DERAEDT, Lettres, vol.12 p. 141

12 jul 1877 Nîmes BAILLY_VINCENT de Paul aa

Etre l’âme de l’action plutôt que ses présidents – Que le *Pèlerin* sème l’esprit de prière – Demander des vocations – A Uzès – Ne lâchez pas ce que vous avez sous la main.

Informations générales
  • DR12_141
  • 5970
  • DERAEDT, Lettres, vol.12 p. 141
  • Orig.ms. ACR, AH 129. D'A., T.D. 28, n. 478, pp. 97-98.
Informations détaillées
  • 1 ACTION DE DIEU
    1 APOSTOLAT DE LA CHARITE
    1 APOSTOLAT DE LA PRIERE
    1 AVE MARIA
    1 BIEN SUPREME
    1 COMBATS DE L'EGLISE
    1 COMITES CATHOLIQUES
    1 CONFESSIONNAL
    1 CURES D'EAUX
    1 EFFORT
    1 ELECTION
    1 ESPERANCE
    1 ESPRIT D'INDIFFERENCE
    1 JOIE
    1 MALADES
    1 MONARCHIE
    1 PATER
    1 SAINTETE
    1 VOCATION RELIGIEUSE
    2 BARAGNON, NUMA
    2 JESSE, BIBLE
    2 PICARD, FRANCOIS
    2 SAMUEL, PROPHETE
    2 TARTERON DE
    2 UZES, DUC D'
    3 FRANCE
    3 UZES
  • AU PERE VINCENT DE PAUL BAILLY
  • BAILLY_VINCENT de Paul aa
  • Nîmes, le 12 juillet 1877.
  • 12 jul 1877
  • Nîmes
  • Evêché|de Nîmes
La lettre

Cher ami,

Que Dieu bénisse vos efforts! Je ne puis vous dire la joie que me cause[nt] votre lettre et celles du P. Picard(1). Il me semble que notre oeuvre se dessine. Nous n’avons pas à être les présidents, secrétaires de l’action, nous avons à en être l’âme, tant que Dieu voudra. Or l’expérience nous montre qu’il ne faut pas permettre de longtemps qu’on nous la prenne, comme on nous en a pris tant d’autres; et pour cela il est indispensable que le Pèlerin pousse à une résurrection de prières, il faut que le Pèlerin sème l’esprit de prière(2). Dieu fera germer. Il faut, de plus, que nous demandions une floraison de vocations, et, s’il est possible, plus de fruits que de fleurs. Pourquoi, au confessionnal, ne donnerait-on pas pour pénitence de dire des Pater et des Ave pour obtenir de saints prêtres et de saints religieux?

Tenez-moi au courant. Ah! quand je serai mort, que vous aurez de choses à faire! mais j’emporterai l’espérance de mon salut (vertu théologale) et l’espérance de beaux jours pour de beaux combats pour l’Eglise. Je vous disais que notre oeuvre se dessine. Voici ma pensée tout entière. (Vous m’en faites tant venir, petit vaurien, que je ne puis les dire toutes à la fois). Ma pensée est que, tout en gardant la sainte indifférence pour faire ou ne pas faire, il ne faut pas lâcher ce que vous avez sous la main, comme vous avez lâché les Comités catholiques, l’Union des oeuvres, Saint-François de Sales, etc. J’espère que vous n’avez pas besoin, comme Samuel, d’attendre le huitième fils de Jessé pour le sacrer roi. Vous en êtes au quatrième ou cinquième poupon, fruit de vos oeuvres. Faites-moi le plaisir de ne pas l’envoyer en nourrice et de l’y oublier. Elevez-le bien, soignez-le bien. Remarquez que vous avez fait votre coup (joli coup, vraiment), pendant qu’on est à la campagne. Vous aviez peu d’adversaires prudents. Quand ils reviendront, le tour sera joué. Ce sera à prendre ou à laisser. Il importe que les principes soient bien définis et les meneurs peu nombreux.

Mille choses à Picardinos. Pourquoi est-il souffrant? Le voilà dans son élément: parler, mais pas prêcher. Addio et tuissimus.

E.D’ALZON.

Le duc d’Uzès arrive à Uzès, se porte candidat pour Uzès, fait publier qu’il va rester à Uzès et part pour les eaux. Plus de duc d’Uzès à Uzès(3). Vous ne faites qu’un comité électoral, mais il doit en sortir autre chose.

E.D'ALZON
Notes et post-scriptum
1. Lettres du P. Picard du 9 et de Vincent de Paul du 12, relatant le succès de la réunion du 8 juillet (v. *Lettre* 5958, n.1).
2. L'éditorial du *Pèlerin* du 14 juillet est un *Appel à la prière* signé par le P. Picard: "Le mal est immense, le danger est imminent...", aussi le P. Picard préconise-t-il la récitation quotidienne d'un Pater et d'un Ave pendant toute la durée de la crise politique et l'établissement jusque dans le moindre hameau d'une messe mensuelle pour le salut de la France.
3. Aux législatives, ce fut Baragnon qui fut élu (et invalidé...) à Uzès. Le duc d'Uzès fut par contre élu conseiller général, de même que M. de Tarteron.