DERAEDT, Lettres, vol.12 p. 149

25 jul 1877 Nîmes PICARD François aa

Le comité électoral et l’alumnat d’humanités : le fond et la forme – Questions pour une réunion générale : Rome, les noviciats, l’Orient.

Informations générales
  • DR12_149
  • 5979
  • DERAEDT, Lettres, vol.12 p. 149
  • Orig.ms. ACR, AF 202; D'A., T.D. 26, n. 587, pp. 167-169.
Informations détaillées
  • 1 ALUMNATS
    1 AMOUR DES AISES
    1 APOSTOLAT DE LA CHARITE
    1 CARACTERE
    1 CARDINAL
    1 COLERE
    1 COLLEGE DE NIMES
    1 COMITES CATHOLIQUES
    1 CONGREGATION DE LA PROPAGANDE
    1 CONGREGATION DES AUGUSTINS DE L'ASSOMPTION
    1 ELECTION
    1 EMBARRAS FINANCIERS
    1 HAINE
    1 HUMANITES
    1 NOTRE-DAME DES CHATEAUX
    1 NOVICIAT DES ASSOMPTIONNISTES
    1 ORGANISATION DES ASSOMPTIONNISTES
    1 PAIX DE L'AME
    1 POLONAIS
    1 PREDICATION DE RETRAITES
    1 RUSSES
    1 SCOLASTICATS
    1 SUPERIEUR DE COMMUNAUTE
    1 SUPERIEUR GENERAL DES ASSOMPTIONNISTES
    2 BAILLY, EMMANUEL
    2 BAILLY, VINCENT DE PAUL
    2 BRUN, HENRI
    2 DUMAZER, ALEXIS
    2 GALABERT, VICTORIN
    2 GRASSELLI, ANTONIO-MARIA
    2 HAUTCOEUR, EDOUARD
    2 LAURENT, CHARLES
    2 MAUBON, JOSEPH
    2 PIE IX
    3 ANDRINOPLE
    3 BULGARIE
    3 CLAIRMARAIS
    3 CONSTANTINOPLE
    3 ROME
    3 SAINT-OMER
  • AU PERE FRANCOIS PICARD
  • PICARD François aa
  • Nîmes, le 25 juillet 1877.
  • 25 jul 1877
  • Nîmes
  • Evêché|de Nîmes
La lettre

Bien cher ami,

Je vous réponds bien vite(1):

1° Que j’approuve très fort votre Comité électoral;

2° Que je voudrais que vous prissiez une oeuvre, pour ne pas la lâcher ensuite, comme d’autres. Ceci est plus pour le P. Bailly que pour vous.

3° J’ai proposé de vous laisser faire pour un bien de paix. Nous ne nous choquerions pas, si je n’y étais pas, et le résultat me paraissant bon, il me semblait inutile de nous heurter sur les moyens. Ceci, afin de tenir compte pratiquement et sans rancoeur de nos deux caractères.

4° Le P. Bailly m’a donné des raisons grosses comme des maisons. Ai-je eu tort de les prendre au sérieux? S’il les donne sérieusement, il est moins fort que je ne le croyais; s’il les donne pour dire quelque chose, pourquoi me les donne-t-il?

Remarquez bien que vous m’avez parlé de présider une réunion, quand elle était arrêtée, c’est-à-dire quand il était impossible à moi de dire: « Je ne la veux pas »; mais je le répète, il y a deux choses à distinguer: l’oeuvre en elle-même que j’approuve, le procédé qui me paraît dangereux. C’est s’exposer à compromettre la Congrégation, le supérieur se trouvant comme dans l’impossibilité morale de refuser.

Je suis revenu sur le Comité électoral à propos de l’alumnat d’humanités, auquel je m’oppose, surtout s’il doit être sous le P. Joseph, dont l’éducation trop molle donnera des coeurs de beurre, à l’image du sien. Remarquez que je suis si content du Comité électoral que vous avez vu de suite ce que j’ai fait pour lui. Seulement prenez l’habitude de ne pas arrêter les choses d’abord, et de me consulter ensuite. Mon jugement sur le Comité en lui-même est le même, mais à propos du procédé pour l’alumnat d’humanités, je reviens sur le procédé pour l’institution du Comité électoral. Ne pourrai-je me faire comprendre sur ce que j’approuve et ce que je n’approuve pas? Peut-être n’eussè-je pas autant insisté, si le P. Vincent de Paul n’eût insisté lui-même pour prouver qu’il ne savait pas au commencement d’une séance ce qu’il ferait à la fin.

Ne lâchez rien, continuez, mais souvenez-vous que, quoi que vous en disiez, vos premières lettres indiquaient un parti-pris, sur lequel vous me consultiez après coup, et l’affaire de l’alumnat d’humanités, comme je l’ai connue, m’a fortement estomaqué.

Les alumnats. Le P. Bailly se rappelle parfaitement que l’idée de l’alumnat d’humanités près Saint-Omer est très approuvée par moi, mais que le rapprochement trop grand des deux maisons m’a semblé très dangereux. Si vous avez oublié les motifs, je vous les rappellerai vers le 10 ou [le] 15 août. N’insistons pas là-dessus, seulement veuillez remarquer que je n’ai absolument rien su de l’alumnat d’humanités que par Le Bon Apôtre. Le moyen est un peu leste, mais cette fois, à la différence du Comité électoral que j’approuve, je désapprouve pour l’alumnat et le fond et la forme qui me paraît singulière. Voilà ce que je voulais vous dire. Quant à vous croire plein de bonnes intentions, qui plus que moi est persuadé des vôtres? Seulement je crois apercevoir des antécédents dangereux et je vous les signale.

Le P. Emmanuel va partir pour les Châteaux et vous arrivera, au plus tard vers le 25 août, pour finir la retraite, de façon à passer une partie de septembre au collège. Le P. Laurent est plus difficile à démarrer. P. Alexis et P. Brun ne peuvent guère quitter leurs alumnats, et puis, où est l’argent? Dans la réunion générale, les questions dont je proposerai l’examen sont celles-ci:

1° Une fondation de procure et de maison d’études à Rome;

2° Faut-il donner un noviciat à chaque province?

3° Que faire pour la Bulgarie? J’ai un plan, mais bien que le P. Galabert, le délégat de Constantinople(2), plusieurs consulteurs et cardinaux de la Propagande l’approuvent, je veux le discuter sérieusement. Le P. Galabert est arrivé à Andrinople, après avoir appris l’arrivée des Polonais qui fuyaient devant les Russes, à Constantinople.

Adieu, cher ami. Je souhaite que mes explications vous contentent et vous prouvent que, quand je ne suis pas content moi-même, je suis prêt à me retirer.

E.D’ALZON.

Les Dominicains ne prennent pas pour eux la lettre du Pape à Hautcoeur(3); c’est, disent-ils, affaire entre les Jésuites.

E.D'ALZON
Notes et post-scriptum
1. De la lettre du P. Picard du 24 juillet: "Je crois avoir agi de bonne foi. Je me sais plein d'affection pour vous et prêt à mourir pour la congrégation, mais mon esprit est court, ma volonté tenace, et dès lors les erreurs qui viendraient de mon défaut de lumières pourraient être aussi nuisibles à tous qu'à moi-même. Venez donc, mon bien cher Père, corrigez les abus..."
2. Mgr Grasselli.
3. Voir *Lettre* 5905, n.2.