DERAEDT, Lettres, vol.12 p. 96

14 may 1877 Rome FABRE_JOSEPHINE

L’utilité de mon séjour à Rome – La préparation à l’éternité – Un coeur préoccupé par les souffrances de Notre-Seigneur – Direz-vous encore que je ne pense pas à vous ?

Informations générales
  • DR12_096
  • 5915
  • DERAEDT, Lettres, vol.12 p. 96
  • Copie ms. de la destinataire ACR, AO 16; D'A., T.D. 39, n. 56, p. 230; les points de suspension sont dans la copie.
Informations détaillées
  • 1 ACCEPTATION DE LA VOLONTE DE DIEU
    1 BIEN SUPREME
    1 DEVOTION EUCHARISTIQUE
    1 DOUCEUR
    1 FATIGUE
    1 INJURES
    1 MAITRISE DE SOI
    1 MALADIES
    1 NOTRE-SEIGNEUR
    1 PARDON
    1 PRIERE DE DEMANDE
    1 PURGATOIRE
    1 REPAS
    1 SANTE
    1 SOLITUDE
    1 SOUFFRANCE
    1 SOUFFRANCES DE JESUS-CHRIST
    1 VERTUS
    2 PICARD, FRANCOIS
    2 PIE IX
    2 SIMEONI, GIOVANNI
    3 ROME
  • A MADEMOISELLE JOSEPHINE FABRE
  • FABRE_JOSEPHINE
  • Rome, 14 mai 1877.
  • 14 may 1877
  • Rome
La lettre

Ma bien chère fille,

Je comprends tout ce que vous avez à souffrir dans votre solitude, et je vous plains de toute mon âme, veuillez le croire. Croyez que mon petit mot n’a que le désir de vous répondre sur le champ.

Que vous dirai-je de mon séjour ici? Je sens, et le P. Picard avec moi sent l’utilité que je reste à Rome le plus possible. J’ai été si bien reçu par le Pape et par une foule de personnes que c’est à donner envie d’y rester.

Si vous sentez, en effet, que vous approchez de votre éternité, préparez-vous par une très grande pratique des vertus qui abrègent le purgatoire: la soumission à la volonté de Dieu, la possession de vous-même, le support des injures et des mauvais procédés, le pardon envers les autres, afin que Dieu vous pardonne. Voilà, ma chère fille, qui me semble très important, et les heures passées par vous au pied du Saint-Sacrement peuvent, à ce point de vue, être extrêmement utiles. Demandez en même temps à N.S. de vous faire un peu sentir la douceur à son service. Pour cela, en votre qualité de vierge chrétienne, cherchez-le très purement à tous les points de vue, surtout par un coeur très préoccupé de ses souffrances. Ah! très vilaine fille, voyez. La première partie de ma lettre a été écrite hier soir avant dîner, la seconde avant d’aller me promener; cette troisième page, je l’écris en revenant de chez le cardinal Simeoni, et vous direz que je ne pense pas constamment à vous…

Je ne vais pas trop mal, malgré une bronchite qui me fatigue un peu la nuit. Quand reviendrai-je? Qui le sait? Ce n’est pas moi. Sur ce, je vous souhaite beaucoup de bonjours. Vous avez une bénédiction du Pape.

Bien vôtre, chère enfant.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum