DERAEDT, Lettres, vol.12 p. 197

28 sep 1877 Nîmes MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Les affaires de Mme Doumet – Pourquoi je compte ne pas assister à la consécration d’une église.

Informations générales
  • DR12_197
  • 6030
  • DERAEDT, Lettres, vol.12 p. 197
  • Orig.ms. ACR, AD 1744; D'A., T.D. 24, n. 1275, pp. 48-49.
Informations détaillées
  • 1 ADVERSAIRES
    1 ASCESE
    1 BANQUEROUTE
    1 BANQUES
    1 CREANCES A PAYER
    1 EDIFICE DU CULTE
    1 ENFANTS
    1 EVEQUE
    1 FAILLITE
    1 FAMILLE
    1 FEMMES
    1 FORTUNE
    1 FRANCHISE
    1 HERITAGES
    1 HONTE
    1 JUSTICE
    1 MARIAGE
    1 RELIGIEUSES DE L'ASSOMPTION
    1 SCANDALE
    1 VOL
    2 BESSON, LOUIS
    2 CAVEROT, LOUIS
    2 COMBIE, JULIETTE
    2 COMBIE, MARIE-CATHERINE
    2 COMBIE, MAURICE
    2 DOUMET, MADAME EMILE
    2 DOUMET, MARIE-CATHERINE
    2 MAURIN, GEORGES
    2 MICHEL, SAINT
    2 PIE, LOUIS
    3 LYON
    3 NIMES, EGLISE SAINT-BAUDILE
    3 POITIERS
  • A LA MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • Nîmes, 28 septembre 1877.
  • 28 sep 1877
  • Nîmes
La lettre

Permettez-moi, ma chère fille, de venir vous parler affaires, non des vôtres ni des miennes, mais de celles de Mme Doumet. De sa fortune il faut faire trois parts:

1° Ce qu’elle a sauvé du naufrage, 60.000 francs. Elle et chacun de ses enfants se les partageront par tiers; ç’a été mon conseil.

2° Ce qui surnagera de la banqueroute et qui, je crois, sera plus considérable à mesure qu’on attendra.

3° Ce que M. Combié a volé à sa soeur, en employant dans sa banque, quelques jours avant la faillite, ce qui lui était confié comme dépôt. Mme Doumet ne touchera, je crois, rien de cette somme. Si elle poursuit, elle ne gagnera que de faire déclarer son frère banquier frauduleux, avec la honte qui reviendra aux neveux, à la nièce, aux soeurs et aux enfants.

Georges Maurin est venu me trouver ce matin, et, (sur le point de se marier) pour éviter toute situation pénible, il offre avec sa tante Juliette de verser à Amélie 10.000 francs, qui seraient réclamés sur l’héritage de Soeur M.-Catherine, pourvu que Mme Doumet se désiste, ainsi que sa fille, de toute prétention autre que celle des créanciers ordinaires. Voilà ce que je crois avoir compris. Comme cette idée est la mienne depuis longtemps, je crois rendre service à tous de vous la proposer. Si Georges a eu le verbe si haut avec Amélie(1), c’est qu’il ne connaissait [pas] la conduite inqualifiable de son oncle envers Mme Doumet. Il en a été atterré. Car ou Mme Doumet a des pièces, et le vol de Maurice le conduit en cour d’assises; ou elle n’en a pas, et elle fera du scandale pour rien. La solution que je propose me semble la meilleure. Vous avez commencé à vous en occuper par votre lettre à Juliette, voulez-vous la finir sur cette donnée?

Ce que vous a dit l’évêque de Poitiers ne me surprend pas(2). Quant à l’archevêque de Lyon, je le plains(3), mais il s’en tirera comme il pourra. J’ai envie de ne pas assister à une cérémonie de consécration d’église, qui va avoir lieu à Nîmes(4). On y convoque 12 évêques. Tous n’y viendront pas, mais il en viendra. Si j’y assiste, plusieurs me parleront de mon évêque, comme l’évêque de Poitiers. Partager leur avis ne sera pas loyal. En pareil moment les contredire sera faire un gros scandale. Le mieux est de m’abstenir. Enfin, à la garde de Dieu!

Adieu, ma fille. Que saint Michel vous donne. ainsi qu’à vos filles le zèle des combats de Dieu, dans la mesure où des femmes doivent combattre!

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Sr Marie-Catherine Doumet est la nièce de Sr Marie-Catherine Combié, morte en 1870.
2. "Mgr m'a parlé de vous très aimablement, mais non de votre évêque, qui, m'a-t-il dit, aura avec vous des finesses de paysan, tandis que vous aurez des procédés de gentilhomme" (24 septembre).
3. A Lyon une opposition se prépare contre lui.
4. Celle de l'église Saint-Baudile, le 28 octobre.