DERAEDT, Lettres, vol.12 p. 143

14 jul 1877 Nîmes GALABERT Victorin aa

Voilà les Russes qui approchent – Le couvent de Nicétas – J’espère que votre absence d’Andrinople ne s’est pas prolongée.

Informations générales
  • DR12_143
  • 5972
  • DERAEDT, Lettres, vol.12 p. 143
  • Orig.ms. ACR, AJ 330; D'A., T.D. 32, n. 330, p. 318.
Informations détaillées
  • 1 ACTES DE PROPRIETE
    1 BONHEUR
    1 COUVENT
    1 CRAINTE
    1 CRITIQUES
    1 ENSEIGNEMENT DE L'HISTOIRE
    1 FRANCAIS
    1 GUERRE
    1 MAUX PRESENTS
    1 OBLATES
    1 RUSSES
    1 VENERATION DE RELIQUES
    2 ALI-PACHA
    2 MALASSIGNE, ATHANASE
    2 NICETAS, STEPHAN
    2 PISTICHKI, IVAN
    3 ANDRINOPLE
    3 BALKANS
    3 CONSTANTINOPLE
    3 EUROPE
    3 PARIS
    3 ROME
  • AU PERE VICTORIN GALABERT
  • GALABERT Victorin aa
  • Nîmes, le 14 juillet 1877.
  • 14 jul 1877
  • Nîmes
La lettre

Cher ami,

J’ai reçu vos reliquaires de Rome, je vous les expédierai par le prochain départ du P. Ivan. Maintenant, que vous dire? Voilà les Russes qui approchent, et j’ai un mortel regret de ne pas vous avoir engagé à partir huit jours plus tôt. Les Oblates se plaignent de votre absence et elles ont un peu raison. Avec un peu moins de moeurs orientales, vous auriez [pu], en effet, être à Andrinople depuis huit jours. Enfin, vous y serez lundi; car vous ne vous éterniserez pas, j’espère, à [Constantinople](1).

Le P. Athanase m’écrit ses craintes au sujet du couvent du pope Nicétas; voyez s’il n’y a pas moyen de le sauver, maintenant les droits de propriété sur la tête d’une Française.

Le 20 juillet.

Je suis tout préoccupé de ce qui se passe à Andrinople. J’espère bien que vous ne perdrez pas votre temps à Constantinople(2), comme vous l’avez un peu perdu à Paris; car si vous vous étiez un peu hâté, vous auriez pu arriver sans difficulté huit jours plus tôt. Enfin, nous prions bien pour vous et pour tout votre monde.

Rien de nouveau ici. Dieu semble vouloir plonger l’Europe dans les ténèbres extérieures. Et l’on nous parlera de l’horreur des guerres du moyen-âge, qui étaient de château à château.

Adieu, cher ami. Donnez-nous les nouvelles que vous croirez possibles.Totus tibi.

E.D’ALZON.

Si je reçois quelque chose de vous aujourd’hui, j’en serai bien heureux.

E.D'ALZON
Notes et post-scriptum
1. Le ms a *Andrinople*.
2. Le P. Galabert était à Andrinople depuis l'avant-veille. Le 24 il écrira au P. d'Alzon que les journaux d'Europe avaient certainement exagéré les choses. Tout n'était pas à feu et à sang. Cependant un corps russe de 15 à 20 000 hommes, avec des Cosaques comme éclaireurs, avait bien traversé les Balkans. Cosaques d'une part, bachi-bouzouks continuant leurs exploits de l'autre, jettent l'épouvante dans le pays. A Andrinople la panique s'est emparée de la population. Les Pères polonais sont partis, imités par une bonne partie de la colonie "franque". Pour sa part il est allé offrir au gouverneur général, Ali-Pacha, ancien ambassadeur à Paris, les services des religieux et des religieuses pour le soin des malades et des blessés. Et tandis qu'une partie de la population quitte la ville, des fugitifs, venus de l'arrière-pays, y affluent.