DERAEDT, Lettres, vol.12 p. 153

28 jul 1877 Nîmes MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Je vous arriverai vers le 10 – Je ne puis guère accepter votre offre – La manière d’agir des Pères de Paris – Mon discours aux prix du prieuré – Sr Cécile-Marie.

Informations générales
  • DR12_153
  • 5982
  • DERAEDT, Lettres, vol.12 p. 153
  • Orig.ms. ACR, AD 1739; D'A., T.D. 24, n. 1270 pp. 42-43.
Informations détaillées
  • 1 ANIMAUX
    1 BONHEUR
    1 CAREME
    1 COLERE
    1 COMPORTEMENT
    1 COUVENT D'AUTEUIL
    1 CRITIQUES
    1 DESOBEISSANCE
    1 DISCOURS DE DISTRIBUTION DES PRIX
    1 EXAMENS ET DIPLOMES
    1 INSTRUCTION RELIGIEUSE
    1 MORT
    1 PARENTS D'ELEVES
    1 PARESSE
    1 PRIEURE DE NIMES
    1 PRISE DE VOILE
    1 RECONNAISSANCE
    1 REGLEMENT SCOLAIRE
    1 RENVOI D'UN ELEVE
    1 REPAS
    1 RESPONSABILITE
    1 SEVERITE
    1 TRISTESSE
    1 UNION DES COEURS
    2 BESSON, LOUIS
    2 DUPRE
    2 DUPRE, CECILE-MARIE
    2 DUPRE, MADAME
    2 PASCAL, VINCENT DE
    3 BESANCON
    3 BORDEAUX
    3 LYON
    3 NIMES, EVECHE
    3 PARIS, RUE FRANCOIS Ier
  • A LA MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • Nîmes, 28 juillet [18]77.
  • 28 jul 1877
  • Nîmes
La lettre

Ma bien chère fille,

Je vous arriverai, non pour vous préparer à la mort(1), mais pour vous voir sous peu, c’est-à-dire vers le 10 août. Je dois encore garder l’évêché quelques jours. Dans trois heures, distribution des prix. L’évêque va partir pour Lyon et Besançon. A son gré! Moi, aussi, je me prépare sans cesse à mourir. Je vous remercie bien de votre offre d’aller à l’Immaculée-Conception(2), mais je ne la puis guère accepter. Les Pères de Paris se fâcheraient trop fort, ils n’auraient pas tort.

Quant à leur manière d’agir, elle est parfaite s’ils sont indépendants; mais ils feraient mieux de consulter un peu plus, s’ils veulent rester unis. Ils nous reprochent de vouloir nous séparer et agissent comme si la séparation était faite. Je tiens à le constater et croyez que je l’ai déjà dit. Alors on pousse des cris d’aigle. Toutefois je constate aussi que c’est ma faute. Dans les commencements j’aurais dû parler un peu plus ferme.

J’ai parlé hier, à la distribution des prix du prieuré, assez énergiquement contre les examens universitaires, excepté quand la nécessité y est, sur la nécessité de maintenir votre enseignement, sur ce qu’il faut maintenir l’instruction religieuse au plus haut degré, sur la paresse qui fait sans cesse manquer les classes, sur la résolution où je suis de me faire présenter les tableaux des absences, afin de voir s’il ne serait pas important de prier quelques-unes, absentes trop souvent, de rester chez elles, pour ne pas retarder les autres plus assidues. J’ai prévenu à l’avance que s’il y avait encore une cavalcade pendant le Carême, j’exigerais que celles qui y iraient restassent chez leurs parents pour toujours.

Soeur Cécile-Marie(3) a été très bien, au milieu des larmes de son père et malgré la fureur de sa mère. Le P. de Pascal m’en a dit de belles là-dessus, mais le bonheur semble sortir par tous les traits de sa physionomie.

Adieu, chère fille. Je vais m’occuper d’un déjeûner à donner à l’évêque.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. "J'ai dans l'idée que je ne dois plus durer longtemps..." (Mère M.-Eugénie, 26 juillet).
2. Pavillon du couvent d'Auteuil.
3. Le P. d'Alzon lui a donné l'habit le 26 juillet. Cette jeune religieuse reprend le nom d'une soeur décédée à Bordeaux en janvier.