DERAEDT, Lettres, vol.12 p. 181

9 sep 1877 Nîmes BAILLY_VINCENT de Paul aa

La mort du curé de Lourdes – La pensée de la mort – Miracles – Conséquences de la mort de Thiers.

Informations générales
  • DR12_181
  • 6012
  • DERAEDT, Lettres, vol.12 p. 181
  • Orig.ms. ACR, AH 135; D'A., T.D. 28, n. 484, pp. 102-103.
Informations détaillées
  • 1 ADVERSAIRES
    1 APPARITIONS DE LA SAINTE VIERGE
    1 ASSOMPTIONNISTES
    1 COMMERCE
    1 COMMUNARDS
    1 CONVERSATIONS
    1 COUVENT D'AUTEUIL
    1 DONS EN ARGENT
    1 EDIFICE DU CULTE
    1 ELECTION
    1 ERREUR
    1 ETERNITE
    1 FOI BASE DE L'OBEISSANCE
    1 FUNERAILLES
    1 GOUVERNEMENT
    1 GUERISON
    1 IDEES DU MONDE
    1 IMPRESSION
    1 MIRACLE
    1 MISSIONNAIRES
    1 MORT
    1 NOVICIAT DES ASSOMPTIONNISTES
    1 OBJETS DE DEVOTION
    1 OBLATES
    1 OPPORTUNISTES
    1 PETITES SOEURS DE L'ASSOMPTION
    1 RADICAUX ADVERSAIRES
    1 RELIGIEUSES DE L'ASSOMPTION
    1 SANTE
    1 SCANDALE
    1 SOEURS CONVERSES
    1 VOEUX DE RELIGION
    2 BARAGNON, NUMA
    2 DIAPASON, MADEMOISELLE
    2 FAVIER, MARIE-ROSE
    2 JOURDAN, CESAR-VICTOR
    2 LASSERRE, HENRI
    2 MARIE-HENRIETTE PSA
    2 PEYRAMALE, DOMINIQUE
    2 PICARD, FRANCOIS
    2 PIEYRE, ADOLPHE
    2 TEISSONNIERE
    2 THIERS, ADOLPHE
    2 VIALLET, MAXIME
    3 ALES
    3 LOURDES
    3 PARIS, RUE DE GRENELLE
  • AU PERE VINCENT DE PAUL BAILLY
  • BAILLY_VINCENT de Paul aa
  • Nîmes, 9 sept[embre 18]77.
  • 9 sep 1877
  • Nîmes
La lettre

Mon cher ami,

Je vous écris sous le coup de l’impression causée par la mort du curé de Lourdes. Je détourne le P. Picard d’aller à son enterrement, mais je crois que le Pèlerin lui doit un grand hommage(1). Toutefois, il ne faut pas que l’on puisse nous accuser d’avoir suscité l’opposition contre l’évêque et les missionnaires. Ou je me trompe bien -et je désire vivement me tromper- ou nous aurons des scandales à propos de l’exploitation commerciale de la grotte, de l’eau et des objets de piété. Il faut absolument n’être pour rien dans cette triste affaire, la vraie cause de la mort de Peyramale. J’espère que de tout cela il sortira du bien, mais on comprend la peine que la Sainte Vierge éprouve à se manifester, quand on voit les déplorables suites de ses maternelles bontés.

La conséquence pour moi est de me préparer à la mort. J’avais six mois de plus que ce saint curé, qui se tenait prêt pour son éternité et m’en parlait sans cesse dans les quatre jours que je viens de passer avec lui. Il demandait douze mois pour finir son église. Il faudrait bien que les dons des fidèles aidassent à la terminer. Une autre conséquence est, pour moi, la nécessité de laisser bien loin tout ce qui ne serait pas très surnaturel chez moi et chez les religieux de l’Assomption.

Les miracles d’Auteuil et de notre noviciat se confirment-ils? On m’assure que la converse n’est pas entièrement guérie. Et Fr. Maxime(2)? La veille de mon départ, il me fit considérablement l’effet de chanter d’une manière inintelligible. Quant à l’Oblate d’ici, elle resplendit de santé et a pu faire ses voeux hier.

La mort de Thiers est une débâcle pour les républicains modérés. Les autres, au contraire, se jettent dans le radicalisme plus que jamais. Les chances de Baragnon vont augmentant. Sous prétexte de repousser un communard, le gouvernement met en avant M. Teissonnière, homme ignoble par le cynisme, non de ses principes -il n’en a pas-, mais de ses idées au jour le jour(3).

Adieu, et tout vôtre.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Il le lui rendit dans son numéro du 15 septembre (p.574), qui contient en outre un long article de Henri Lasserre (pp.576-579).
2. "La Petite Soeur de Grenelle continue à être guérie...Celle d'Auteuil a pris l'habit hier...La voix du petit Frère Maxime se maintient" (11 septembre).
3. Baragnon se présentait à Uzès, Teisonnière à Alais (PIEYRE, o.c., p.243).