DERAEDT, Lettres, vol.12 p. 98

17 may 1877 Rome BAILLY_EMMANUEL aa

Ne rien dire – Le prix d’un rescrit.

Informations générales
  • DR12_098
  • 5917
  • DERAEDT, Lettres, vol.12 p. 98
  • Orig.ms. ACR, AI 340; D'A., T.D. 31, n. 338, p. 282.
Informations détaillées
  • 1 BACCALAUREAT
    1 CITOYEN
    1 CONGREGATION DES AUGUSTINS DE L'ASSOMPTION
    1 DEPENSES
    1 MINISTERE
    1 NOTRE-DAME DES VOCATIONS
    1 POLITIQUE
    1 ULTRAMONTANISME
    2 GAMBETTA, LEON
    2 GERMER-DURAND, EUGENE
    2 LAURENT, CHARLES
    2 MAC-MAHON, PATRICE DE
    2 PIE IX
    2 SAUDADIER
    2 SIMON, JULES
    3 FRANCE
    3 NIMES
  • AU PERE EMMANUEL BAILLY
  • BAILLY_EMMANUEL aa
  • Rome, 17 mai [18]77.
  • 17 may 1877
  • Rome
La lettre

Cher ami,

Je vous ai répondu une fois. Je vous engage à ne rien dire, si l’on vient chez vous(1). Vous répondrez que vous êtes citoyen, que vous êtes bachelier, mais que vous n’avez pas à répondre. Ceci, vous le direz de vive voix, vous ne l’écrirez pas. La chute de Jules Simon(2) peut changer la situation ou en pire ou en mieux, mais elle ne peut rester telle qu’elle est.

Je ne sais ce qu’est devenue ma lettre. Ce matin, il y en avait une pour Saudadier dans celle que je vous adressais.

Adieu et tout vôtre.

E.D’ALZON.

Vous ai-je dit qu’on demandait 190 francs pour le rescrit que vous sollicitez pour N.-D. des Vocations? Et il ne sera que pour le diocèse de Nîmes. Je vais arranger cela.

E.D'ALZON
Notes et post-scriptum
1. Faut-il fournir au Ministre de l'Instruction publique les données que nous sommes invités à lui fournir sur l'état de la congrégation? a demandé Emmanuel Bailly le 13 mai et il a ajouté: "le P. Laurent et M. Germer-Durand sont contre".
2. Le 4 mai, Jules Simon, président du conseil depuis décembre 1876, avait dû accepter - au terme d'une interpellation demandée par la gauche, et au cours de laquelle Gambetta avait lancé son cri de guerre: "le cléricalisme, voilà l'ennemi" - l'ordre du jour condamnant "les menées ultramontaines" (lettres d'évêques, pétitions et autres manifestations, répondant à un appel lancé en mars par Pie IX aux catholiques de tous les pays, pour qu'il amènent leurs gouvernements à prendre des mesures assurant l'indépendance du pape face au gouvernement italien). Il en résulta entre le chef du cabinet et le président de la république un conflit, qui aboutit, le 16 mai, à la démission de Jules Simon. Les catholiques purent croire à une victoire. En fait ils venaient d'enclencher le processus qui allait aboutir à une victoire durable des républicains et à la laïcisation de l'Etat.