la Propagande, tout ce qui a paru sur la liturgie grecque, et il en est à la 200e page du Triodion. Si ce volume est imprimé à mon départ, je l’apporterai. Je suis allé deux fois chez le cardinal Pitra, je n’ai pas pu le trouver.
Le P. Picard arrive demain, le P. Galabert est arrivé avant-hier. Il n’y a, pour le moment aucun danger à courir à Andrinople. L’évêque de Tarentaise et celui de Maurienne sont ici, au Séminaire, depuis quelques jours; nous nous saluons. J’ai, ce soir, mon audience du Pape.
Adieu, cher ami. Tout à vous.
E.D’ALZON.
On est écrasé de tant d’adresses que l’on ne répondra à aucune en particulier. On fera une encyclique. Lisez ma lettre à Mlle Fabre. Elle me demande mes intentions pour la cappa magna. Dites à l’abbé Clastron que si les chanoines ne peuvent attendre mon retour, il peut se montrer avec devant les chanoines, mais que je m’oppose à ce qu’elle sorte des mains du religieux, qui pourra aller la porter au Chapitre pour être livrée aux mains du tailleur ou des couturières. Des tailleurs sont venus me la demander, je les ai envoyés promener. On peut la montrer aux chanoines, mais qu’elle reste toujours entre les mains de quelqu’un de confiance.
E.D'ALZON2. Henry Stevenson senior (1818-1890), savant philologue, se convertit au catholicisme en 1865 à Rome, où il mourut. Son fils Henry Stevenson junior (1854-1898), scriptor à la Vaticane, s'illustra en archéologie.
3. Les T.D. ont lu *Clorist*.