DERAEDT, Lettres, vol.12 p. 148

23 jul 1877 Nîmes BAILLY_VINCENT de Paul aa

Quel est donc le rôle du supérieur général, si on le consulte après et non avant ? – Le danger de séparation.

Informations générales
  • DR12_148
  • 5978
  • DERAEDT, Lettres, vol.12 p. 148
  • Orig.ms. ACR, AH 133; D'A., T.D. 28, n. 482, pp. 100-101.
Informations détaillées
  • 1 ALUMNATS
    1 COMITES CATHOLIQUES
    1 CONGREGATION DES AUGUSTINS DE L'ASSOMPTION
    1 CONSTITUTIONS DES ASSOMPTIONNISTES
    1 CRITIQUES
    1 GRAVITE
    1 HUMANITES
    1 LIBERTE
    1 MORT
    1 ORGANISATION DES ASSOMPTIONNISTES
    1 PAIX DE L'AME
    1 PENSEE
    1 PRESSE CATHOLIQUE
    1 PRIERES POUR LES DEFUNTS
    1 SOLITUDE
    1 SUPERIEUR GENERAL DES ASSOMPTIONNISTES
    1 TOLERANCE
    2 BAUS, NICOLAS-JOSEPH
    2 MAUBON, JOSEPH
    2 PICARD, FRANCOIS
    3 FRANCE
    3 SCHOUBROUCK
  • AU PERE VINCENT DE PAUL BAILLY
  • BAILLY_VINCENT de Paul aa
  • Nîmes, 23 juillet [18]77.
  • 23 jul 1877
  • Nîmes
La lettre

Bien-aimé fils,

Ce n’est pas moi qui fais la séparation, mais c’est moi qui m’abstiens afin qu’elle ne se fasse pas.

1° Exemple: La dernière réunion, il y a dix-huit mois, totalement perdue, selon les déclarations faites à moi par le P. Picard, parce que j’avais présidé à ma façon et non à la sienne. La conclusion est qu’il vaut mieux laisser le P. Picard tout seul. Quoi de plus pacifique de ma part? Est-ce que je le blâme? Pas le moins du monde. Seulement je lui laisse sa liberté d’action. N’est-ce pas tolérant?

2° L’on prépare une réunion. Quand c’est fait, on me dit: Venez. Je trouve qu’on a commencé sans moi, qu’on peut finir sans moi(1). Quand on me voudra, on me consultera sérieusement. On engage la Congrégation dans une voie très grave, on me prévient… après. Le supérieur général est-il quelque chose en matière aussi importante ou n’est-il rien? Simple question que celle de la position de la Congrégation en face de la France entière. Remarquez que je ne le blâme pas. Je constate. Les Constitutions portent-elles que le supérieur général doit être consulté dans les affaires majeures? On répondra, nous nous serions arrêtés si vous l’aviez voulu. Ce serait me mettre dans une fausse position que je n’accepte pas. Elle saute trop aux yeux, pour que j’aie besoin de la faire comprendre.

3° J’apprends par un journal, que je laisse bien faire, qu’un alumnat d’humanités va s’ouvrir. Où? Je n’en sais rien. Quand? Je ne le sais pas davantage. Je sais que je ne le voulais positivement pas à Schoubrouck. Quelles permissions a-t-on demandées, pour revenir sur mes indications opposées de l’an dernier? Qui sera le directeur des deux alumnats? N’y aura-t-il qu’un directeur? A mes yeux, le P. Joseph est absolument incapable de diriger un alumnat d’humanités, et c’est surtout pour cela que je ne veux pas deux alumnats au même endroit, sans compter la question générale de la séparation des alumnats. Or on a préparé les logements, non seulement sans que je susse rien, mais malgré mes recommandations de l’an dernier. Voilà [à] quoi servent mes visites.

Ai-je répondu clairement? Cette lettre est autant pour vous que pour le P. Picard. La séparation, si elle se fait, viendra uniquement de ce que le supérieur sera consulté après et non avant. Elle viendra de ce que le supérieur dira une chose et qu’on en fera une autre.

L’abbé Baus est mort hier, priez bien pour lui. Adieu, et bien vôtre en N.-S.

E.D’ALZON.

Et moi qui avais oublié de vous souhaiter votre fête(2), absolument comme on oublie de me consulter. Donc, à votre exemple, je vous souhaite votre fête après et non avant.

E.D'ALZON
Notes et post-scriptum
1. "Vous me comblez de joie. Votre idée est parfaite [...]. Allez, Dieu vous bénira [...]"(*Lettre* 5958): sur le fond le P. d'Alzon est tout à fait d'accord mais, comme il l'explique dans la lettre suivante, la forme a laissé à désirer.
2. Et la *Lettre* 5975 ?