DERAEDT, Lettres, vol.12 p. 146

20 jul 1877 Nîmes MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Mère M.-Gabrielle – La question d’argent, obstacle à un établissement à Rome – Le P. Picard veut me faire dire que je suis de son avis – Un résultat heureux à force d’imprudences – Les élections – Je m’efforce d’inspirer l’initiative de l’amour.

Informations générales
  • DR12_146
  • 5977
  • DERAEDT, Lettres, vol.12 p. 146
  • Orig.ms. ACR, AD 1738; D'A., T.D. 24, n. 1269, pp. 41-42.
Informations détaillées
  • 1 AUMONIER
    1 CARDINAL
    1 CHARITE ENVERS DIEU
    1 COMMUNAUTE RELIGIEUSE
    1 CONTRARIETES
    1 CRITIQUES
    1 DEVOIR
    1 ELECTION
    1 EMBARRAS FINANCIERS
    1 ESPAGNOLS
    1 LIVRES
    1 MALADES
    1 MARTYRS
    1 MONARCHIE
    1 NOMINATIONS
    1 NOTRE-DAME DES CHATEAUX
    1 OUBLI DE SOI
    1 PAIX DE L'AME
    1 PARLEMENTAIRE
    1 PETITES SOEURS DE L'ASSOMPTION
    1 PREDICATION
    1 PREDICATION DE RETRAITES
    1 RECONNAISSANCE
    1 RELIGIEUSES DE L'ASSOMPTION
    1 REPOS
    1 SAINTS
    1 SANTE
    1 SUFFISANCE
    1 VERTU D'OBEISSANCE
    2 ALPHONSE XII
    2 BAILLY, EMMANUEL
    2 BENAVIDES, FRANCOIS DE PAULE
    2 COURCY, MARIE-GABRIELLE DE
    2 GUEPIN, ALPHONSE
    2 JOSAPHAT KUNCZEVICZ, SAINT
    2 LUCAN, MARIE-XAVERIA
    2 MONTPENSIER, DUC DE
    2 MONTPENSIER, LES
    2 PICARD, FRANCOIS
    2 RUTSKI, JOSEPH VELAMIN
    3 ESPAGNE
    3 GARD, DEPARTEMENT
    3 INDES
    3 MADRID
    3 ROME
    3 VILNA, MONASTERE DE LA SAINTE TRINITE
  • A LA MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • Nîmes, 20 juillet [18]77.
  • 20 jul 1877
  • Nîmes
La lettre

Ma bien chère fille,

Ouida, j’en ai plusieurs, non pas tons, mais papiers. Celui-ci vous va-t-il? Je pense que le P. Emmanuel sera à vos ordres fin-août ou 1er septembre. Il va partir pour les Châteaux, où il devra se reposer et se préparer. Je prie bien pour vos Soeurs de Madrid, et en particulier pour la malade(1). Quant à Mère M.- Gabrielle, elle est prête à aller partout ou on l’enverra, même chez les Petites Soeurs de l’Assomption, si on ne veut plus d’elle; mais ne comptez pas qu’elle soit aimable pour les Montpensier et la famille régnante(2). C’est elle qui dira, mais rondement: « Nous sommes toutes prêtes à nous en aller ». Pour cela il faut s’y attendre. Je partais comme le card[inal] Benavides arrivait; je l’ai aperçu, mais non pas vu(3). Quant aux tiraillements, vous en aurez tant que vous n’aurez pas de Soeurs espagnoles. Et quant à vous donner quelqu’un, où voulez-vous que nous le prenions, d’ici à quelque temps? Je laisse le P. Picard libre de le trouver, mais pour nous c’est bien impossible.

Je m’occupe de faire un petit établissement à Rome et je suis bien un peu embarrassé par la question d’argent. J’ai dit, à Rome, au P. Picard ce que je pense sur sa santé. Il a eu tort de prêcher, il se tuera. Mais que voulez- vous? C’est dans sa tête. A vous dire vrai, c’est ce qui m’empêche d’aller à Paris. Il veut me faire dire que je suis de son avis, -ce qui n’est pas,- sur certains points. Pour un bien de paix je préfère être loin. Au fond, il y a un résultat heureux à force d’imprudences. On me les met sur le dos, ce qui amènera de graves ennuis. Que faire, à moins de briser des barres de fer sur ceux qui ont la plus pure intention d’obéir, avec le plus tendre dévouement? Car tout cela y est.

Quant aux élections, je n’ai pas à m’en mêler, les choix sont faits pour le Gard. J’espère que nous aurons quatre bons députés sur six, peut-être trois seulement. J’ai été très frappé, en lisant la Vie de saint Josaphat, de voir que son ami Rutski(4) ne fut pas saint, parce qu’il était plutôt l’homme du devoir, et que saint Josaphat ayant été l’homme de l’amour mérita d’être martyr. Je m’efforce d’inspirer partout où je le puis l’initiative de l’amour. Voilà une idée-mère que je dois à Dom Guépin et dont je lui suis très reconnaissant.

Adieu, ma fille. Tout vôtre en Notre-Seigneur.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Sr Marie-Xaveria.
2. En Espagne.
3. Le P. d'Alzon répond à une lettre du 18 juillet où Mère M.-Eugénie disait: "Vous devez avoir vu à Rome le Patriarche lui-même...". Mgr François de Paule Benavides est patriarche des Indes et grand aumônier du roi. Il vient d'être créé cardinal.
4. Le ms a *Rustki*. Noble ruthène venu rejoindre Jean Kunczewicz (Josaphat en religion) au monastère de la Sainte-Trinité à Vilna et avec lequel il lança une réforme des Basiliens (*Vies des Saints* des Bénédictins de Paris, 14 novembre).