DERAEDT, Lettres, vol.12 p. 151

25 jul 1877 Nîmes GALABERT Victorin aa

Nous préparer pour Odessa – Le logement des Soeurs de l’externat – Examinez le candidat – Le voyage du P. Alexandre – Poussez nos plans sous la protection de Mgr Grasselli.

Informations générales
  • DR12_151
  • 5980
  • DERAEDT, Lettres, vol.12 p. 151
  • Orig.ms. ACR, AJ 331; D'A., T.D. 32, n. 331, pp. 319-320.
Informations détaillées
  • 1 COMMUNAUTE RELIGIEUSE
    1 CONVERSATIONS
    1 ECOLES ASSOMPTIONNISTES D'ORIENT
    1 EFFORT
    1 ENSEIGNEMENT DES LANGUES
    1 EXTERNES
    1 FRANCAIS
    1 GUERRE
    1 HOPITAUX
    1 OBLATES
    1 PAIX
    1 PEUR
    1 POLONAIS
    1 PRUDENCE
    1 RELIGIEUX
    1 RENONCEMENT
    1 REPOS
    1 RESSOURCES FINANCIERES
    1 RUSSES
    1 TENUE SACERDOTALE
    1 TIEDEUR
    1 VOCATION RELIGIEUSE
    1 VOYAGES
    2 CHARISCHIARANTI, PERE
    2 CHILIER, ALEXANDRE
    2 DELATOLAS, MARIE DU SAINT-SACREMENT
    2 GRASSELLI, ANTONIO-MARIA
    2 NICON, PATRIARCHE
    3 ANDRINOPLE
    3 CONSTANTINOPLE
    3 FRANCE
    3 NIMES
    3 ODESSA
    3 PARIS
    3 POLOGNE
    3 RUSSIE
  • AU PERE VICTORIN GALABERT
  • GALABERT Victorin aa
  • Nîmes, le 25 juillet 1877.
  • 25 jul 1877
  • Nîmes
  • Evêché|de Nîmes
La lettre

Mon bien cher ami,

Je reçois votre lettre du 15 et 17 juillet. Je crois que vous ne me parlez pas pour cause de l’état des affaires. Je vais vous répondre par ordre.

1° La conversation avec Carascianian(1) est très intéressante et je me figure que nous pourrons en effet nous préparer pour aller à Odessa, sinon tout de suite, au moins dans un an. Il me paraît impossible que le système russe ne soit pas changé, quelle que soit l’issue de la guerre. La Pologne d’une part, les Starovères(2) de l’autre, le craquement universel pèseront nécessairement sur la situation générale de la Russie et amèneront fatalement la possibilité pour nous de prendre position. Le départ précipité des Polonais exige de leur part bien des efforts pour se relever de leur couardise, et s’ils ont de justes raisons de craindre, la position à Odessa peut leur devenir très pénible, à moins qu’ils ne renoncent à quoi que ce soit en fait de propagande. Il me semble qu’en prenant un religieux habillé en simple prêtre qui logerait avec lui quelques Français envoyés à Odessa pour apprendre le russe, on aurait la perfection. On n’apprendrait que le russe, on s’y plongerait, on prendrait des renseignements très facilement et, sur les notes, on ferait un plan de campagne pour plus tard.

2° Tâchez pour l’école d’externes à Andrinople de la placer près de l’hôpital; par ce moyen les Soeurs de l’école pourront y coucher. Je défends de la manière la plus absolue que ces Soeurs aient l’ombre de communication pour le logement avec les religieux.

3° Puisque j’en suis à parler des religieuses, ne nous envoyez plus de filles comme Soeur M.-du Saint-Sacrement; ce n’est bon à rien.

4° Pour le protégé de Mgr Grasselli, prenez-le quelque temps avec vous. Vous verrez s’il est capable; alors vous l’enverrez; mais pas de médiocrités. S’il savait le russe, peut-être vous dirais-je, préparez-le pour aller à Odessa.

5° Je présume que le P. Alexandre renonce provisoirement à son voyage en France. Ce sera après la paix. Je vais chercher des ressources pour vous autres. Il me semble que vous en aurez besoin pour l’hôpital. A moins d’empêchement, je compte aller à Paris vers le 10 août; vous pourriez m’y écrire pour le 15, ou plutôt écrivez-moi à Nîmes jusqu’à nouvel ordre.

6° Si Mgr Grasselli approuve l’ensemble de nos plans, nous pourrons les pousser sous sa protection.

Adieu, cher ami. Vous avez déjà reçu une lettre de moi. Ecrivez-moi autant que la prudence vous le permettra. Bien à vous en N.-S.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Le P. d'Alzon a écrit *Kariciarian*. Le P. Galabert a vu le supérieur des Pères Géorgiens lors de son passage à Constantinople et dans sa lettre du 15 juillet, il a rapporté au P. d'Alzon la conversation qu'il a eue avec lui.
2. Ou vieux croyants. On les appelle aussi raskolniks (schismatiques). Ils ont refusé les réformes du patriarche Nicon au 17e siècle.