DERAEDT, Lettres, vol.12 p. 145

20 jul 1877 Nîmes BAILLY_VINCENT de Paul aa

Farceur! – Mieux vaut que je reste loin de Paris – Un alumnat d’humanités à Clairmarais? – Les élections à Nîmes.

Informations générales
  • DR12_145
  • 5976
  • DERAEDT, Lettres, vol.12 p. 145
  • Orig.ms. ACR, AH 132; D'A., T.D. 28, n. 481, pp. 99-100.
Informations détaillées
  • 1 ALUMNATS
    1 CRITIQUES
    1 DOUCEUR
    1 ELECTION
    1 ENSEIGNEMENT DE LA LITTERATURE
    1 FOI
    1 GUERRE
    1 HUMANITES
    1 LIBERALISME CATHOLIQUE
    1 NOVICIAT DES ASSOMPTIONNISTES
    1 PENSEE
    1 RIRE
    1 RUSSES
    1 TURCS
    2 BESSON, LOUIS
    2 CABRIERES, ANATOLE DE
    2 GUISSARD, POLYEUCTE
    2 PICARD, FRANCOIS
    3 CLAIRMARAIS
    3 MONTPELLIER
    3 NIMES
    3 PARIS
    3 PONTMAIN
    3 SCHOUBROUCK
  • AU PERE VINCENT DE PAUL BAILLY
  • BAILLY_VINCENT de Paul aa
  • Nîmes, 20 juillet [18]77.
  • 20 jul 1877
  • Nîmes
La lettre

Cher ami,

Je crois que vous croyez que je vous crois, quand vous répondez, comme vous le faites, de la façon la plus ravissante mais le plus à côté de la question. Je vous ai dit que le P. Picard ayant ses idées et moi les miennes, il valait mieux m’abstenir de me mettre en choc avec lui. Là-dessus, dithyrambe de mon bien-aimé fils sur ce qu’il ne me comprend pas (jeune farceur!), et sur ce qu’on ne sait pas le matin ce qu’on fera le soir(1). Excellent système pour mener les gens! Qu’à la guerre on soit obligé de changer en un moment ses batteries, à moins de faire comme les Turcs qui laissent passer les Russes, parce que les Russes devaient passer là où les Turcs avaient supposé, c’est évident. Mais il faut avoir un plan arrêté, sauf à modifier les plans secondaires, tertiaires, quaternaires. Croyez-moi, si je reste trop à Paris, malgré ma grande douceur, je n’y tiendrai pas et je dirai ce que je ne veux pas dire. Tant vaut que je reste loin. Puisque j’approuve l’ensemble, que voulez-vous de plus?

Le bon apôtre(2) m’apprend, ce que peut-être j’eusse pu savoir autrement, qu’au mois d’octobre on aura un alumnat d’humanités à Clairmarais. J’en suis ravi. Seulement, je suppose que ce ne sera pas dans le même local que l’alumnat de grammaire(3); sans quoi, tout serait bouleversé et ce serait le cas de dire qu’on fait le soir le contraire de ce qu’on avait résolu le matin. Si c’est ailleurs qu’à Schoubrouck, je n’y vois pas d’inconvénient, près de l’église de Pontmain par exemple, mais à Schoubrouck même, je m’y oppose formellement.

Adieu, bien cher ami. Tout de même, vous m’avez fait bien rire, mais ce n’est pas assez sérieux quant aux raisons.

E.D’ALZON.

A Nîmes, on n’a pas à s’occuper d’élections. Tout marchera aussi bien que possible. L’évêque de Nîmes et celui de Montpellier feront un mandement dans votre sens. Celui de Nîmes ne comprend pas bien, son catholico-libéralisme l’en empêche, mais il est bien disposé.

E.D'ALZON
Notes et post-scriptum
1. Voir *Lettre* 5974, n.2.
2. Bulletin interne du noviciat de Paris.
3. Sur cette question de la séparation des classes de grammaire et d'humanités, le P. d'Alzon fut intraitable (P. GUISSARD, *Histoire des alumnats*, p.143, Paris, 1954).