DERAEDT, Lettres, vol.12 p. 204

4 oct 1877 Nîmes PICARD François aa

L’évêque ne veut pas accepter ma démission – Que faire ? – Qu’en penserait le nonce ?

Informations générales
  • DR12_204
  • 6040
  • DERAEDT, Lettres, vol.12 p. 204
  • Orig.ms. ACR, AF 217; D'A., T.D. 26, n. 600, p. 179.
Informations détaillées
  • 1 ANTIPATHIES
    1 BETISE
    1 CONGREGATION DES AUGUSTINS DE L'ASSOMPTION
    1 CRITIQUES
    1 DETACHEMENT
    1 GESTION ADMINISTRATIVE
    1 MORT
    1 NONCE
    1 PRUDENCE
    1 SEMINAIRES
    1 SUPERIEUR
    1 SYMPTOMES
    1 VICAIRE GENERAL
    2 BESSON, LOUIS
    2 FRANCOIS D'ASSISE, SAINT
    2 MEGLIA, PIER-FRANCESCO
    3 DIJON
    3 FRANCHE-COMTE
    3 NIMES
    3 PARIS
    3 ROME
  • AU PERE FRANCOIS PICARD
  • PICARD François aa
  • Nîmes, le 4 octobre 1877.
  • 4 oct 1877
  • Nîmes
  • Evêché|de Nîmes
La lettre

Cher ami,

Que saint François vous soit en aide et vous comble de ses grâces! Veuillez à la première occasion opportune aller chez le nonce(1). Vous lui direz que, selon que je le lui avais dit dans le temps, j’ai été porter ma démission à l’évêque de Nîmes. J’ai pris pour prétexte l’affaiblissement de mes forces et le besoin de m’occuper surtout, avant de mourir, de ma Congrégation. Il a poussé les hauts cris, j’ai insisté; il m’a proposé de me laisser mon titre en nommant grand-vicaire le supérieur du séminaire, homme en qui j’ai toute confiance. J’ai proposé de le nommer grand-vicaire en titre et de me laisser seulement quelques pouvoirs; il s’est récrié de nouveau. J’ai dit: « Mais l’intérêt de ma Congrégation exige que je reste davantage à Rome. -Eh! bien, a-t-il repris, vous y resterez pour les affaires du diocèse ». Je me suis retiré en faisant observer que je voulais aller prudemment, mais j’ai maintenu ma résolution.

Le nonce a-t-il le moindre désir que je reste ou que je m’en aille? Cela me devient indifférent. Le coup est porté, et, à la première sottise de Mgr Besson, je puis me retirer. En le maintenant dans cet état de peur, je puis obtenir bien des choses, surtout si j’ai le droit de le représenter à Rome et de lui faire parvenir des avis, dont il devra tenir compte. Deux lettres que je lui ai écrites en Franche-Comté(2) l’ont fait gravement réfléchir; il en a compris la portée. Aujourd’hui, c’est autre chose. Il voit que je commence à accomplir ce dont je l’avais menacé. Que vaut-il mieux? Le perdre tout à fait, si je me retire, et il sait que moi parti le peu d’hommes qui ne lui est pas entièrement antipathique lui tournera le dos. Rome veut-elle le changer et l’envoyer à Dijon, par exemple? Ce qu’il accepterait, je crois, volontiers. Rome préfère-t-elle l’obliger à se démettre? Cela aura lieu avant deux ou trois ans, si on le laisse se dépopulariser. Du train dont il y va, ce sera bientôt fait. Veuillez demander au nonce, ou s’il préfère laisser les choses aller leur train, ou s’il désire ne pas s’en mêler, ou s’il désire une note secrète sur la situation. Rien ne presse. Si ma démission est connue, elle ne le sera qu’au mois de janvier, comme je vous l’ai dit à Paris.

Adieu, et bien tendrement vôtre en N.-S.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Mgr Meglia.
2. Nous ne les avons pas.